Le débat sur les avantages et les inconvénients entre le moteur quatre cylindres et son homologue V4 ne date pas d’aujourd’hui et n’est pas près de s’éteindre. Du moins tant que Yamaha, dernier constructeur du MotoGP à rester fidèle à la mécanique en ligne, campera sur cette position et dans un paddock que Suzuki a déserté. Car tout le reste du plateau est en V. Chez KTM y compris, où l’ingénieur concepteur des moteurs chez KTM Factory Racing n’en revient pas de ce que les Japonais d’Iwata arrivent encore à tirer de leur architecture moteur…
C’est une remarque qui vaut compliment, mais qui mérite que l’on s’y attarde à l’aune d’une recherche de puissance et de vitesse de pointe engagée par Yamaha avec le soutien validé de l’Européen Luca Marmorini. Car si l’on suit bien son auteur Kurt Trieb, l’homme de l’art mécanique chez KTM, il n’y a normalement qu’une voie décente à suivre en MotoGP pour trouver le succès : « d’après mon expérience, je peux dire que pour l’application en MotoGP, le V4 est le bon choix uniquement du point de vue du moteur ». Une conviction qui engendre cette admiration envers ceux qui ont choisi l’autre architecture : « je trouve impressionnant ce que mes collègues retirent des moteurs en ligne ».
« Si on était parti avec un moteur en ligne chez KTM, on aurait eu du mal«
L’ingénieur va même plus loin : « il faut être très clair : si on était parti avec un tel moteur en ligne chez KTM, on aurait eu du mal. C’est tout simplement incroyable qu’en moto, Rossi, Lorenzo et Quartararo avec le quatre cylindres en ligne Yamaha étaient souvent aussi rapides que Marc Marquez avec une machine V4 ou une Ducati et ces dernières années. Suzuki a également été si compétitif ».
Et en effet, Suzuki a remporté le championnat du monde MotoGP en 2020 avec Joan Mir. Et Alex Rins a remporté deux des trois dernières courses en 2022 avec la GSX-RR… Alors ? Alors il faut aussi se rendre à cette évidence que Kurt Trieb définit ainsi sur Speedweek : « ces différents concepts arrivent souvent tous au même niveau ».
Au fait, si le quatre cylindre en ligne devient une exception, KTM a aussi sa particularité en termes de cadre. On se souviendra en effet que la marque autrichienne est restée fidèle à sa vision du cadre tubulaire acier, alors que la norme sur la grille de départ est l’aluminium. Un choix qui a apporté à la firme autrichienne sept victoires depuis son implication en MotoGP ouverte en 2017. Comme quoi, garder son ADN est aussi un élément moteur pour concrétiser…
