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Manuel Cazeaux

Manuel Cazeaux, l’actuel chef d’équipe de Maverick Viñales chez Aprilia, revient sur ses débuts chez Ducati, le triomphe de Casey Stoner et l’échec de Valentino Rossi.

Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto

Manuel Cazeaux a acquis des années d’expérience dans le paddock MotoGP et, après l’annonce des adieux de Suzuki, Aprilia a fait appel au chef d’équipe pour travailler aux côtés de Maverick Viñales. Des retrouvailles après les années passées dans le garage bleu de la firme d’Hamamatsu. Mais les débuts du technicien argentin en Championnat du monde remontent à la marque Ducati, lorsque Preziosi était aux commandes de la marque italienne.

Dans un entretien avec Manuel Pecino pour le site Motosan, Cazeaux souligne comment à l’époque le constructeur Borgo Panigale était déjà à la pointe dans le domaine de l’électronique. « Je pense qu’ils ont été des pionniers en termes d’exploitation de l’électronique. Le niveau était très élevé, même par rapport à ce que j’ai vu chez Suzuki en 2015 ». Dans ce domaine, de grands progrès n’ont pas été réalisés dans la direction que beaucoup pourraient penser. « La partie de l’électronique qui fait les choses sur la moto n’a pas beaucoup évolué. C’est la partie qui permet d’analyser les données et toute la problématique capteur qui a fait exploser son développement. Grâce à cela, nous pouvons faire évoluer les motos ».

Valentino Rossi, Casey Stoner, Laguna Seca, 2008

Manuel Cazeaux : « ce qui a été mal fait, c’est de tout changer »

Dès sa deuxième année chez Ducati, Manuel Cazeaux a pu vivre de près la glorieuse époque de Casey Stoner. Le pilote australien a dompté une moto qui, bien que très puissante, était difficile à manier facilement. « Ducati espérait Stoner, ils savaient qu’il avait du potentiel, mais personne ne s’attendait à ce qu’il le fasse cette année-là en 2007 ». Une partie de ce succès est également due à sa capacité à interpréter correctement les données de télémétrie. « C’était un pilote avec une sensibilité impressionnante pour trouver la limite, il freinait très tard et accélérait très tôt. Il cherchait presque un accident et, quand il était sur le point de s’écraser, il donnait du gaz et soulevait la moto comme peu savent le faire ».

Les choses ne se sont en revanche pas aussi bien passées entre Ducati et un autre grand champion de MotoGP, Valentino Rossi. Au guidon de la Desmosedici, il a connu une période de deux ans très difficile qui l’a incité à revenir sur la selle de la Yamaha. « Il n’était pas coupable car il a trouvé une moto qui n’était pas facile à interpréter du jour au lendemain », commente Cazeaux. « Rossi a trouvé une moto avec laquelle il n’était pas à l’aise. Ce qui a été mal fait, c’est de tout changer. Lorsque Rossi est arrivé chez Ducati, la moto avait complètement changé et dans ce cas tout ne peut pas fonctionner en peu de temps ». Enfin, l’Argentin avoue : « j’ai beaucoup souffert quand les résultats ne sont pas venus avec Valentino ».

Casey Stoner, 2007

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