Avant même qu’il ne débute ce matin à Jerez de la Frontera, le Grand Prix d’Espagne 2023 perpétuait l’incertitude qui entoure dans de nombreux domaines le championnat du monde MotoGP.

On citera bien sûr le classement général, où aucun véritable patron ne se dégage pour le moment (et c’est tant mieux !), mais aussi l’épisode intriguant de la vraie fausse conférence de Marc Márquez, et sur un plan technique le report attendu du contrôle de la pression des pneus avant, lors d’un weekend où justement les températures élevées annoncées auront tendance à faire monter celle-ci. On parle d’un report au moins au Mugello, voire, dans le paddock, d’une abolition pure et simple dudit contrôle…

« En mai 2022, il a été annoncé qu’un nouveau protocole de contrôle en direct de la pression des pneus était en cours d’évaluation par le MotoGP™ afin de mieux s’assurer que toutes les machines étaient conformes aux pressions établies par le fournisseur officiel de pneus du MotoGP™, Michelin. La pression des pneus est une valeur très sensible car les relevés fluctuent de manière significative pendant la course, et même en différents points du circuit, de sorte que le système doit être contrôlé en temps réel et à distance. En 2022, tous les fabricants de la catégorie reine ont accepté de partager librement les données complètes sur les pneus après chaque événement afin de développer ce nouveau système unifié.
Comme convenu avec la MSMA – l’association des constructeurs – le système unifié ne devait pas être introduit avant Jerez 2023 et devait être validé afin de garantir un système fiable pour les vérifications techniques. Les essais ont commencé pendant la pré-saison et se poursuivent en vue de l’introduction et de l’application du système. D’autres analyses seront effectuées lors des GP d’Espagne et de France, ainsi que lors du test de Jerez qui aura lieu le lendemain de la fin du GP d’Espagne. »

C’est donc dans une sorte de flou artistique qu’a débuté la quatrième manche du championnat, avec un Francesco Bagnaia favori et confiant dans sa quête de rédemption au vu des performances et de la victoire qu’il avait délivrées l’an passé sur le circuit andalou.

On a observé par ailleurs le retour en piste d’Enea Bastianini qui tente de franchir la ligne d’arrivée pour la première fois de la saison et de retrouver le rythme de son rapide coéquipier, la prestation de Fabio Quartararo, 2e l’année dernière dans la roue du vainqueur italien mais qui n’a pas passé de pneu neuf ce matin lors du rush final, la performance d’Álex Rins qui ambitionne de surfer sur son succès américain même s’il n’essaiera le châssis Honda de Joan Mir que lors du test de lundi, ainsi que celle d’un Johann Zarco toujours à la recherche de la récompense suprême mais qui n’a pas utilisé de pneu arrière tendre lors du time attack.

Mais ce n’est pas tout, loin de là ! Chez Honda, on a évidement scruté l’intérim d’Iker Lecuona pour remplacer un Marc Márquez toujours convalescent, par rapport à un Stefan Bradl wildcard qui a impérativement des choses à essayer pour l’aile dorée.

Mais ce qui a avant tout caractérisé la P1, c’est surtout le meilleur temps de l’autre wildcard, Dani Pedrosa, qui n’a pas voulu remplacer Pol Espargaró à Austin pour se concentrer sur le Grand Prix d’Espagne, essais privés sur le tracé andalou à l’appui. « Titanium » s’est donc montré d’emblée performant ce vendredi, mais à un point qu’honnêtement personne n’aurait osé imaginer, dans son style « propre » et fluide qui aurait presque fait paraître la KTM RC16 comme une moto lente, alors qu’à l’inverse le chrono de 1’36.770 réalisé est plus d’une seconde plus rapide que celui de l’année dernière dans la même séance ! Quel retour !

 

 

Dani Pedrosa, Jorge Martín, Takaaki Nakagami, Luca Marini, Aleix Espargaró, Brad Binder, Álex Márquez, Jack Miller, Francesco Bagnaia et Maverick Viñales se sont donc provisoirement qualifiés pour passer directement en Q2, tandis que Johann Zarco termine 11e et Fabio Quartararo 18e, les deux pilotes français n’ayant pas suivi les autres pilotes dans leur démarche de passer un pneu arrière tendre en fin de session. Un pari pour préparer au mieux les courses mais qui pourrait s’avérer perdant si la piste est plus lente cet après-midi sous les températures plus élevées.

Il reste 629 points à inscrire et en attendant d’en découvrir davantage, au moment où les 24 pilotes se préparent pour cette deuxième séance d’essais libres de 60 minutes, sous un ciel espagnol maintenant limpide accompagné de températures de 32° dans l’air et 27° au sol, profitons de ces quelques moments de direct grâce au site officiel MotoGP.com :

Voici les références passées à garder en tête:

MotoGP™, Jerez, Espagne

2022

2023

P1

1’38.194 Joan Mir (Voir ici)

1’36.770 Dani Pedrosa (Voir ici)
P2

1’37.071 Fabio Quartararo (Voir ici)

1’36.708 Aleix Espargaró (Voir ici)
FP

1’36.782 Francesco Bagnaia (Voir ici)

(Voir ici)

FP4

1’37.517 Francesco Bagnaia (Voir ici)

XXXXXXX

Q1

1’37.003 Johann Zarco  (Voir ici)

(Voir ici)
Q2

1’36.170 Francesco Bagnaia (Voir ici)

