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Ducati

Les deux premières manches du championnat WSBK version 2023 ont donné un net avantage à Alvaro Bautista sur sa Ducati, à tel point que la concurrence commence à grogner. Dans les cordes, celle-ci en appelle à l’arbitre pour rééquilibrer la partie, ce que la catégorie autorise puisqu’elle veut l’équité sur sa grille de départ entre des motos aux philosophies bien différentes. Le tout est de savoir où est le point d’équilibre. Or, entre Yamaha qui dit que la Ducati va trop vite et Ducati qui répond que la nouvelle Yamaha est plus lente que celle de l’an passé, on est loin d’un consensus…

Les deux voyages en outre-mer qu’offrait l’entame de la saison WSBK en Australie et en Indonésie ont permis à Ducati et à son Champion du Monde Alvaro Bautista de récolter 112 points et cinq succès sur six en jeu. Un triomphe notamment face à Yamaha qui résiste cependant avec un Toprak Razgatlioglu qui a ouvert son compteur annuel de victoires lors de la Superpole Race à Mandalika. Mais au vu du niveau général affiché par le couple Panigale V4R-Bautista, on est plus avec le Turc et la R1 en Indonésie dans le coup de main héroïque que dans la contre-offensive capable de stopper la vague rouge noyant tout suspense sur l’issue des débats cette saison.

Une conjoncture qui commence à agacer au sein de la marque aux trois diapasons où Paul Denning a remis sur la table l’histoire du poids minimum réglementaire qui ne prend pas en compte celui du pilote. Son patron Andrea Dosoli a de son côté quasiment formulé un appel à la mise en route des mécanismes d’équilibrage des performances entre les constructeurs engagés. Une démarche qui est prévue dans la catégorie pour une raison que le patron de la course chez Yamaha rappelle : « chaque constructeur suit sa propre philosophie et a des objectifs différents. Il y a des usines qui préfèrent certains paramètres pour leurs motos de production, d’autres constructeurs d’autres ».

Et en effet, on rappellera que la Ducati Panigale V4R coûte actuellement près de 44 000 euros, tandis que la Yamaha R1 s’offre à 28 000 euros. En Superbike, cela entraine des conséquences : « les différents points de départ des motos rendent les règles du Championnat du Monde Superbike plus difficiles que celles du MotoGP » explique Dosoli sur Speedweek. « Cela permet à tous les constructeurs de poursuivre leurs idées commerciales, mais en même temps garantit que les règles du jeu sont équitables ».

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Yamaha vs Ducati : « avant de créer la polémique, j’essaierais déjà de comprendre pourquoi les performances ne sont pas les mêmes que celles de 2022« 

Après ce juste rappel, Andrea Dosoli explique où il veut en venir : « la réglementation stipule qu’un constructeur dominant peut être ralenti afin d’équilibrer la performance avec les autres marques. Les situations d’utilisation de ces ‘freins’ sont précisément définies dans la réglementation technique. Toutes les trois manches, la situation est analysée et si une nette supériorité est établie, la règle est appliquée ».

La prochaine réunion risque donc d’être animée et notamment sur le thème du constat de la supériorité qui autoriserait le déclenchement des mécanismes d’équilibrage. Car Ducati a une autre vision des choses, et elle se défend d’autant plus que le blason de Borgo Panigale a des chiffres à montrer. Le Team Manager Ducati Superbike, Serafino Foti, dit ainsi sur GPOne : « nous nous sommes améliorés mais à ce stade, je vois aussi que les autres ont régressé ». Et il explique : « Alvaro Bautista a remporté la course de Mandalika avec le même temps de course que Toprak l’année précédente. Nous sommes allés comme lui en 2022 donc Toprak est allé moins vite et tous les autres aussi ».

Donc ce n’est pas la Ducati qui va trop vite, mais les autres qui roulent plus lentement, et cette approche change la donne dans le cas où il faudrait parler d’équilibrage des performances… Qui ne prévoit pas le nivellement par le bas. « Dans la pratique, nous avons fait de petits pas en avant » ajoute encore Foti qui conclut : « si j’étais la concurrence, avant de créer la polémique, j’essaierais déjà de faire comme l’année dernière et de comprendre pourquoi les performances ne sont pas les mêmes que celles de 2022 ».

Voilà qui promet de belles retrouvailles, fin avril à Assen : « je crois que les courses en Europe vont tout changer. Les deux premiers rounds sont évidemment importants, mais nous verrons les vraies valeurs sur le terrain à partir d’Assen » dit l’homme de Ducati. Avant d’aller aux Pays-Bas, les constructeurs engagés en WSBK se retrouveront du 30 au 31 mars à Jerez pour des tests.

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