Lorsque le MotoGP aura fini de s’installer à Jerez pour disputer un Grand Prix d’Espagne qui ouvrira sa quatrième manche sur les 21 inscrites à son calendrier, il sera marqué par une conjoncture inédite venant de Honda avec le cas Alex Rins. En effet, si le premier de pilote de la marque pointe à une encourageante troisième position au classement général, celui-ci n’est pas Marc Marquez. Il s’appelle Alex Rins, il est niché au sein de l’équipe satellite LCR, et il devance le leader naturel au HRC depuis 2013 de 40 points. Si bien qu’avant que l’octuple titré pense à son neuvième sacre, il va lui falloir reprendre les commandes chez lui. Et ce ne sera peut-être pas aussi simple que ça…
Marc Marquez avait un objectif en tête au début de cette saison 2023 de MotoGP qu’il abordait dans une forme physique acceptable pour la première fois depuis trop longtemps, et il s’agissait du titre. Même si, lors de la conférence de presse du Grand Prix inaugural au Portugal, il ne s’était même pas mentionné lui-même comme un candidat potentiel, ses démonstrations qui ont suivi sur la piste de Portimao, pour le meilleur et pour le pire, ont montré qu’il n’était pas là pour enfiler des perles.
Oui mais ça n’a pas tourné comme d’habitude chez Honda. Certes, on y connait les affres de la chute et les blessures de son leader, mais on y a découvert un autre pilote, Alex Rins, qui a tenu ce discours extraordinaire que la RC213V n’était pas si mauvaise pour peu qu’on s’en occupait autrement… Et l’ancien de Suzuki n’a pas fait que parler. Il a démontré sur la piste d’Austin par des actes le bienfondé de sa démarche.
Etonnant ? Pour ceux qui le connaissent bien, pas du tout. Et Manu Cazeaux, son ancien chef mécanicien du temps de Suzuki, à présent chez Aprilia aux côtés de Maverick Viñales, explique pourquoi Marc Marquez devrait se méfier de celui qui a remporté 50% des six dernières courses composées des trois dernières de 2022 et des trois premières de 2023… « En ce qui concerne le talent d’Alex Rins, je ne pense pas que quiconque puisse avoir beaucoup de doutes et je ne le découvre pas non plus maintenant » dit-il sur Autosport.
« Chez Suzuki, nous avons éduqué Alex Rins à penser à lui-même et pas tellement à la moto et ainsi à ne pas perdre sa concentration avec des variables qu’il ne peut pas contrôler »
Il explique aussi qu’il a été à bonne école… : « c’est un pilote très classe. Je pense que ce qui a amené Alex à vivre ce moment avec Honda, c’est que, chez Suzuki, nous l’avons éduqué à penser à lui-même et pas tellement à la moto. Ces derniers temps, je l’ai entendu dire que la moto n’est pas si mauvaise, qu’elle a du potentiel et je pense que cela lui permet de rester calme, de ne pas perdre sa concentration avec des variables qu’il ne peut pas contrôler ».
On rappellera que la victoire de Rins au Grand Prix des Amériques a mis fin à une période de disette pour Honda remontant au Grand Prix d’Émilie-Romagne 2021, après quoi le HRC a enregistré sa deuxième campagne sans victoire en trois ans. Sa victoire a également marqué la première du team LCR depuis le Grand Prix d’Argentine 2018, qui était aussi la dernière fois qu’un pilote Honda qui n’était pas Marc Marquez montait sur la plus haute marche du podium pour la marque. En l’occurrence, il s’agissait de Cal Crutchlow.