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Entre le nouveau format des Grands Prix, dont l’avènement d’une course sprint le samedi après-midi et l’organisation d’événements rapprochant fans et pilotes le dimanche matin ont resserré le timing, et un calendrier à 21 meetings, dont deux nouveaux au Kazakhstan et en Inde, sans oublier une longue tournée outre-mer à l’automne avec sept événements en neuf semaines, ce n’est rien de dire que cette saison 2023 sera éprouvante. Et pas seulement pour les pilotes. Les équipes aussi vont devoir être solides et garder leurs personnels en grande forme. Pour savoir comment cette nouvelle ère va impacter le paddock et comment il s’y est préparé, il faut écouter le team manager de KTM Francesco Guidotti. Ce dernier ne cache pas que l’on en est déjà au point de rupture alors que Dorna a toujours l’ambition d’avoir une saison à 22 joutes …

On l’aura compris, pour remporter ce titre MotoGP en 2023, il faudra être parfait. Le pilote devra être rapide comme l’éclair dans la mise au point de sa machine, dans la course sprint à découvrir, mais aussi intelligent et régulier pour être bien préparé au Grand Prix du dimanche et savoir éviter les coups durs comme les chutes. Une blessure vaudra cher cette année. Pendant ce temps, les équipes seront sous tension dès le vendredi. Là aussi, au vu du programme, la moindre erreur dans la préparation et les réglages aura plus de conséquence qu’auparavant.

Une réalité de l’intérieur du box que Francesco Guidotti définit ainsi pour ses troupes KTM : « tout le monde en veut plus, mais la journée ne dure toujours que 24 heures. Nous devrons donc tout serrer dans le même laps de temps », commence le team manager de la marque autrichienne. « La pression sera bien plus grande et le risque de faire des erreurs aussi. Nous aurons certainement des moments difficiles en ce qui concerne les décisions de set-up » assure-t-il dans un entretien avec Speedweek.

Il explique ce que cela donne concrètement : « jusqu’à l’année dernière, nous avions l’opportunité de faire une vraie simulation de course en FP4 le samedi, à peu près à la même heure de la journée que la course de dimanche et donc dans des conditions similaires à ce à quoi nous pouvions nous attendre le lendemain. Nous pouvions donc nous faire une bonne idée du set-up. Cette année ce n’est plus possible car la troisième séance d’essais a lieu le matin et la deuxième séance d’essais du vendredi dure 60 minutes mais ne suffira pas à récolter les informations pour vraiment préparer la course du dimanche. Ça va être difficile, mais c’est pareil pour tout le monde ».

« Nous sommes très proches ou peut-être avons-nous déjà atteint la limite du calendrier » — Francesco Guidotti

« Ce que Dorna prévoit avec le nouveau format, tous les pilotes, équipes, constructeurs et sponsors en ont besoin »

Côté gestion des effectifs au vu d’un nouveau rythme n’autorisant plus vraiment de relâchements, Guidotti se fait responsable des ressources humaines… « Nous sommes très proches de la limite…Ou peut-être avons-nous déjà atteint la limite » prévient-il. « Mais je pense qu’il serait difficile de changer l’organisation. Nous avons sept personnes pour chaque pilote, peut-être pourriez-vous penser à en remplacer deux pour chacun. Mais il serait inconcevable d’échanger quatre ou cinq personnes. Parce que c’est aussi une question d’interaction, de relation avec le pilote et les ingénieurs et techniciens. C’est juste un travail d’équipe. Si nous en arrivions au point de devoir prendre cette décision, nous ne serions pas en mesure de faire tourner plus de deux personnes par course » analyse l’Italien.

Cela étant dit, la cadence infernale sera pour tout le monde, et puis il y a un enjeu d’intérêt général… « ce que Dorna prévoit, tous les pilotes, équipes, constructeurs et sponsors en ont besoin. Il s’agit d’améliorer l’image et d’accroître la notoriété. C’est important pour tout notre environnement. Mais oui, la charge de travail d’un pilote sur un week-end de GP est assez lourde. Nous avons ajusté nos horaires de réunion et de débriefing en conséquence ».

Il ajoute : « il est également vrai que nous connaissons le calendrier pratiquement un an à l’avance. Avec les années, je le ressens un peu plus chaque année, mais on s’en sort très bien. À mon avis, un processus mental commence par lequel vous êtes préparé et avez inconsciemment des réserves d’énergie pour donner ce que vous avez à donner et vous pouvez très bien utiliser le temps entre une course et la suivante ». Il conclut cependant : « mais nous sommes définitivement à la limite ». On rappellera que, chez KTM, on a déclaré cet hiver qu’une saison idéale devait être faite de 18 Grand Prix.

Francesco Guidotti dans la Red Bull-KTM-Box à Sepang-Test

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