MotoGP : Alex Rins va-t-il réussir chez Honda là où tous les autres avant lui ont échoué, soit « embêter » Marc Marquez ?

Depuis qu’il est arrivé chez Honda en provenance de Suzuki et pris ses quartiers au sein du team satellite de la marque LCR, Alex Rins marque son nouveau territoire. Une réalisation qui n’est pas rien dans ce qui est le fief de Marc Marquez. Alex Rins sait que ses prédécesseurs n’y ont été que de passage avant de s’enfuir avec le désagréable sentiment d’avoir perdu leur temps et d’avoir été dépouillé de leur talent. Un autre sort lui semble réservé et il se donne les moyens pour qu’il en soit ainsi. D’ailleurs, après deux Grands Prix disputés cette saison, c’est lui qui pointe au classement général provisoire comme meilleur pilote équipé d’une RC213V…

A ce propos, on constate aussi que dans cette première hiérarchie établie après les Grands Prix du Portugal et d’Argentine, c’est même toute l’équipe LCR qui devance la huppée et officielle Repsol. Le duo du team satellite compte plus de points que la structure usine. La meilleure Honda du classement est Rins, 12e avec 13 points. De son côté, Takaaki Nakagami est 15e avec sept points. Il devance Marc Marquez (16e), qui, rappelons-le, n’a pas participé à Termas de Rio Hondo. Joan Mir est 18e avec cinq points. Le pilote japonais compte plus de points que le total de l’équipe Repsol Honda.

Alex Rins fait le meilleur travail possible avec sa RC213V et a été le meilleur pilote Honda des deux courses du dimanche disputées jusqu’à présent. S’il a terminé dixième au Portugal, en Argentine, il a terminé neuvième après avoir longuement lutté pour la sixième position. Par ailleurs, il ne cesse de préciser qu’il est aussi là pour aider au développement de la Honda tandis qu’à Termas de Rio Hondo, Ken Kawauchi, nouveau directeur de projet venu de Suzuki, et qu’il connait donc très bien, a autorisé à ce qu’il puisse utiliser les « pièces » comme le châssis d’un Marc Marquez forfait pour cause de blessure.

Alex Rins : « la Honda est une belle moto, très rapide »

De fait, et pour la première fois depuis des lustres, Marc Marquez devra peut-être se méfier d’un collègue de marque. On pensait que ce rôle reviendrait au Champion du Monde 2020 de MotoGP et équipier Joan Mir. Mais c’est bien Alex Rins qui se poste devant lui pour le moment. Dans un entretien avec InSella.it, il fait ainsi le point sur sa situation chez Honda : « la RC213V est une belle moto, très rapide » commence-t-il. « Pour rester devant, nous devons améliorer un peu l’aérodynamisme, nous sommes un pas derrière nos rivaux, nous devons avoir un peu plus de grip. Ces deux choses sont les plus importantes ».

Au passage, il s’est pris d’affection pour la bête de Tokyo qui était celle d’un Alex Marquez qui ne rate jamais l’occasion de lui rappeler son mauvais souvenir : « j’appelais mas GRX-RR « Susie », maintenant ma Honda s’appelle « Ramhonda ». Je ne sais pas pourquoi, c’est quelque chose qui m’est venu à l’esprit sur le moment. Lorsque je l’ai vu lors des tests de Valence en novembre, ce nom m’est venu à l’esprit, sans raison particulière ».

Avec le team LCR, l’intégration se fait apparemment tout aussi bien : « je m’entends très bien avec eux, c’est très similaire à ce que j’ai vécu chez Suzuki. C’est une équipe qui me veut, qui est là pour moi. Tout ce qu’ils peuvent me donner, ils essaient de le faire. Nous construisons une relation très étroite avec Lucio Cecchinello, je compte suffisamment sur lui et il est très à l’écoute quand je suis en piste, il vient vers moi, m’écoute, me prodigue des conseils ».

Et voici le genre de conseil donné… « Il m’a dit que lorsqu’il courait en 125 et qu’il voulait être plus rapide dans les lignes droites, il vidait complètement tout l’air de ses poumons ». Et pour la pression qui ne manquera pas d’augmenter si Alex Rins continue ainsi à défier l’autorité de Marc Marquez ? Là aussi, il est paré : « je suis suivi depuis 2017 par un psychologue du sport. Depuis l’année dernière, nous avons commencé à travailler plus attentivement sur le système nerveux, car tout est si serré » dit-il.

Avec Marco Bezzecchi qui a clamé haut et fort qu’il était là pour « embêter » son camarade de promotion de la VR46 Académie Pecco Bagnaia, s’y employant même avec un tel succès sur la piste qu’il pointe en tête du championnat avant d’aller à Austin, qui sait si cette année ne serait pas celle des teams privés en MotoGP ?