Aleix Espargaró a beau être, à 33 ans, le doyen du plateau MotoGP, il ne faut pas trop compter sur lui pour faire preuve de sagesse. Car le pilote Aprilia depuis 2017 est ce que l’on appelle un caractère, pour le meilleur et pour le pire. Ainsi, sa « grinta » peut l’amener à faire des courses solides qui restent dans la mémoire collective, comme à Assen cette saison. Mais ces coups de sang le mettent aussi dans des postures désavantageuses. Ainsi, lorsqu’il s’en prend dangereusement à un Johann Zarco sortant des stands au Red Bull Ring, ou encore lorsqu’il voue aux gémonies son équipe qu’il a peu auparavant porté aux nues…
C’est justement sur la versatilité de ses états d’âme à l’égard des hommes de son box que revient Aleix Espargaró. Comme s’il avait des remords… Ainsi, lorsqu’il était encore en lice pour le titre mondial, le pilote de la RS-GP clamait à qui voulait l’entendre que, quoi qu’il arrive, il serait heureux de son parcours dans cette campagne qui se révélait comme non seulement sa plus belle depuis ses débuts en 2004, mais aussi comme la plus probante de son employeur Aprilia.
Et puis sont arrivées les courses en outre-mer qui ont comme tétanisé les troupes de Noale qui ont multiplié les erreurs. Une succession d’approximations qui a fait sortir le même Aleix Espargaró de ses gonds. Il a notamment mentionné qu’Aprilia n’était pas encore un nom à prendre en compte pour jouer un titre mondial. Une frustration qui s’est prolongée jusque dans le test de Valence, qui ouvrait l’intersaison 2023, et au cours duquel il a eu la déception de constater qu’il n’avait aucune nouveauté à se mettre sous la dent.
Aleix Espargaró : « en 2023, je pense que ce sera plus facile«
Certes, d’éventuel Champion du Monde, Aleix Espargaró est passé de possible dauphin avant finalement d’être éjecté du podium final et ce n’est pas le genre de bilan qui suscite un enthousiasme spontané. Mais tout de même, 2022 aura été marqué par six podiums enlevé par le numéro 41 après les 20 courses auxquelles il a participé cette année. Et surtout, il y a eu cette concrétisation en Argentine. Sa première tant pour lui que pour le projet RS-GP d’Aprilia. De bonnes bases pour entrevoir 2023. Ce que l’Espagnol reconnait : « je pense que ce sera plus facile. Quand vous avez une motivation plus élevée et des attentes plus élevées, et que vous savez que vous pouvez le faire, parce que je l’ai montré cette année, tout est plus facile ».
En cette rêve des confiseurs, Aleix Espargaró se montre ainsi plus détendu, jusqu’à s’adonner à une forme d’autocritique en formulant cette sorte de regret : « j’ai peut-être été trop critique envers l’équipe lors des dernières courses, mais c’est ce que j’ai ressenti à l’époque. Peut-être que c’était une erreur de le dire à tout le monde et il valait mieux en discuter en interne, mais je suis comme ça » commente l’ainé des Espargaró sur Todocircuito. Rendez-vous maintenant en 2023…
