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MotoGP

Le nouveau calendrier du MotoGP à 21 Grand Prix, soit 42 courses avec les épreuves sprint intégrant un nouveau format, et sa tendance, déjà promise, de se charger jusqu’à 22 rendez-vous à court terme, fait débat. Et pas seulement entre les pilotes. Un constructeur, par la voie de ses dirigeants, s’élève contre cette inflation, qui n’est pourtant pas une surprise, puisque signalée dans un accord signé entre les parties du paddock. En bas de ce document, on note, parmi d’autres, le paraphe de KTM qui fait pourtant part de son inquiétude, définissant même son seul de tolérance, bien en-dessous de ce qui se prépare…

La saison 2023 en Grand Prix sera la plus longue jamais connue dans l’histoire de la catégorie, avec 21 meetings annoncés. Mais ce n’est qu’une étape vers les 22 rendez-vous que le promoteur Dorna désire, et a fait accepter à son paddock dans un accord plus général signé et valable jusqu’en 2026. Reste que si la surprise ne peut décemment être de mise sur une campagne de plus en plus chargée, rien n’empêche d’en débattre. Et c’est ce que KTM fait.

On lit ainsi sur Speedweek que les patrons de Pierer Mobility ne veulent que 18 courses par an, 20 au maximum. Mais 21 Grands Prix sont prévus. « J’ai clairement indiqué au patron de la Dorna, Carmelo Ezpeleta, lors du Grand Prix de Valence, qu’en tant que constructeur, nous voulions avoir un maximum de 18 Grands Prix », a expliqué Stefan Pierer, PDG de Pierer Mobility AG avec les marques KTM, GASGAS et Husqvarna.

Hubert Trunkenpolz, PDG de Pierer Mobility AG et KTM AG, développe même comme pour se faire l’écho d’un mécontentement : « nous n’avons pas besoin de trois Grands Prix en Espagne et nous pensons également que les quatre événements en Asie sont exagérés. Fondamentalement, il ne devrait y avoir qu’un seul événement MotoGP par pays, pas deux en Italie non plus. Nous préférerions trois Grands Prix en Amérique du Sud car alors les courses en Europe seraient diffusées en prime time le soir ». Trunkenpolz poursuit : « 18 courses du Championnat du monde seraient l’idéal, 20 est le maximum absolu. Le Kazakhstan est un non-sens absolu pour nous. L’Inde, en revanche, est le plus grand marché de la moto, donc cela vaut au moins la peine d’être considéré ».

Carmelo Ezpeleta_CEO Dorna Sport

Carmelo Ezpeleta répond à KTM : « nous devons étendre et prolonger la saison MotoGP et nous perdons de l’argent lors des courses en Europe »

Carmelo Ezpeleta, patron du promoteur Dorna, ne pouvait laisser en l’état de telles inquiétudes, venant d’un des désormais cinq, et non plus six depuis le retrait de Suzuki, constructeurs impliqués dans son championnat majeur.  Sur la répartition sur l’année civile des courses, il explique : « la situation est que nous sommes en concurrence avec d’autres sports et nous devons faire des compromis lors de la création du calendrier GP. Les courses supplémentaires nous obligent à commencer la saison plus tôt et à la terminer plus tard qu’avant Covid quand nous avions 19 courses ».

Sur le cas de Kazakhstan qui étonné KTM, l’Espagnol précise qu’il devait répondre à un impératif qui est celui-ci : « on nous a demandé pourquoi nous allions au Kazakhstan. L’explication est qu’il n’y a aucun autre organisateur qui ait accepté une date de GP en juillet. Si nous avions fait sans le circuit de Sokol, il y aurait eu une pause estivale de cinq semaines comme en 2022 lorsque le GP de Finlande a été annulé. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être absents du monde des sports mécaniques aussi longtemps ».

Carmelo Ezpeleta dit aussi : « nous perdons de l’argent lors des courses en Europe. Il faut le faire comprendre aux équipes et aux usines. Personnellement, je pourrais bien vivre avec 15 courses. Mais nous devons étendre et prolonger la saison. Parce que l’intérêt pour le MotoGP a considérablement augmenté. L’Arabie saoudite veut aussi un GP moto ».

Tout est dit : il faut exister dans l’ombre d’une Formule 1 dont il faut se repaître des miettes laissées et qui seront encore réduites à la portion congrue lorsque cette catégorie passera comme annoncé à 24 échéances. Le calendrier 2023 comptera sept événements en Asie, en Australie et au Moyen-Orient entre le 24 septembre et le 19 novembre, une tendance qui s’accentuera puisque l’Europe devient une terre de plus en plus hostile aux sports mécaniques.

Et puis Carmelo Ezpeleta doit aussi rendre des comptes à un actionnaire. On rappellera ainsi les propos assumés de Carlo Pernat : « je sais que Bridgpoint, qui contrôle le MotoGP, a perdu 100 millions d’euros en 3 ans… Si Carmelo Ezpeleta ne fait rien, ils diront : ‘M. Carmelo doit gagner de l’argent ou nous lui enlevons 12% de ses actions et l’envoyons se promener ‘ ». Enfin, les usines et les équipes MotoGP se sont mises d’accord pour faire passer le nombre maximum de Grand Prix de 20 à 22 dans leur accord de cinq ans allant jusqu’à fin 2026. Et avec plus de courses, Dorna verse aussi plus d’argent aux équipes et aux usines.

Carmelo Ezpeleta, Press-Conference, CryptoDATA Motorrad Grand Prix von Österreich

Le calendrier MotoGP 2023

26 mars : Portimão/Portugal

02 avril : Termas de Río Hondo/Argentine (F1 Australie)

16 avril : Circuit des Amériques/Texas

30 avril : Jerez/Espagne (F1 Azerbaïdjan)

14 mai : Le Mans/France

11 juin : Mugello/ Italie

18 juin : Sachsenring/Allemagne (F1 Canada)

25 juin : Assen/Pays-Bas

09 juillet : Sokol Circuit/Kazakhstan** (F1 Grande-Bretagne)

06 août : Silverstone/GB

20 août : Red Bull Ring/Autriche

03 septembre : Catalogne/ Espagne (F1 Italie)

10 septembre : Misano/Italie

24 septembre : Buddh Circuit/Inde** (F1 Japon)

01 octobre : Motegi/Japon

15 octobre : Mandalika/ Indonésie

22 octobre : Phillip Island/Australie (F1 Austin)

29 octobre : Buriram/Thaïlande (F1 Mexique)

12 novembre : Sepang/Malaisie

19 novembre : Losail Circuit/Qatar* (11/18 F1 Las Vegas)

26 novembre : Valence/Espagne ( F1 Abu Dhabi)

* = course nocturne éclairée

** = piste pas encore homologuée

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