Razlan Razali, fondateur mais qui n’est plus le patron de l’équipe RNF, à présent entre les mains de son investisseur CryptoDATA, et qui est un team satellite Aprilia, a accordé un entretien à la dernière édition du podcast de « MotoGP.com « . Et pour cause : sa dernière prise de position avant de s’envoler vers l’Argentine assumée dans un communiqué officiel depuis le champ de bataille de Portimao d’où son pilote Miguel Oliveira a été relevé blessé n’est pas passé inaperçu. Mettant les commissaires de la FIM comme Marc Marquez face à leurs responsabilités, le Malaisien a voulu prendre date. En arrivant à Termas de Rio Hondo, il a découvert les dernières évolution de cette affaire marquées par l’appel de Honda pour vice de forme de la sanction infligée à son pilote Marc Marquez. Ce qui n’a pas été de nature à le calmer…
C’est un Razlan Razali sobre mais déterminé, et aussi un tantinet désabusé, comme habité d’une colère froide, qui a redonné son point de vue sur la procédure qui oppose à présent les commissaires de la FIM et Honda. C’est la Cour d’appel du MotoGP qui a maintenant cette patate chaude qui sera traitée en Suisse, et a priori dans les quatre semaines. Une situation qui ne devrait pas refroidir le tubercule puisque ce délai voudrait dire qu’à son retour à la compétition attendu pour Austin, Marc Marquez ne serait toujours pas fixé sur son sort…
Bref, le nuage noir du virage 3 de Portimao va continuer à planer au-dessus du paddock pendant encore un bon moment. « Pour Honda et Marc, tout est question d’échappatoire dans le libellé » est convaincu Razali qui ajoute : « bien sûr, ils ont parfaitement le droit de contester cela ». Reste que, dans l’esprit, il déplore cette tournure des événements : « maintenant, tout cela entre dans une autre série d’appels. Cela va devant la Cour d’appel… Bla bla bla… Comment cela va-t-il continuer ? Pour l’avenir, ce n’est certainement pas une amélioration. Jusqu’où cela va-t-il aller ? Mon idée est que nous nous asseyons tous autour de la table. J’entends par là les pilotes, les équipes, les parties prenantes ».
Razlan Razali : « nous avons besoin de transparence, pas de réunions secrètes, ça ne peut pas continuer comme ça«
Une démarche qu’il dit avoir initié sans succès : « nous avons recherché le dialogue, pas nécessairement avec les commissaires de course, mais avec la FIM », explique Razali. « J’ai juste le sentiment qu’avec tout ce qui s’est passé, il faut faire plus de notre part. C’est une question de transparence. C’est ce dont nous avons besoin, et pas de réunions secrètes ».
Le Malaisien alerte : « parce qu’une chose est claire : ça ne peut pas continuer comme ça sur le long terme. A l’heure où les MotoGP sont de plus en plus rapides et l’aérodynamisme de plus en plus sophistiqué, les pistes restent les mêmes. Nous savons que les pilotes MotoGP sont fous. Et je le dis dans le bon sens. Ma suggestion serait donc que nous devrions tous en parler et ne pas simplement balayer les choses sous le tapis jusqu’à ce que quelque chose se reproduise », a déclaré le patron de l’équipe RNF.
Il termine sur l’état de santé de son pilote Miguel Oliveira qui, assure-t-il, « voulait reprendre le guidon le plus tôt possible. La prochaine opportunité serait à Austin. Mais nous devons attendre et voir. Même s’il peut rouler à Austin, ce ne sera probablement pas en 100% forme ». Il précise : « nous lui avons dit que sa santé était notre priorité absolue, car nous ne voulons pas voir un autre incident de Marc Marquez ». Razlan Razali fait ainsi référence à la longue phase de récupération de l’officiel Honda après sa chute de Jerez il y a près de trois ans. Et il le garantit : « on lui laissera le temps ».