Alex Rins a montré, lors des trois derniers Grands Prix de la saison 2022, qu’il n’avait rien perdu de sa vélocité. Et pour cause : il en a remporté deux, dont le dernier à Valence qui était aussi l’ultime sortie avant mise au rebut de la belle GSX-RR, qui était sans aucun doute le plus beau fleuron de l’industrie japonaise en MotoGP… Le voilà à présent pilote Honda, dans la pire période contemporaine de la marque dans son implication en Grand Prix. Une situation qu’il affrontera qui plus est comme membre du team satellite LCR, un statut qui n’est pas considéré par HRC comme Ducati Corse le fait avec ses alliés… Cependant, l‘Espagnol compte bien jouer sa carte et tenir sa place sous le blason ailé. Voire plus…
Alex Rins reste convaincu qu’il pourra apporter sa contribution dans le redressement tant attendu de Honda en MotoGP. A l’écouter, il envisage même être le catalyseur de cette remise en ligne, grâce à son expérience acquise chez Suzuki. Un bagage qu’il ne fera néanmoins que signaler aux ingénieurs Honda qu’il ne tient pas à froisser en revendiquant trop fort ses bons souvenirs avec feue la GSX-RR… « J’ai dit aux gars de Honda que ce n’était pas mon idée de faire de leur moto une copie de la Suzuki » précise ainsi l’Espagnol sur motorsport-total.
Il ajoute même pour se montrer limpide sur le sujet : « la Honda aura ses mauvais côtés, mais elle aura aussi ses bons côtés. Je leur dirai comment j’ai fait les choses chez Suzuki, mais pas pour me construire une moto à l’identique, mais pour tout mettre sur la table, s’ils souhaitent tirer le meilleur parti des caractéristiques de la GSX-RR pour la RC213V ».
Alex Rins : « la Honda n’est pas si une mauvaise moto«
Cette volonté de s’impliquer dans le développement de la RC213V surprend lorsque l’on sait que Joan Mir, qui sera dans le box Repsol, ne pipe mot sur un sujet qui est le domaine réservé de Marc Marquez. Mais Alex Rins n’a cure de cette considération qui n’a d’ailleurs jamais été reconnue officiellement. Une audace qui commence avec cette remarque qui met en porte à faux l’appel à la mobilisation générale lancée par l’octuple Champion du Monde, qui veut convaincre son employeur que l’heure est grave…
Une urgence à se remettre en question que l’on ne décèle pas vraiment dans ce discours presque bienveillant d’Alex Rins au sujet de son premier contact avec la Honda, lors du test de Valence : « c’était une sensation étrange parce que c’est une moto très différente de la Suzuki. Mais je dois dire que ce n’est pas une si mauvaise moto. Côté moteur, c’était très fluide, comme s’il n’y avait pas de bas et beaucoup de hauts. La moto ne m’a pas semblé particulièrement fatigante physiquement, du moins dans les conditions de Valence. Cela ne semblait pas être une moto facile car toutes les motos sont difficiles. Mais elle avait beaucoup de potentiel ! ».
L’opération charme et séduction a donc commencé et, avec ce qui suit, on comprend où Alex Rins veut en venir : « s’ils m’apportent des pièces et que je suis à l’aise avec, ces pièces resteront sur ma moto. Du moins je l’espère… S’ils apportent de nouvelles pièces et me les donnent à tester, cela signifie que je vais bien et qu’ils me font confiance ». Et il termine : « personnellement, je vais essayer de développer la moto et de me l’approprier. Je suis le premier à vouloir gagner, même si je suis dans l’équipe satellite. Si vous me demandez, je dis toujours la même chose : j’ai deux contrats, un avec Lucio Cecchinello pour l’équipe, et les autres avec HRC pour la moto ».
On rappellera que lors du test de Valence, Alex Rins a terminé à la 20e place, à 1,2 seconde du meilleur temps de Luca Marini sur Ducati. Il était à près de 0,6 seconde du pilote Honda le plus rapide, Marc Marquez. Il a aussi changé de régime alimentaire : « je crois que je ne l’ai jamais dit publiquement, il y a six mois je suis devenu végétarien, j’ai choisi de supprimer la viande et le poisson de mon alimentation, en raison de ma condition physique et aussi pour les animaux. Depuis que je suis végétarien, je me sens beaucoup mieux, physiquement et avec moi-même. Et je vous le recommande aussi « .