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Alvaro Bautista

Après la démonstration faite le week-end dernier en WSBK à Assen, il fallait s’attendre à ce que les remarques sur un Alvaro Bautista avantagé sur une Ducati Panigale V4R qui ne le serait pas moins reviennent à la surface. Les adversaires doivent bien justifier de leur déroute auprès de leurs patrons japonais qui, comme tout le monde, ont vu, qu’aux Pays-Bas, le Champion du Monde en titre sur la moto rouge a tout raflé. Et qui plus est dans une certaine sérénité. L’Espagnol a donc encore dû s’excuser de gagner et se justifier, ce qui n’a pas convaincu Jonathan Rea…

La Superpole sur la piste, et les trois victoires au terme des trois courses proposées, ce n’est rien de dire qu’Alvaro Bautista a connu une promenade de santé à Assen. Une vraie correction pour des adversaires qui pensaient trouver aux Pays-Bas le meilleur terrain pour contrer l’officiel Ducati. Il n’en a rien été, bien au contraire, tandis que se profile à l’horizon les échéances de Barcelone et Misano, deux circuits que Bautista et Ducati apprécient beaucoup… Contrairement à Mandalika et Assen où il a tout de même remporté cinq des six courses !

Alors les esprits chagrins ont ressorti les dossiers du poids plume du pilote et de la puissance de feu de la moto. Le Champion du Monde y a ainsi répondu sur wsbk.com : « beaucoup de gens disent : ‘Alvaro ne gagne que parce que la moto est une fusée’, mais alors pourquoi les autres fusées ne gagnent-elles pas ? Ou, ‘Alvaro gagne parce qu’il fait 20kg de moins que Toprak par exemple’, mais bon, Michael Ruben Rinaldi fait plus ou moins mon poids et il lutte un peu plus » argumente-t-il.

Il ajoute : « pour moi, peu importe ce que les gens pensent. Je connais les sensations de la moto et rouler de cette façon, ce n’est pas facile. Je dois faire beaucoup d’efforts pour piloter cette machine. J’invite tout le monde à rouler sur cette moto. Elle est agréable mais il faut rouler de cette manière et avoir la confiance nécessaire pour aller vite. Il y a une étape que vous devez franchir et si vous ne la franchissez pas, vous n’irez jamais vite ».

Et il met ses détracteurs face à leur carrière : « la façon de piloter cette moto est plus un style MotoGP, et ici il n’y a pas beaucoup de pilotes MotoGP. J’ai eu la chance de courir là-bas et je peux utiliser cette expérience pour bien rouler sur cette moto et avoir la confiance nécessaire pour la mener comme ça. Je pense que c’est la combinaison : ce n’est pas une moto, un pilote ou une équipe, c’est la combinaison ».

Jonathan Rea (à droite) avec Alvaro Bautista

Jonathan Rea : « avec Bautista chez Ducati, ils effectuent un travail fantastique, la Kawasaki a besoin d’une grosse amélioration »

Une plaidoirie qui n’a pas convaincu un Jonathan Rea qui se fait procureur, mais pas seulement envers son collègue. Son employeur d’Akashi aussi doit s’expliquer… « Si je le regarde de derrière ma bulle, Alvaro divise ses courses de manière fantastique », a expliqué le pilote de la ZX-10R. « Il peut dire ce qu’il veut, mais si vous n’êtes pas obligé de vous donner à 100 %, vous consommez moins de pneus et d’énergie. Assis au milieu de sa selle, son langage corporel indique qu’il est détendu. Il pilote très harmonieusement et n’a pas à fournir d’effort. Pour pouvoir le suivre, je dois rouler au-delà de mes moyens. Cela met à rude épreuve les pneus avant et arrière. Mes pneus s’usent, et ce n’est pas son cas ».

Mais il ne se limite pas à Bautista. Le sextuple titré se rend tout de même compte que chez Ducati, on a mieux travaillé que chez Kawasaki : « ils font un travail fantastique avec leur package », salue-t-il sur Speedweek. « Nous devons faire un pas en avant ». Il mentionne même la Kawasaki a besoin d’une « grosse amélioration ».

Sur sa situation à présent délicate au championnat puisque ne comptant que 73 points face aux 174 déjà pris par Bautista, Jonathan Rea mentionne : « je suis positif parce que je fais de mon mieux. Est-ce que je pourrai me battre pour la victoire dans les prochaines courses et les rendre plus intéressantes ? Non. Il est trop loin devant, leur avantage est trop grand. Kawasaki doit beaucoup travailler, nous avons besoin d’un pas de géant ». A bon entendeur…

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