En parlant du nombre de choses à évaluer et à valider avant de se lancer dans la compétition, Davide Tardozzi de chez Ducati confirme ce que Nicolas Goyon pour Tech3 GASGAS avait déjà signalé : jamais une saison MotoGP n’aura été aussi dure à préparer. Car il n’y a pas que de la machine et de ses désormais nombreuses évolutions aérodynamique, mécanique ou électronique à s’occuper. Il faut aussi réinventer l’organisation générale d’un meeting avec l’avènement d’un nouveau format dont les sprints seront la grande inconnue. L’Italien en parle, mais pas en mal.
A 64 ans, Davide Tardozzi reste un authentique passionné de la compétition, un écorché vif qui garde d’abord son âme d’enfant : « je suis curieux » dit-il à propos du nouveau format des Grands Prix de cette saison 2023 de MotoGP. Mais c’est aussi un adulte responsable… « A notre niveau la curiosité ne suffit pas, sinon on se rend compte soudain que quelque chose ne va pas ». Et il ajoute : « c’est pourquoi il faut s’organiser et comprendre le nouveau format. Nous avons effectué de nombreuses simulations pour accroître notre compréhension de la meilleure façon de gérer une course de sprint ».
Car il y aura des conséquences : « nous avons déjà simulé cela, nous avons évalué les données et les mesures nécessaires. Comme nous le savons tous, nous devons revoir la quantité d’essence dans le réservoir et régler ceci et cela. Il y a tellement de choses à analyser » prévient-il. « Nos ingénieurs ont déjà réalisé des simulations que nous ferons probablement aussi lors des essais hivernaux ».
Davide Tardozzi : « le nouveau format change définitivement la gestion et l’état d’esprit du week-end de course, y compris dans l’esprit des pilotes«
Mais que pense-t-il de qui va s’avérer à l’usage comme une révolution ? Il répond : « pour moi, les courses de sprint sont une bonne idée. Cela change définitivement la gestion et l’état d’esprit du week-end de course, y compris dans l’esprit des pilotes ».
Il explique pourquoi : « la pression est différente, mais la pression est gérée. Gérer la pression fait partie du travail. Les champions savent comment y faire face et quand la pression du nouveau format augmentera, cela montrera qui est un champion », assure-t-il. Dans le même temps, il admet : « à mon avis, les courses de sprint sont bonnes, mais je pense aussi qu’il n’est pas juste d’avoir 21 courses et 21 courses de sprint la première année. Je les aurais mises dans 50% des courses la première année. Pour moi, les courses de sprint sont super parce que j’aime la course. Mais je devrai certainement souffrir pendant les 21 courses et les 21 sprints ».
Et cet amour de la course est aussi un argument pour répondre à la question des primes à distribuer à l’arrivée de la nouvelle compétition du samedi, qui est toujours en suspens. On lit ainsi de Tardozzi sur Speedweek : « lorsque toute cette discussion sur une autre course a éclaté, j’ai demandé aux pilotes : « mais quand tu étais jeune, n’attendais-tu pas l’occasion de courir le plus possible ? Pourquoi n’êtes-vous pas heureux aujourd’hui si on vous demande de faire une autre course ou même un test ? ». Quand on vous disait que Davide Tardozzi avait gardé son âme d’enfant…