Scott Redding a connu une saison 2022 animée en WSBK, mais sans doute pas de la façon dont il aurait souhaité. Parti de chez Ducati où Alvaro Bautista lui a succédé avec succès, il n’a pu donner le change avec sa M1000RR à son ancienne Panigale V4R, loin de là. Une frustration qui aurait alimenté, selon certains, sa croisade pour une nouvelle échelle de poids d’homologation, prenant en compte la masse du pilote… Mais même avec du lest, la Ducati restera encore hors de portée, car la BMW doit fondamentalement changer sur un point que l’Anglais identifie clairement…
En soufflant ses désormais 30 bougies, Scott Redding a aussi reconnu que « 2022 a été un défi ». En ajoutant même : « je m’attendais à ce que les choses soient un peu plus faciles ». Elles ont été tellement compliquées qu’il s’en est fallu de peu pour que la marque bavaroise ne termine dernière parmi ses pairs engagés en WSBK. Pour quelques points, la cuillère de bois a été laissé à Honda, qui se monte une série de couverts puisque le même symbole a été validé en MotoGP.
À Donington Park, Most et Magny-Cours, Scott Redding est monté sur le podium dès sa première saison avec BMW, et le vice-champion du monde 2020 sur Ducati a occupé les positions 5 à 9 dans la plupart des courses. Son bilan est une huitième place au championnat, qui fait de lui le meilleur pilote du blason qui ne peut se réjouir d’une année loin des attentes.
Scott Redding : « le moteur doit devenir plus convivial, mais cela demande beaucoup de développement et de temps«
2023 sera-t-il l’exercice qui révélera le potentiel de la M1000RR. C’est à voir, car si l’on écoute bien Scott Redding, la Bavaroise souffre d’un mal profond… « Nous devons travailler sur le caractère du moteur », a souligné l’Anglais sur Speedweek. « Vous n’avez qu’à me regarder rouler : je ne roule pas à fond, je joue avec l’accélérateur. Le moteur doit devenir plus convivial, mais cela demande beaucoup de développement et de temps ».
Il ajoute : « d’autres motos se sentent mieux dans la main. Dans les virages rapides, je me sens bien sur la BMW et je suis rapide aussi. Mais dans les virages où vous avez besoin de beaucoup d’adhérence mécanique et de sensations, nous sommes loin. Ensuite, la roue arrière patine beaucoup, donc je roule avec beaucoup de contrôle de traction. Jusqu’à présent, il nous a été impossible de trouver une bonne voie. Nous devons donc nous concentrer sur ce domaine ». Et il est affirmatif : « je pense que nous pouvons beaucoup changer la moto avec ça ».
Certains nouveaux composants du châssis ont déjà été utilisés en 2022 lors des deux dernières épreuves en Australie et en Indonésie ainsi que lors des tests à Jerez en décembre. Six autres journées d’essais sont prévues pour le quatuor BMW Redding, Michael van der Mark, Loris Baz et le nouveau venu Garrett Gerloff, avant le début de la saison le dernier week-end de février en Australie. On verra donc les BMW au travail les 25/26 janvier à Jerez, les 31 janvier et 1er février à Portimao et les 20/21 février à Phillip Island…