Lucio Cecchinello et son équipe LCR voue une grande fidélité à Honda depuis son installation en MotoGP en 2006, pour le meilleur et pour le pire. Lorsque la RC213V était encore une moto au niveau, et c’était avant que Ducati n’impose ses vues techniques après une bonne lecture du règlement, les troupes de l’ancien pilote 125 pouvaient espérer victoires et podium. Ainsi de 2016 à 2018 Cal Crutchlow a fait le boulot d’abord à Brno et Termas de Rio Hondo la première année puis à Phillip Island au cours de la dernière mentionnée. Mais depuis, plus rien, tandis que Honda n’a eu de cesse de régresser dans la hiérarchie des constructeurs jusqu’à racler le fond du classement que leur est dédié au championnat. En 2023, il aura dans ses rangs un vainqueur de Grands Prix en la personne d’Alex Rins, il y aura un meeting de plus au calendrier et surtout il y aura deux fois plus de départ. De quoi espérer récupérer au moins un trophée…
21 Grands Prix, un nouveau format à 42 courses, un Alex Rins qui a montré ses compétences chez Suzuki… Il n’y a plus qu’à espérer en une Honda enfin au niveau du MotoGP moderne pour le team LCR retrouve la joie d’évoluer parmi le haut du panier. Un rang perdu de vue depuis trop longtemps au goût du patron Lucio Cecchinello qui a même réorganisé son équipe pour la faire coller un peu plus à l’organigramme d’un team usine. Sur Speedweek, il précise ainsi : « nous avons amélioré nos structures. « Beefy » Bourguignon agit désormais comme directeur technique pour les deux pilotes. Il observe les deux chefs d’équipe, Klaus Nöhles avec Taka et David Garcia avec Alex Rins. Cela nous donne définitivement une structure beaucoup plus solide dans la box. Nous sommes maintenant plus proches de l’équipe d’usine ».
Un schéma qui devrait rassurer Alex Rins qui n’a connu que l’environnement officiel en MotoGP via sa période chez Suzuki : « nous avons discuté avec Rins du fait qu’il s’est habitué aux avantages d’une équipe d’usine au cours des six années avec son ancien constructeur » reconnait Lucio Cecchinello. « Maintenant, il roule dans une équipe satellite, mais sur une moto d’usine ». L’Italien ajoute : « Alex Rins est assez juste et assez intelligent pour comprendre qu’il est maintenant confronté à une situation différente. Mais cela ne signifie pas que nous ne faisons pas tout notre possible pour le soutenir. Il a peut-être vu maintenant que nous travaillons deux fois plus d’heures que les ouvriers normaux employés dans l’usine ».
Lucio Cecchinello : « il y a certainement toujours une chance parce que nous allons avoir 21 sprints et 21 courses complètes«
Cela étant dit, il faut maintenant que tous ses efforts et nouveautés aboutissent à des résultats. On se souviendra que le passage de l’usine Honda à LCR ne s’est pas exactement bien déroulé pour un Alex Marquez qui, d’une part, n’avait logiquement pas compris pourquoi il était destiné à être remplacé par Pol Espargaró avant même qu’il ait pu faire ses preuves, tout en regrettant, d’autre part, un soutien technique moins conséquent dans le team satellite. Par ailleurs, l’équipe de Lucio Cecchinello a terminé 17e et 18e du Championnat du monde MotoGP 2022 avec Alex Marquez et Taka Nakagami.
On part donc de loin, mais avec Alex Rins et le nouveau format des Grands Prix, le patron voit autant d’opportunités pour rebondir : « gagner à nouveau des courses est bien sûr l’un de nos objectifs », assure Lucio Cecchinello. « Même une victoire dans une course de sprint serait formidable. Il y a certainement toujours une chance parce que nous allons avoir 21 sprints et 21 courses complètes. Les conditions météorologiques peuvent aussi parfois jouer en notre faveur. Nous sommes définitivement concentrés sur le retour dans les premières positions » termine-t-il, donnant ainsi du crédit à l’idée que ce nouveau format va nous réserver des surprises, y compris dans la course au titre.
