Gigi Dall’Igna a radicalement changé la face de Ducati en prenant en main le département compétition de la marque et en l’engageant dans un développement technique inédit comme risqué, mais qui paye aujourd’hui. Tellement que l’Italien que Johann Zarco surnomme affectueusement « barbichette » a aussi bouleversé les codes de la catégorie, laissant ses puissants rivaux japonais désœuvrés. Mais tout ceci ne s’est pas fait en un jour. Il a fallu du caractère et de la méthode pour concrétiser. Justement, voici la recette…
Dans le sillage de ses Champions du Monde Pecco Bagnaia en MotoGP et Alvaro Bautista en WSBK, Gigi Dall’Igna apparait lors des remises des prix de fin d’année qui marquent la période de la trêve hibernale. Le patron de Ducati Corse ne boude pas son plaisir de faire ainsi la tournée des grands ducs qui le confirme avec ses troupes, comme le nouveau rois après avoir vaincu et démoralisé les baronnies nippones.
A ces occasions, Gigi Dall’Igna répète que rien ne s’est fait tout seul, ni par chance. « Je déteste les superstitions parce que je suis ingénieur » dit-il d’ailleurs. Mais il n’en reste pas là et explique la recette du succès : « le secret est d’appliquer la méthode scientifique la plus rigoureuse dans le développement de la moto. Au cours des dernières années, nous avons construit et préparé une organisation prête à relever certains défis, en la faisant grandir tant d’un point de vue technique qu’humain ».
"Come to this Championship, we will win it", said Dall'Igna… And the dream became reality ✨#TheReturn was clearly a date with destiny for @19Bautista and @ducaticorse ❤️#WorldSBK pic.twitter.com/IOeOT8n66i
— WorldSBK (@WorldSBK) December 5, 2022
Gigi Dall’Igna : « nous n’avons pas gagné par hasard«
« Bref, nous n’avons pas gagné par hasard mais il y a eu un parcours important qui a amené Ducati fermement en lice pour les positions qui comptent », a confirmé le natif de Thiene. « Je suis extrêmement têtu et quand je veux atteindre un objectif, je me donne à fond. Et en même temps, j’arrive à motiver les gens qui travaillent avec moi » a-t-il ajouté à l’occasion de la remise des prix de la FIM.
Et à l’écouter, ce n’est qu’un début : « si on pense à ce que Bagnaia aurait pu faire sans les problèmes pendant la saison, on peut comprendre ce qu’il sera capable de réaliser dans le futur… Nous avons des pilotes, notamment Pecco, qui pourront écrire des pages importantes de l’histoire de la moto ». Et tous ces bons pilotes se neutralisent dans une dommageable lutte fratricide, quelle méthode adoptera Gigi Dall’Igna ? Il ne répond pas directement mais donne ce sentiment : « c’est le meilleur problème qu’un directeur général puisse avoir ». Le monde des Grands Prix verrait-il s’élever une aube rouge sur son paddock ?