Valentino Rossi est à présent un pilote moto retraité, mais un pilote automobile très actif et même officiel BMW. Il est aussi le patron d’une écurie VR46 dont l’évolution et l’affirmation en MotoGP sont dignes de sa carrière faite de neuf titres mondiaux en Grand Prix. Il est également à la tête d’un empire qui englobe une académie qui a assuré la relève italienne et qui lui permet de gagner encore, même par procuration. C’est aussi un homme comblé et père de famille. Avec ses rancœurs tenaces. La preuve…
Valentino Rossi ne fait jamais rien au hasard et ses improvisations qui ont fait sa popularité au-delà d’un paddock qui a été impacté dans les gradins et dans l’audimat par son départ n’en ont jamais vraiment été. Le Doctor a toujours eu la maitrise de tout. De fait, lorsqu’on lui demande de passer en revue ses anciens rivaux et qu’il oublie un nom sur la liste, ce n’est pas parce qu’il a eu un trou de mémoire. Vale est encore loin de la sénilité. La mention manquante est donc un message.
Sur crash.net, on lit ainsi d’un Rossi se rappelant du bon temps en identifiant ses anciens adversaires les plus coriaces : « je dirais Jorge Lorenzo, Casey Stoner et Max Biaggi ». Et il explique : « avec Biaggi ça a été difficile dès le début car nous ne nous sommes jamais aimés de toute façon. Je suis arrivé, en étant un peu le stupide jeune homme. J’ai tout de suite commencé à l’énerver ! Alors ça a mal commencé tout de suite, et ça a été une rivalité jusqu’au bout. Nous nous sommes battus pour le dernier championnat du monde 500cc et c’était bien ».
Valentino Rossi : « Lorenzo et Stoner étaient plus forts que Biaggi, il y a eu une évolution de l’espèce »
Il poursuit : « les rivalités avec Stoner et Lorenzo étaient différentes. Parce qu’avec Biaggi j’étais le jeune homme qui devait battre le vieil homme, et à la place avec Stoner et Lorenzo j’étais le vieil homme et ils devaient essayer de me battre. Lorenzo et Stoner étaient plus forts que Biaggi. Dans le sens où il y a eu une évolution de l’espèce, une évolution des pilotes ».
Et Valentino Rossi en reste là, oubliant royalement l’octuple Champion du Monde Marc Marquez. La plaie de 2015 restera donc décidément à jamais ouverte. Et si l’Espagnol n’est pas cité, c’est peut-être parce que la question posée à Valentino Rossi a concerné exactement les « rivaux sportifs ». Avec Marc Marquez, le stade de la rivalité est sans doute supérieur, de l’ordre du personnel. Pour s’en convaincre, il faut se souvenir de ce qu’il a dit sur l’actuel pilote Honda, en écho à la série documentaire « Marc Marquez All In », où l’homme de Cervera a donné sa version des évènements de 2015.
Valentino Rossi avait ainsi commenté : « la saison 2015 a été une grande injustice, une tache qui ne partira jamais. Avec Marc Marquez, c’était totalement différent car ce n’était plus une rivalité sportive sur la piste ». L’Italien a même précisé : « il a décidé de me faire perdre le championnat du monde en faisant gagner quelqu’un d’autre, mais ce n’était même pas son coéquipier ! C’était mon coéquipier ! Il a inventé des excuses en disant que je lui avais fait quelque chose. J’étais celui à détruire pour lui, le mythe à détruire pour qu’il devienne ce que j’étais ». C’est sûr, cela va bien au-delà de Biaggi, Stoner ou Lorenzo…