(Voir ici)
Sprint

XXXXXXX

(Voir ici)
Warmup

1’37.442 Takaaki Nakagami (Voir ici)

(Voir ici)
Course Bagnaia, Quartararo, Aleix Espargaró (Voir ici) (Voir ici)
Record

1’36.170 Francesco Bagnaia (Voir ici)

 

À l’extinction des feux rouges… Comme ce matin, Maverick Viñales s’élance le premier pour revenir procéder un test de départ, mais le Live Timing semble avoir un coup de chaud, ce qui ne va pas faciliter l’observation de la séance…

 

 

Contrairement à ce matin, Fabio Quartararo utilise un pneu arrière tendre neuf, ce qui devrait lui permettre d’intégrer le top 10. Malheureusement, probablement en raison de la température de piste, qui n’est pourtant affichée qu’à 29° sans doute par erreur, le pilote français ne parvient pas pour l’instant à améliorer ses chronos du matin.

Il n’est d’ailleurs pas le seul puisqu’on ne note aucune progression après 10 minutes dans la séance, moment où le Live Timing renaît enfin de ses cendres, ce qui nous permet entre autre d’observer les choix pneumatiques de chacun.

 

Fabio Quartararo est donc en tête de la séance en 1’38.135 devant Marco Bezzecchi, Maverick Viñales, Takaaki Nakagami, Álex Márquez, Aleix Espargaró, Jorge Martín, Luca Marini, Dani Pedrosa et Miguel Oliveira. Pour rappel, le pilote Yamaha avait tourné en 1’38.073 ce matin avec un pneu médium.

Iker Lecuona, le seul pilote à avoir amélioré cet après-midi, chute sans gravité au freinage du virage #13.

 

 

Álex Márquez s’empare du commandement pour 12/1000 mais reste à une seconde de son temps du matin…

 

 

Après s’être fait une petite chaleur quelques tours auparavant, Joan Mir finit pas partir à la faute, sans gravité, alors que Takaaki Nakagami inscrit 1’38.104 en haut du tableau.

 

 

À 37 minutes du drapeau à damier, les drapeaux sont agités car un air fence a été crevé lors de la chute d’Iker. Lecuona et il faut le remplacer.

 

 

L’opération est très rapide et Maverick Viñales ne perd pas une seconde pour reprendre la piste.

 

 

Côté technique, Stefan Bradl utilise une sorte de petite queue de canard supplémentaire en complément des ailerons de selle de sa Honda, ainsi que des flancs engendrant de l’appui, un peu comme sur la Ducati de Johann Zarco, alors que chez Yamaha on a retiré les échappements « façon KTM » de la M1 de Franco Morbidelli.

 

Pour 8/1000, Marco Bezzecchi prend la tête des opérations de l’après-midi avant de la confier à un Aleix Espargaró en 1’38.024, toujours bien loin des chronos du matin sur la piste dite « graisseuse » du circuit andalou surchauffé.

À 25 minutes du drapeau à damier, Marco Bezzecchi explose le moteur de sa Ducati GP22.

 

 

À l’entame du dernier tiers de la séance, Johann Zarco réalise 1’37.957 devant Fabio Di Giannantonio, Jorge Martin, Aleix Espargaró, Marco Bezzecchi, Takaaki Nakagami, Álex Márquez, Maverick Viñales et Fabio Quartararo, mais, une fois de plus, cela ne change rien au classement combiné sauf pour Fabio Di Giannantonio qui remonte à la 17e position.

Joan Mir se place alors à 11/1000 et on attaque le dernier quart d’heure pour tenter de mettre à mal les chronos du matin de pneus arrière tendres.

Maverick Viñales casse ainsi la barre des 1’37 grâce à un chrono de 1’36.899, ce qui, enfin, modifie le classement matinal et place le pilote Aprilia en troisième position au combiné.

Fabio Quartararo améliore également mais ne peut que grimper à la 15e position au combiné, à une demi-seconde du top 10.

Marco Bezzecchi, Franco Morbidelli, Raul Fernandez, Enea Bastianini, Jonas Folger et Iker Lecuona ont également amélioré, mais aucun de ces pilotes n’a pu franchir la barre du top 10 au classement combiné.

À sept minutes du baissé du drapeau, Fabio Quartararo repart avec un troisième pneu neuf arrière pour une ultime tentative sans grand espoir d’intégrer le club privilégié des pilotes pré-qualifiés pour la Q2. Effectivement, le pilote Yamaha rallie pour le moment la 13e place du classement combiné, la 8e de la séance.

 

 

Álex Rins part à la faute sans gravité dans le virage #6.

 

 

L’emballage final voit d’abord Johann Zarco pointer la troisième place du combiné, avant de la céder à Jack Miller. Pendant ce temps, les deux pilotes Aprilia améliorent encore c’est finalement Aleix Espargaró qui inscrit le meilleur temps en 1’36.708.

 

 

Au final, Aleix Espargaró, Maverick Viñales, Dani Pedrosa, Jorge Martín, Jack Miller, Johann Zarco, Miguel Oliveira, Álex Márquez, Takaaki Nakagami et Luca Marini sont pré-qualifiés pour la Q2 tandis que Marco Bezzecchi figure en 12e position, Francesco Bagnaia 13e, Fabio Quartararo 16e, et devront donc passer par la Q1.

 

Résultats de la P2 du Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez :

Résultats combinés P1-P2 du Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez :

Crédit classement : MotoGP.com

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