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Álex Rins

La victoire d’Álex Rins sur l’asphalte américain a été magnifique. Assurément un grand bol d’air frais pour Honda, qui peine considérablement depuis 2020. Cet important succès soulève plusieurs questions que nous allons poser dans cet article, partie par partie.

I) Est-ce une surprise ?

Au vu de la dynamique, oui, c’est une immense surprise. Bien que nous imaginions Álex Rins plus fort que Joan Mir avant même le début de saison, qui pouvait annoncer une victoire aussi tôt ? Personne.

 


En revanche, il y avait des signes avant-coureurs qui permettaient de peut-être entrevoir un exploit ce dimanche. Tout d’abord, la RC213V a toujours été plutôt efficace à Austin mais de nos jours, il est difficile d’attribuer une piste à une machine comme nous pouvions le faire par le passé. Par contre, Álex Rins y avait déjà triomphé en Moto3 ainsi qu’en Moto2, chaque fois depuis la pole position.

L’exercice des qualifications est un très bon indicateur, car l’histoire des sports mécaniques nous l’apprend : Faire une pole est moins improbable que gagner une course. C’est pour cette raison qu’en règle générale, il y a plus de vainqueurs différents sur une saison que de polemen. La performance pure se reflète davantage sur un tour que sur vingt, quand différents faits de course peuvent intervenir en votre faveur. Le voir deuxième à l’issue de la Q2 était donc prometteur.

Mais bien malin étaient ceux qui pouvaient prédire une telle démonstration une fois les feux éteints.

II) Álex Rins a-t-il déjà réussi son pari ?

Il n’aura fallu que trois courses pour que Álex conjure le mauvais sort. À vrai dire, sa saison est déjà réussie et cela pourrait bien lui profiter. Nous avons remarqué quelque chose avec ce pilote : À chaque fois qu’il gagne, c’est une surprise. Quand on l’attend au tournant, il déçoit, comme pendant la saison 2021. Ce succès acquis prématurément pourrait ainsi lui permettre de franchir un cap et de lui ôter de la pression plutôt que de lui en ajouter.

Une victoire était déjà inespérée au guidon d’une moto toujours aussi récalcitrante. Nous n’attendions rien de particulier de sa part, et comme lors de ses cinq précédentes victoires en catégorie reine, c’est dans ces moments qu’il est le meilleur. Cependant, lorsqu’il était chez Suzuki, son statut de pilote officiel lui ajoutait une pression qu’il n’a vraisemblablement jamais su gérer au moment de réitérer.

La différence, c’est que nous n’en attendons pas plus de lui maintenant qu’il a hissé la RC213V sur la plus haute marche du podium. Honda aurait bien tort de lui en demander une nouvelle. La mission est déjà terminée, et cela peut davantage libérer Álex Rins que le restreindre. 

 

Un nouveau départ après un passage finalement mitigé chez Suzuki ? Photo : Michelin Motorsport


III) Honda de retour ?

Une victoire dans l’ère actuelle, aussi belle soit elle, ne doit pas nous tromper. Honda est toujours au fond du trou. Nous l’avons déjà assumé dans un précédent, un pilote, aussi bon soit-il, ne peut influencer la performance d’une marque entière à moyen-terme. Ça n’est jamais arrivé. Certes, il peut faire des coups d’éclat, mais la place de la firme dans la hiérarchie est uniquement dictée par l’ambition de celle-ci et la qualité de son matériel.

Si l’on enlève Álex Rins, Honda réalise un weekend noir, avec aucun autre pilote à l’arrivée. Stefan Bradl a fait son temps, et Joan Mir peine toujours à s’adapter à la monture. Takaaki Nakagami, déjà auteur d’une saison 2022 en demi-teinte, continue de traverser les années en MotoGP sans briller, de manière anecdotique quand il ne se fait pas remarquer pour ses bourdes.

Ceci rejoint le point n°2 : Il serait parfaitement injuste de demander à Álex Rins de prendre la direction des opérations pendant les absences de Marc Márquez. Prions pour que la firme ailée ne refasse pas la même erreur qu’avec l’octuple champion du monde, et ne se base pas uniquement sur les retours de Rins en ce début de saison pour faire évoluer la machine. Déjà car sur vingt courses, il n’est pas si fiable malgré ses étincelles, et aussi, car c’est cette stratégie qui leur coûte tant depuis 2020.

Voici quelques points de réflexion après la délicieuse victoire d’Álex Rins à Austin, la première d’un pilote Honda autre que Marc Márquez depuis le Grand Prix d’Argentine 2018. En aviez-vous relevé d’autres ? Dites-le nous en commentaires !

 

Aurait-t-il pu dépasser Bagnaia ? Peu importe. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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