Enea Bastianini s’est incontestablement affirmé cette saison comme celui qui ne se laissait pas faire et qui n’était aux ordres que de lui-même. Cela l’a amené à agacer le patron de Ducati Claudio Domenicali, et à perturber l’électrocardiogramme de Davide Tardozzi, mais aussi à remporter quatre victoires et finir troisième du championnat, sans commettre l’irréparable sur le favori de l’usine Bagnaia, finalement Champion du Monde. Pour l’ensemble de son œuvre, on lui a donné à Borgo Panigale la combinaison rouge et une place dans le box officiel. A-t-on pour autant fait entrer le loup dans la bergerie ? ce sera le vrai rendez-vous du bien nommé « Bestia ». En attendant il veut rassurer…
Enea Bastianini s’est imposé cette année en MotoGP. Il a effacé un Jorge Martin qui semblait assurer d’un avenir officiel chez Ducati avant que le pilote qui a retrouvé ses racines chez Gresini n’enclenche la vitesse supérieure. Il a aussi eu un coup de mou en milieu de campagne, mais sa détermination à n’écouter que lui-même en fin de parcours a fini par définir sa vraie dimension. Pour David Dumain c’est dixit « un tueur », de la dimension d’un Michaël Schumacher du temps de sa splendeur tout aussi écarlate au passage.
Pour Jorge Lorenzo, il sent que la cohabitation entre le protégé de Carlo Pernat et le désormais Champion du Monde Pecco Bagnaia se déroulera ainsi : « pour Ducati, ce ne sera pas aussi facile avec Bastianini et Bagnaia qu’avec Miller et Bagnaia. Parce que Miller est un pilote rapide, mais il a raté les dixièmes de seconde décisifs » assure Por Fuera sur Speedweek.
Enea Bastianini : « Bagnaia et moi avons un niveau similaire, nous sommes tous les deux très forts«
« En revanche, Bastianini a la vitesse, même si les deux ont un style de pilotage différent. Je note mieux Bagnaia au début de la course, mais Bastianini se défend généralement dans la deuxième partie de la course. Ils sont tous les deux au même niveau. Si Ducati parvient à garder la compétition sous contrôle, ce sera un duo très fort ». Et il termine : « en fin de compte, chacun travaille pour lui-même. Parce que c’est l’objectif de chaque pilote d’usine d’être rapide et compétitif ».
Et Enea Bastianini, qu’en pense-t-il. Il a conscience des craintes qu’il suscite. Alors il se veut rassurant tout en disant quand même les choses : « ce sera tout sauf une promenade de santé. Nous sommes tous les deux très forts. Et notre niveau est très similaire. Je me suis toujours bien entendu avec lui. Il y a beaucoup de gens qui inventent des choses sur ce sujet, mais nous nous connaissons depuis notre enfance ». Et il termine en signalant qu’il a beaucoup appris en 2022 : « en première partie de saison, je me suis trompée sur certains points. Nous avons apporté trop de modifications au garage et cela nous a fait dévier de notre trajectoire. Dans certaines courses, nous n’avons pas été parfaits et la chance ne nous a pas aidés. Ce sont toutes des leçons de vie que je vais emporter avec moi ».