Peut-on, en MotoGP, être ami dans la vie et même frère très proche alors que l’on peut se retrouver à se battre bec et ongles dans un duel sans merci le jour d’un Grand Prix ? Carmelo Ezpeleta l’a signalé : s’il espère assister à de belles batailles sur la piste, il ne veut pas de combats de coq dans la basse-cour du parc fermé. Et les faits lui donnent raison : une fois le drapeau à damier baissé, les pilotes discutent et se félicitent à l’occasion. Mais avant ça, il n’y a pas d’ami ou de frère qui compte. Maverick Viñales et Alex Marquez le rappellent à leur façon…
Il fut un temps pas si lointain où il était de bon ton de détester son adversaire dans la compétition, volontiers qualifié « d’ennemi ». Sur la piste, dans le paddock ou en privé, une note de sympathie était interdite. C’était le temps des Carl Fogarty mais aussi des Valentino Rossi et autres Jorge Lorenzo. A présent, l’ambiance est plus feutrée, policée, avec même des marques d’affection. Une hypocrisie selon Alberto Puig qui a aussi connu l’autre temps, mais plutôt une bonne image de marque selon Carmelo Ezpeleta, patron du promoteur Dorna.
Et les intéressés, qu’en pensent-ils ? Que l’on se rassure : ils discernent bien ce qui se passe côté piste et ailleurs. Maverick Viñales parle ainsi de son ami Aleix Espargaró, qui est aussi son équipier chez Aprilia parce qu’il est allé le récupérer une fois que Yamaha l’avait mis dehors… Rien que pour ça, il y a la reconnaissance du Top Gun : « j’ai toujours proposé mon aide pour essayer de l’aider, lui et Aprilia, à remporter le titre » rappelle Viñales au sujet de la saison 2022. « Surtout lorsqu’il s’agit de donner des opinions qui pourraient les aider. Je pense que nous avons fait un excellent travail tout au long de l’année ».
Alex Marquez : « c’est mon frère, mais je veux le vaincre en MotoGP«
Il ajoute dans une interview accordée à Motorbike Magazine relayée par motorcyclesports, le rôle de l’ainé des Espargaró dans sa vie quotidienne : « sur le plan personnel, c’est un ami pour moi. Bien sûr, il n’y a pas d’amis sur la piste, mais en dehors, il y en a. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble, nous nous sommes rencontrés il y a longtemps, nous avons fait du vélo de nombreuses fois… Nous partageons d’autres passions, et il est également important de faire une courte pause de temps en temps pour se détendre » dit-il au sujet de sa relation avec celui qui a aussi été son équipier lors de ses débuts chez Suzuki.
Et entre frères, ce cloisonnement marche-t-il ? Chez les Marquez, il semblerait que oui. Alex le cadet a ainsi déjà prévenu sur son ambition à propos de son illustre ainé Marc : « je lui ai dit que la Ducati est différente. C’est mon frère, mais je veux le vaincre », a déclaré le pilote de 26 ans. Mais si cela arrive, les conséquences se feraient sentir bien au-delà du cercle familial… « Honda est l’équipe avec laquelle il a toujours roulé. Ils l’ont toujours attendu et l’ont respecté quand il s’est blessé », a déclaré le plus jeune des deux frères Marquez. « Mais si la moto n’est pas adaptée au Championnat du Monde, un changement pourrait être possible ». Ce sera un des très nombreux enjeux que nous réserve une saison 2023 qui s’annonce épique.
