Qui a compris de quoi il retourne dans ce document balancé par la cour d’appel du MotoGP au sujet de la procédure initiée par Honda, à propos de la seconde décision des commissaires de la FIM sanctionnant Marc Marquez ? Apparemment personne puisque des responsables juridiquement avisés et à la tête d’écuries officielles dans le paddock n’ont rien compris. Et ils le font savoir.
Si le MotoGP veut se rapprocher un tant soi peu d’une Formule 1 qui lui arrive de citer comme référence, il va falloir sérieusement élever le niveau de ses responsables. Le dernier épisode affligeant s’est produit ce jeudi à Austin où, en pleine conférence de presse des pilotes, est arrivé ce document de la cour d’appel du MotoGP qui tout sauf une décision.
Pourtant, le sujet est sensible, et il le reste car rien n’est clôturé. Lin Jarvis de chez Yamaha a commenté sur GPOne : « je suis une sorte de spécialiste des contrats, des questions juridiques. J’ai donc lu le communiqué de presse attentivement, je voulais bien comprendre pourquoi cette décision de suspendre la sanction. Pour moi, c’est très étrange, je ne comprends pas pourquoi ça n’a pas d’importance que Marc soit ici à Austin ou pas ».
« Il suffisait de tout écrire correctement, mais pour ça, il faut réfléchir à deux fois et être assez bon pour le faire en MotoGP »
L’Anglais recentre le débat : « l’appel de Honda est-il juste ou non ? Cela ne change pas si le pilote est là ou non. Je ne comprends pas pourquoi avoir cette autre extension, c’est étrange. S’il avait été ici, à Austin, ils auraient été obligés de prendre une décision avant la course. Donc je ne comprends pas ». Et il termine : « on peut quand même s’améliorer en MotoGP et je pense que même avec ce type de sanctions et de décisions, nous devons être plus professionnels et aussi corrects d’un point de vue juridique ».
Un jugement sans appel pour le coup que confirme son homologue chez Aprilia, soit Massimo Rivola qui se montre même plus sévère sur la compétence et l’impartialité des officiels : « honnêtement, je ne suis pas surpris. Après tout, ils l’ont mal écrit et maintenant ils doivent trouver comment s’en sortir. Il suffisait de tout écrire correctement, mais pour ça, il faut réfléchir à deux fois et être assez bon pour le faire. Honnêtement je ne sais pas comment commenter. Cette histoire est aussi un peu ennuyeuse. Le message pour moi doit être clair : les pilotes qui commettent des fautes doivent être pénalisés et l’arbitre qui les sanctionne doit être présent, compétent et surtout sévère avec ce nouveau format de course. Sinon, on est dans la troisième course et il manque cinq pilotes ».
Maintenant se pose cette question : comment un sport de haut niveau et de renommée internationale peut évoluer lorsque la légitimité de tous ses dirigeants est à ce point remise en cause par ses acteurs ?