Il reste un peu moins de trois semaine avant le Grand Prix d’Italie au Mugello et Ducati montre ce n’est pas une période où les coulisses du MotoGP font farniente. Au contraire, il semble qu’il y ait une certaine agitation, provoquée par l’affirmation après cinq Grands Prix de deux pilotes à prendre en compte dans les projets d’avenir par les constructeurs : Marco Bezzecchi et Toni Arbolino. Force dominante actuelle du plateau, Ducati a pris logiquement l’initiative. Voici où on en est avec de possibles promotions à venir qui identifient deux dégâts collatéraux mais aussi un pilote qui en tirera un bénéfice étonnant au vu de son actuel déficit en performances…
Le marché des transferts en MotoGP est verrouillé dans ses grandes lignes jusqu’à fin 2024 et pourtant, il est ouvert à la criée durant ce cessez le feu qui succède au Grand Prix de France au Mans avant de remonter au front pour celui d’Italie au Mugello. L’étal d’où vient le mouvement est celui de Ducati qui travaille sur les cas de Bezzecchi et d’Arbolino, deux espoirs et compatriotes des tuniques rouges qui confirment, après cinq meetings disputés cette saison, tout le bien que l’on pensait déjà d’eux.
Commençons par le cas de Marco Bezzecchi, actuel second au championnat qui colle à un point seulement au leader et champion du monde en titre comme officiel de Borgo Panigale, Pecco Bagnaia. Sa situation et la considération dont il fait l’objet peut être résumé avec cette phrase de Gigi Dall’Igna qui décide d’à peu près tout à Borgo Panigale : « j’avoue que deux victoires pour Marco en si peu de courses est quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas. Ça m’a surpris, mais c’est sympa », a déclaré le directeur général de Ducati Corse à « La Gazzetta dello Sport ».
Du coup, Ducati travaille à le mettre chez Pramac en 2024 avec un salaire Ducati et un soutien technique identique à celui des pilote de l’usine, ce qui est la règle dans cette équipe plus que satellite de la marque. Et on y bosse d’autant plus fort que Yamaha rode dans les parages. « A Jerez, nous avons déjà commencé à parler avec Dall’Igna », a avoué Alessio Salucci. « Ducati aurait l’intention de le garder en lui apportant un soutien usine dans l’équipe Pramac, et nous discutons de l’opération ».
Sans faire des étincelles, Franco Morbidelli peut récupérer une Ducati que tout le monde envie
Si l’affaire se conclut, il faudra libérer une place chez Pramac et ce n’est pas a priori Jorge Martin qui devra faire place net. Johann Zarco est donc en ballottage défavorable. Même s’il a toute la sympathie de Ducati, il pourrait être le dégât collatéral de l’opération, ce qui mettrait fin à sa carrière de pilote titulaire en MotoGP. La marque échafauderait certainement un plan B pour le Français, mais rien ne sera assurément plus comme avant.
Enfin, dans ce cas, il y aurait un bénéficiaire inattendu car les Italiens assurent que, dans ce scénario, Franco Morbidelli serait récupéré par la VR46 comme équipier de Marini. Sans faire des étincelles, l’italo-brésilien se retrouverait donc sur une excellente Ducati et le plus cocasse serait qu’il deviendrait aussi le lien parfait avec Yamaha au cas où la troupe de Valentino Rossi se décide finalement pour le statut d’équipe satellite de la firme d’Iwata…
Et pour Arbolino ? Ducati admire « la croissance technique et la personnalité » d’Arbolino lit-on de la même source. L’Italien est actuellement en tête du classement Moto2 après cinq manches en 2023.Il a gagné en Argentine et en France et il est entré dans un duel pour le titre fascinant avec Pedro Acosta. Manager par Carlo Pernat comme l’est Enea Bastianini, l’idée serait de le mettre chez Gresini en lieu et place de Di Giannantonio, qui a terminé sa première année en MotoGP en tant que 20e au classement général. Il est actuellement 15e de la même hiérarchie. Selon La Gazzetta dello Sport, Arbolino, de l’équipe Elf Marc VDS Racing en Moto2, est devenu le « choix numéro un de Ducati pour remplacer » Di Giannantonio.
