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Dans la troisième manche du Mondial Supersport, la Ducati aura son accélérateur bloqué à 76%. Mais Nicolò Bulega signe la Superpole !

Paolo Gozzi / Corsedimoto.com

Le Supersport « Nouvelle Génération » est un spectacle et un succès. L’idée de faire courir ensemble des motos de cylindrées et de tailles de moteur si différentes semblait folle, mais elle fonctionne. La saison dernière a été un rodage, tout n’a pas fonctionné parfaitement, mais les fans se sont régalés et quatre marques (Yamaha, Kawasaki, Triumph, MV Agusta) ont gagné au moins une fois. Seule Ducati est restée sur le carreau. Cette année, Honda s’est joint à l’aventure et le début de l’année 2023 a été étincelant, la Rossa s’imposant en Australie avec Nicolò Bulega et en Indonésie avec Federico Caricasulo. La quatrième part du gâteau a été mangée par la Kawasaki avec Can Öncü. Ducati est en tête du championnat du monde, tandis que Yamaha, Triumph, MV Agusta et Honda se sont lancés à sa poursuite. Mais le double voyage hors d’Europe n’était que l’amuse-gueule. Pour la FIM, la Fédération Internationale de Motocyclisme, qui contrôle les règlements, l’alarme a déjà sonné : Ducati a trop gagné, elle doit être pénalisée. Immédiatement.

C’est encore un doublé en Superpole
La décision semble avoir eu peu d’impact sur le potentiel de Ducati. La Superpole revient à Nicolò Bulega, devant la Panigale V2 de Federico Caricasulo.

 

 

L’adversaire le plus redoutable du moment, à savoir Can Öncü, a glissé au meilleur moment, échouant en cinquième position.

 

 

Une coupure soudaine
Jeudi après-midi, les équipes Ducati engagées dans le championnat du monde ont été informées par le directeur technique de la FIM, Ludovic Reigner, qu’elles devraient utiliser une nouvelle cartographie avec une ouverture des gaz limitée à 76% dès le lendemain, c’est-à-dire à partir de la première séance d’essais à Assen. Une réduction drastique par rapport aux 83% d’ouverture accordés lors des deux manches précédentes. Il s’agit d’un des paramètres utilisés par la Fédération pour garantir l’équilibre des performances entre les différentes motos : des 600 quatre cylindres de Honda, Kawasaki et Yamaha, aux 765cc de Triumph et 800cc de MV Agusta (tous deux trois cylindres) jusqu’aux 955cc de la Ducati Panigale V2, le seul bicylindre en piste.

Un paddock agité
A en juger par les résultats des séances tenues jusqu’à présent, il semble que la réduction de la réglementation n’ait eu que peu d’impact. Les équipes utilisant la Panigale V2 sont cependant sur le pied de guerre : Tôt samedi matin, elles se sont réunies pour décider des mesures à prendre. Après de longues discussions, il a été décidé de ne pas émettre de protestation formelle. La prudence est compréhensible, nous ne sommes qu’au début de la saison et faire du bruit serait peut-être contre-productif.

Une gestion absurde
Plus que la coupure elle-même, c’est la méthode qui est scandaleuse : Comment est-il possible que, dans un championnat du monde, la modification obligatoire d’une donnée aussi sensible que l’ouverture des gaz soit communiquée quelques heures seulement avant les essais ? Pensez à l’impact de la réduction de puissance sur tous les autres paramètres de réglage, à commencer par le rapport final, les réglages, les ajustements électroniques qui influencent la gestion des pneus et bien d’autres choses encore. La question qui s’impose est la suivante : Outre l’opportunité, la décision de la FIM n’aurait-elle pas pu être communiquée plus tôt ? Ce n’est pas le premier moment de tension enregistré : A la veille de la première manche en Australie, il est apparu que certaines équipes avaient eu la possibilité de tester à l’avance le nouveau logiciel unique de l’Italien MecTronick. Il s’agit notamment d’Aruba Ducati et de Ten Kate Yamaha, cette dernière étant championne du monde depuis deux ans. D’autres équipes n’ont pas reçu le même programme et l’ont adapté plus tard. Le logiciel unique est l’outil utilisé par la FIM pour ajuster les paramètres de la « nouvelle génération », y compris l’ouverture des gaz.

Qu’est-ce qui se cache derrière ?
Les ratés se succèdent. On ne peut pas dire que les débuts du nouveau commissaire technique Ludovic Reigner aient été idéaux. Homme de l’électronique Yamaha, il a été choisi par la Fédération Internationale pour remplacer le Britannique Scott Smart, en poste depuis dix ans. Bien que portant le maillot de la FIM, Smart était en réalité un homme de la Dorna. Ainsi, derrière les décisions, les maladresses et les controverses concernant les règlements Supersport se cache le bras de fer permanent entre Jorge Viegas, président de la FIM, et Dorna, le promoteur plénipotentiaire des principaux championnats du monde. En substance, Viegas tente de prendre le contrôle (plus ou moins direct) du Superbike mondial en confiant à des membres de la FIM des rôles stratégiques qui étaient auparavant contrôlés par le promoteur. Où mènera cette situation imprévisible ?

 

Classement de la Superpole des Supersport à Assen :

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Paolo Gozzi

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