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Michele Pirro

Michele Pirro a rejoint Ducati en 2012 et pendant que la marque redéfinissait les codes du développement d’une MotoGP, l’Italien établissait de son côté de nouvelles références dans la fonction du pilote test. Jusque-là, il rodait chez les autres marques les pièces définies par l’usine pour le pilote titulaire qui les utilisait ensuite en course. Avec Ducati et Pirro, c’est un vrai travail de développement et de validation qui a été mis à l’honneur avec les résultats que l’on connait aujourd’hui. Sa fonction s’est prolongée en WSBK et même en MotoE avec l’arrivée de la V21L. Depuis, celui qui est aussi un champion de Superbike en Italie fait le point avec cette révélation : avant Pecco Bagnaia, Ducati aurait déjà dû rafler deux titres. Une conviction qui pose forcément question sur Andrea Dovizioso…

Michele Pirro est une des chevilles ouvrières à Borgo Panigale qui a amené la marque Ducati là où elle en est actuellement en compétition, que ce soit en MotoGP, en WSBK, et récemment et Supersport puisque, le week-end dernier à Phillip Island, la Panigale V2 a enfin ouvert son compteur de victoires dans la catégorie. Cela ne s’est pas fait tout seul et, surtout, il rappelle que même à son niveau de pilote test, il a dû convaincre qu’il fallait sortir des sentiers battus pour faire la différence.

Sur Speedweek, il explique ainsi comment il a changé la perception d’un pilote test auprès de son employeur : « nous avons changé l’approche » commence-t-il. « Le pilote d’essai était auparavant un ancien pilote qui était plus lent de deux ou trois secondes que les pilotes titulaires. Quand je suis arrivé chez Ducati, je voulais courir, donc j’étais accro à chaque test, j’étais rapide comme un vrai pilote. De fait, quand quelque chose que j’avais testé a été apporté aux Grands Prix, cela a fonctionné pour eux. Et quand je pilotais moi-même un Grand Prix, j’étais là avec les autres. Cela les a amenés à me faire confiance ».

Michele Pirro en marge du test de Sepang

Michele Pirro pointe du doigt Andrea Dovizioso pour les saisons 2017 et 2020

Une confiance pas si simple à établir : « c’était difficile au début car ils ne se souciaient que des chiffres, mais il était important de les amener à réfléchir également à ce que disent les pilotes ». Une démarche qui a ensuite fait école, comme beaucoup de choses provenant de Ducati depuis… « Il y a trois ou quatre ans, d’autres constructeurs ont commencé à embaucher des pilotes d’essai rapides. Le système a un peu changé. Je pense que c’est un peu un revirement que Ducati a fait parce que nous n’avions pas les ressources de Honda et Yamaha ».

Michele Pirro a aussi d’autres souvenirs qu’il fait partager. Et il saisit l’occasion des triples couronnes acquises en 2022 par sa marque tant en MotoGP qu’en WSBK pour préciser que ces heures de gloire auraient pu être vécues bien avant, et même par deux fois, en Grand Prix… « Je pense que nous aurions pu gagner 2017 avec Dovi. S’il avait fait un peu mieux à Phillip Island, il aurait pu gagner cette année-là. Mais le titre perdu qui me fait le plus mal est 2020, lorsque Mir a gagné. Il y aussi 2021… Si Pecco n’avait pas chuté à Misano, la situation aurait changé ».

Mais ce n‘est définitivement pas après Pecco Bagnaia qu’il en a… « Je pense que nous aurions pu gagner deux autres titres, avant ceux de la saison dernière », a déclaré le pilote d’essai Ducati. « L’année avec Dovi, c’était peut-être parce qu’il ne croyait pas que c’était possible. Il aurait suffi de finir un peu mieux deux courses et le résultat final aurait été différent. La moto 2017 était supérieure aux autres. La moto que nous avons depuis 2017 est la plus complète, mais si tu chutes, si tu commets des erreurs… Et puis il y avait Marc Marquez » conclut-il, accordant ainsi tout de même une circonstance atténuante à celui qui va être distinguée comme une légende des Grands Prix cette année.

Le Champion du Monde MotoGP Pecco Bagnaia avec Michele Pirro, testeur Ducati

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