Le MotoGP revient en Europe pour y rester jusqu’à la fin de l’été. Afin d’améliorer les normes de sécurité au Circuito de Jerez Angel Nieto, les voies d’évacuation des virages 1 et 5 ont été élargies de 40 et 25 mètres respectivement. Grâce à ces travaux, le circuit andalou restera au calendrier en 2024.
Selon les ingénieurs Brembo, qui travaillent en étroite collaboration avec 100 % des pilotes du championnat du monde MotoGP, le Circuito de Jerez Angel Nieto entre dans la catégorie des circuits très exigeants pour les freins. Sur une échelle de 1 à 6, il a obtenu une note de difficulté de 4, la plus élevée des cinq premiers mois de la saison.
Deux besoins et deux coups de génie
En 1999, sur ce circuit, Valentino Rossi a eu recours aux freins Brembo à un moment où personne ne les avait jamais utilisés. Après avoir remporté le GP 250cc avec quatre secondes et demie d’avance sur Tohru Ukawa, il aperçoit les toilettes des commissaires sur le bord de la piste. Il s’est arrêté et, après avoir appuyé son Aprilia contre un mur de pneus, il est entré pour se soulager, ou du moins a fait semblant de le faire.
Cette moto utilisait l’étrier radial Brembo, un composant qui avait fait ses débuts lors des essais de Jerez en février 1998 sur la moto de Marcellino Lucchi. Il répondait au besoin d’un freinage constant du début à la fin de la course. Cette solution a révolutionné non seulement la course, mais aussi l’utilisation sur route, car aujourd’hui une grande partie des grosses motos utilisent des étriers radiaux.
Un poker servi
Au Circuito de Jerez Angel Nieto, les pilotes de MotoGP utilisent leurs freins dans 10 des 13 virages. Sur un tour complet, le système de freinage est actif pendant 31 secondes au total, ce qui équivaut à un peu moins d’un tiers de la durée totale de la course. Il est peu probable que les motos atteignent 300 km/h, et c’est aussi pour cette raison qu’il n’y a pas de sections de freinage de plus de 270 mètres.
En revanche, dans les virages 8 à 11, les pilotes doivent freiner dans quatre virages consécutifs. Si l’on additionne toutes les forces exercées par un pilote sur le levier de frein avant Brembo du départ au drapeau à damier, la valeur dépasse une tonne, soit la deuxième valeur la plus élevée sur les pistes ibériques après Valence.
Environ 230 km/h perdus en 5,6 secondes
Sur les 10 sections de freinage du Circuito de Jerez Angel Nieto, 2 sont classées comme exigeantes pour les freins, 5 sont de difficulté moyenne, tandis que les 3 autres ont un impact léger sur les systèmes de freinage.
La section de freinage la plus complexe se situe au virage 6 : aidés par une ligne droite de 0,6 km, les pilotes frôlent les 300 km/h avant de freiner pendant 5,6 secondes au cours desquelles ils subissent une décélération de 1,8 g. Ils entrent dans un virage à 72 km/h à l’approche de la fin de la course et de la fin de la saison.
Ils entrent en courbe à 72 km/h après avoir parcouru 263 mètres, exerçant une charge maximale de 6,8 kg sur le levier de frein.
