Luca Marini défend sa marque Ducati. La nette suprématie dans le championnat MotoGP rend nerveux les pilotes et les équipes rivales.
Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto
La supériorité numérique de Ducati dans le championnat MotoGP fait peur à ses adversaires. Marc Marquez l’a qualifié de « Ducati Cup », Aleix Espargaró trouve ça « frustrant » et récemment aussi le président Jorge Viegas a fait des déclarations sans fondement pour le moment, annonçant le passage de l’équipe VR46 à Yamaha pour le début de la saison 2024. Malgré le fait que, plusieurs fois, les personnes directement impliquées ont réitéré leur volonté de respecter les termes du contrat de trois ans. Luca Marini et Marco Bezzecchi, les managers Alessio Salucci, Pablo Nieto et Valentino Rossi lui-même sont plus que satisfaits de la collaboration avec le constructeur émilien.
La suprématie de la marque italienne commence à mettre mal à l’aise. Lors de la saison MotoGP 2022, il a récolté un total de 32 podiums avec six pilotes différents, dont douze victoires : 7 avec Pecco Bagnaia, 4 avec Enea Bastianini, 1 avec Jack Miller. Dans le tour lancé, la domination est encore plus nette : 16 pole positions en 20 GP, avec sept pilotes différents.
Au cours des 40 dernières courses, au moins une Ducati est toujours partie de la première ligne. Luca Marini reste absent de ces tablettes, poursuivant toujours sa première pole et son premier podium en catégorie reine. Le porte-drapeau de Tavullia répond aux critiques de ses adversaires quant à la prédominance désormais nette de son constructeur. « C’est le monde de la course, ça a toujours été comme ça. Honda, par exemple, a dominé pendant dix ans et personne ne s’en est plaint », rappelle-t-il à Speedweek.com. « C’est juste une question d’investir plus d’argent ou de faire un meilleur travail pour grandir ».
Luca Marini : « Honda a dominé pendant dix ans et personne ne s’en est plaint«
Aprilia s’est plainte à plusieurs reprises d’un changement de règles techniques, pour freiner l’aérodynamisme et les dispositifs de correction d’assiette, là où Ducati établit la norme depuis un certain temps maintenant. Même Aleix Espargaró a pointé du doigt à plusieurs reprises le nombre de motos sur la piste des cousins italiens. La réponse de Luca Marini est plus que diplomatique : « Aprilia a déjà fait un grand pas en avant. Alors Aleix doit être heureux et fier de ce qu’il a maintenant. Parce que la moto semble très rapide lorsque vous la suivez, comme n’importe quelle autre moto que nous voyons actuellement en MotoGP. C’est juste que nous avons beaucoup de pilotes rapides chez Ducati et cela fait la différence… Les ingénieurs Ducati sont les meilleurs, la moto est la plus rapide. À mon avis, ils ont aussi les meilleurs pilotes ».
Dès la prochaine saison MotoGP, la marque vénitienne aura deux motos supplémentaires sur la grille, grâce au partenariat avec CryptoDATA RNF. Une collaboration qui permettra aux techniciens Aprilia de disposer de plus de données et d’accélérer le développement du RS-GP. L’arrivée de Maverick Viñales n’a pas encore apporté une contribution décisive, mais en 2023, il repartira avec une expérience de base consolidée et un prototype certainement plus compétitif.
« Parfois, Aleix pourrait être plus rapide que Maverick, donc vous ne pouvez pas vraiment comparer les données ou comprendre comment être plus rapide – a conclu Luca Marini -. Au lieu de cela, je vois toujours ce que font Pecco, Martin, Bezzecchi ou Zarco. Parce que tout le monde est fort, même Di Giannantonio est parfois très fort. Vous pouvez regarder les données et gagner deux ou trois dixièmes. Cela fait toute la différence quand il s’agit de gagner ou non une course ».
