A force de travail, d’investissements et d’implication dans la simple lecture d’un règlement respecté à la lettre, les compétiteurs Ducati ont pris la main sur leur sport au détriment des commerçants du pays du soleil levant. Ses collègues européens ont embrayé sur la même philosophie du défi à relever et du progrès technique à chasser pour amener les Japonais à écrire leur histoire contemporaine sur le thème de la grandeur et de la décadence, tout en menant le combat d’arrière-garde du « c’était mieux avant », souvent prélude à l’effondrement. Mais Ducati n’a pas l’intention d’en rester là et de vivre la suite sur ses acquis. La preuve…
A la veille d’un Grand Prix d’Italie où il semble que seul Ducati puisse battre Ducati dans un duel fratricide entre l’usine qui fournit sportivement très bien ses clients, et même trop bien selon le Champion du Monde Pecco Bagnaia qui s’inquiète sur la sécurité, les patrons que sont Claudio Domenicali, PDG de la marque, et Gigi Dall’Igna, le grand homme de la compétition à Borgo Panigale, jouent les insatiables.
On lit ainsi de Domenicali en route vers le Mugello : « nous n’avons peut-être pas obtenu tout ce que nous pouvions, mais Pecco est en tête du Championnat du monde, Marco Bezzecchi n’a qu’un point de retard. Nous arrivons au Mugello avec de bonnes cartes à jouer ». Et pour cause : en 2022, Francesco Bagnaia a remporté la cinquième victoire Ducati en MotoGP au Mugello après Danilo Petrucci en 2019. Jorge Lorenzo en 2018, Andrea Dovizioso en 2017, qui a été le premier Italien à gagner sur une moto italienne sur la piste en MotoGP, et Casey Stoner en 2009, complètent le palmarès des rouges sur leurs terres.
Par ailleurs, si une Ducati se qualifie dans les trois premiers ce samedi, ce sera la 46ème course consécutive depuis le Grand Prix de Valence 2020 que l’on validera l’exploit. Avec Marco Bezzecchi, Jorge Martin et Johann Zarco sur le podium du Grand Prix de France, Ducati est sur une série de 31 courses d’affilée avec au moins un pilote sur le podium. Si Bagnaia remporte le Grand Prix d’Italie, il égalera les 14 victoires d’Andrea Dovizioso avec Ducati, ce qui est le deuxième plus grand nombre de victoires avec la marque, derrière Casey Stoner avec 23.
Ducati : « le championnat est encore très long, la saison va être compliquée »
De son côté, Gigi Dall’Igna a fait savoir que rien ne changera côté règlement avant 2027, ce qui veut dire qu’il ne sera pas celui qui permettra l’unanimité qui aurait ouvert une possibilité d’intervenir sur celui-ci avant cette échéance fixée par accord entre les constructeurs. Mieux, l’Italien assure qu’il y aura encore des évolutions d’ici-là sur sa Desmosedici.
Une insatiabilité qui se vit aussi en WSBK où Ducati a en plus l’arme fatale dans ses rangs, soit Alvaro Bautista. Et pourtant, les tuniques rouges, qui se mettent à l’occasion en jaune, jouent la modestie. Le même Gigi Dall’Igna a en effet commenté après une manche à Misano de la catégorie réservée aux motos issues de la série, et qui a été une promenade de santé pour son pilote champion du monde en titre : « nous sommes définitivement satisfait des performances de la moto et de nos pilotes ».
Puis il ajoute sur le site wsbk.com : « nous avons bien fait jusqu’ici, mais le championnat est encore très long et il y a des adversaires assez coriaces. La saison va encore être compliquée. L’année prochaine, nous continuerons avec une évolution de cette moto, qui nous donne tant de satisfaction. Nous avons quelques idées pour l’améliorer un peu plus ». De quoi porter le coup de grâce sur le mental des adversaires avant même que 2024 ne commence.
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