Enea Bastianini s’est présenté pour la première fois en préliminaire d’une saison MotoGP avec le costume d’un pilote d’usine. Un habit rouge Ducati plus exactement, qu’il reconnait lui-même comme être une nouvelle responsabilité. Pour bien lui faire comprendre qu’il arrive comme colocataire du taulier, Pecco Bagnaia a opté pour le n°1 de Champion du Monde en titre sur sa moto. Le « Bestia » aura ainsi de nombreux défis à relever pour se montrer à son avantage en 2023. Mais ce ne sont ni Bagnaia pas plus que son nouvel environnement qui le font tergiverser. Ce sont plutôt les courses sprint dont la philosophie va à l’encontre de sa qualité majeure : économiser les pneus pour mettre le compte à ses adversaires en fin de partie d’un Grand Prix normal…
Enea Bastianini l’a mainte fois démontré dans sa carrière, il est l’homme de la seconde moitié de la course. Avec l’introduction de la version sprint de la compétition en 2023, il doit s’adapter. Et il reconnait que sera un saut dans l’inconnue : « tout dépend des pneus. Si Michelin apporte un nouveau pneu, cela peut changer mon style de pilotage » dit-il. Mais le vrai sujet est celui-là pour « Bestia » : « il y a maintenant la course de sprint et c’est différent. Dans certaines courses, vous pourrez utiliser un pneu différent de celui du dimanche. Mon style est d’être conservateur au départ, puis de pousser de plus en plus. Je dois changer car cela pourrait être un problème dans le sprint. Je vais essayer de changer cela ».
On rappellera que les courses de sprint, grande nouveauté de ce millésime 2023, se dérouleront sur la moitié de la distance de la course dominicale le samedi après-midi. Il faudra donc être explosif dès le départ, et beaucoup voient ce format de course comme du sur-mesure pour un Jorge Martin. Une version inédite du meeting qui portera de 21 à 42 le nombre des départs dans la saison. Une contrainte physique et morale supplémentaire pour les protagonistes, mais elle sera là pour tout le monde : « j’essaie toujours de m’améliorer pendant l’hiver et aussi d’essayer quelque chose de différent. L’entraînement était le même, donc c’est important d’être à 100 %. Je me suis entraîné en faisant du motocross, où il faut être concentré, sinon ça devient dangereux ».
Enea Bastianini : « je dois protéger mon corps pour la saison, le premier sprint sera un test d’endurance pour tout le monde«
Une dernière mention qui signifie que les pilotes seront maintenant plus attentifs aux risques de blessures. Enea Bastianini semble le confirmer en précisant : « si je m’étais trop entraîné, je serais peut-être tombé. Je dois protéger mon corps pour la saison. Le premier sprint sera un test d’endurance pour tout le monde, donc il faut une approche différente, mais cela s’applique à tous les pilotes de la même manière ».
A propos de pilotes, il en mentionne logiquement un : « la grande différence est que Pecco Bagnaia est champion du monde de MotoGP, pas moi », a déclaré Bastianini qui n’a pas pu s’empêcher de sourire. « Pecco était déjà très rapide lorsque nous nous sommes affrontés sur les motos de poche et plus tard en MiniGP et Moto3. C’est un talent et maintenant c’est aussi le pilote le plus rapide du monde. C’est un plaisir de se battre avec lui et d’essayer de gagner pour les prochaines années ».
Cela étant dit, il aborde des sujets qui semblent le mettre dans sa zone de confort : « la première rencontre avec la moto 2023 a été bonne. La plus grande différence pour moi a été le passage de la moto 2019 à la moto 2021, c’était vraiment un monde complètement différent. C’est à ce moment-là que j’ai compris le potentiel de Ducati ».
Il a également eu l’occasion de faire connaissance avec les nouveaux visages de son entourage professionnel. Pour Bastianini, la première impression a été positive : « j’ai un nouveau chef d’équipe, Marco Rigamonti. Le contact lors du premier essai a été bon, nous avons eu un bon début pour notre coopération ». Puis il termine : « des problèmes peuvent également survenir pendant la saison, nous devons donc nous concentrer sur nos tâches et nos objectifs ». Malgré toutes les inquiétudes concernant les courses sprint ou les problèmes encore inconnus, le troisième du dernier championnat MotoGP assure : « je ne suis pas nerveux, juste motivé ».
