MotoGP

Que ce premier weekend de MotoGP fut mouvementé ! Entre les qualifications et les deux courses, toutes ponctuées de rebondissements et d’attaques aussi folles les unes que les autres, difficile d’y voir clair. Et on remet ça dans moins d’une semaine ! Ainsi, nous n’aurons pas le temps d’analyser en détail plusieurs points pourtant essentiels à l’appréhension de ce début de saison. Ensemble, revenons succinctement sur quelques uns de ces enseignements, avant de repartir de l’autre côté de l’Atlantique.

I) Fabio Quartararo au plus mal

Cela vous a peut-être échappé, mais nous avons trouvé Fabio Quartararo en grande difficulté sur les collines de Portimão. Sa position finale (8e) n’est pas si mauvaise dans l’absolu, mais sa course Sprint gâchée par Joan Mir, couplée au manque de performance de sa Yamaha l’ont considérablement fait peiner.

Pour cela, il fallait faire attention à son langage corporel, que ce soit après le Sprint ou en interview. S’il est peu étudié en Europe, l’analyse du langage corporel chez les athlètes tient une place centrale aux États-Unis. Parfois, on en apprend plus sur l’homme en le regardant simplement plutôt qu’en l’écoutant en zone mixte. Et rarement l’avait-on-vu aussi dépité. Quand l’énervement se transforme en lassitude, et surtout, qu’un athlète commence à critiquer son ou ses propres coéquipiers, alors c’est que peu d’espoirs sont permis. Le talent intrinsèque de Fabio peut ponctuellement sauver Yamaha, mais dans l’histoire des sports, c’est toujours la qualité du matériel ou de l’organisation qui dicte la place d’une équipe. Les capacités des individualités, sur le moyen à long terme, ne suffisent jamais. À voir si Yamaha peut s’améliorer dès l’Argentine, car il y a (déjà) le feu.

 



II) KTM, une surprise sans en être une

Alors que Brad Binder est monté en puissance lors de la saison MotoGP 2022, les essais hivernaux n’étaient pas des plus concluants pour la firme de Mattighofen. L’an passé, nous avions loué la signature de Jack Miller, assurément l’un des meilleurs « pilotes n°2 » sur la grille, aussi capable, parfois, de jouer la gagne. Un rôle parfait pour épauler Binder, que nous avions élevé au rang d’outsider principal pour cette année 2023.

Finalement, la présence des deux KTM aux avant-postes à Portimão est une surprise au vu des promesses hivernales, mais finalement, elle est on ne peut plus logique. La vitesse de Miller était vraiment frappante. S’il était rapide sur la Ducati, on savait que cette moto facilitait la vélocité et d’ailleurs, l’exercice du tour lancé n’a jamais été une force de « Jackass ». Force est de constater que quelque chose a changé sur cette RC16.

Miller était proactif dès les essais libres, mais aussi durant le Sprint comme le Grand Prix. Binder, diminué physiquement, s’est démené comme un beau diable le dimanche – remonté de neuf places – pour finir à quelques dixièmes de Johann Zarco (4e). Les positions à l’arrivée (6e et 7e) ne reflètent pas une progression folle par rapport à l’an passé mais au moins, désormais, nous savons que les KTM sont là. Bien sûr, la performance de cette moto a toujours été imprévisible mais si Jack Miller règle lui aussi ses problèmes de régularité, alors nous pourrions assister à la naissance du deuxième duo dynamique, ou power duo, à côté de celui formé par Ducati dans l’équipe d’usine. La forme de Miller par rapport à celle de Binder est un élément à suivre avec la plus grande attention.

 

Nouveau tandem menaçant en MotoGP ? Photo : Michelin Motorsport



III) Miguel Oliveira, le malchanceux du weekend

Dans nos prévisions de pré-saison, nous avions de grandes attentes concernant Miguel Oliveira. Et malgré qu’il n’ait pu confirmer, nous sommes plus que satisfaits. En effet, le Portugais a montré de la vitesse pure, alors qu’il avait du mal à en générer au guidon de la KTM RC16. Quatrième sur la grille, il se rate dans le dernier tour du Sprint, ça arrive, et inutile de revenir sur l’incident du dimanche. Malheureusement, Miguel devra manquer la manche argentine en raison de sa blessure. Terrible nouvelle. Le Portugais devra réellement se reconstruire une dynamique positive, et essayer de ne pas se laisser atteindre par cette absence infortunée. 

C’est tout pour aujourd’hui ! Rendez-vous demain, même heure, pour la deuxième partie de cette rétrospective. Donnez-nous votre avis en commentaires ! Retrouvez la deuxième partie en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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