Marc Marquez a dit, et par deux fois, ce qu’il pensait de ce que Honda lui avait proposé lors du premier test de l’intersaison 2023 à Valence. La première réaction a été du genre spontané et assez musclé tandis que la seconde s’est voulue plus polie mais pas forcément plus indulgente. C’est à présent au tour du team manager Alberto Puig de donner son avis et, malgré tout l’amour qu’il porte au blason ailé, qui s’est souvent traduit par des prises de position sur la situation du HRC asymptotes de déni, l’Espagnol reconnait que la RC213V est toujours loin du compte. Il dit aussi que ses deux nouveaux pilotes, en provenance directe d’une usine Suzuki qui s’est retirée de la partie, l’ont également remarqué…
On commencera le sujet par Joan Mir et Alex Rins, qui, le mardi 8 novembre à Valence, a découvert une Honda après être descendu de sa Suzuki qu’il avait porté jusqu’à la victoire le dimanche, sur le même tracé. Les deux Espagnols savaient qu’ils quittaient une GSX-RR compétitive pour rejoindre une usine Honda qui venait de vivre l’une des pires, sinon la pire, saison dans la catégorie reine des Grands Prix. Ils se doutaient donc que ça n’allait pas être simple. Et ils n’ont pas été déçus.
Le duo n’a jamais piloté une autre machine que la Suzuki GSX-RR au quatre cylindres en ligne en MotoGP, et rien qu’à ce titre ils vont avoir besoin de temps pour s’adapter à la RC213V équipé d’un V4. Cependant, Honda devra travailler dur sur son opus loin du compte. Or, à Valence, il est allé jusqu’au pourtant dévoué responsable de la structure du HRC, Alberto Puig, pour regretter l’absence de développements positifs lors du test.
Sur ses deux nouvelles recrues, l’Espagnol a expliqué : « j’ai déjà parlé à Joan Mir et Alex Rins. Pour eux, c’est compliqué, ils ne connaissent pas cette moto, on ne peut donc pas s’attendre à ce qu’ils nous fournissent un rapport détaillé ou des informations précises ». Il ajoute : « ils ont dit que la moto était très différente de ce à quoi ils étaient très habitués précédemment. Pour eux, je pense que la situation actuelle n’est pas facile, ils ont besoin de plus de temps pour comprendre la moto ». Il termine néanmoins avec cette lueur d’espoir : « si nous faisons un pas en avant avec de nouvelles pièces et obtenons ce que nous recherchons, il leur sera probablement plus facile de comprendre la Honda ».
Alberto Puig : « nous devons faire trois pas en avant pour nous mettre sur la bonne voie«
Une lumière néanmoins très faible, et à peine perceptible dans ce long tunnel duquel Honda n’arrive pas à sortir depuis deux saisons, au moins : « nous avons beaucoup travaillé depuis les essais de Misano, mais malheureusement nous n’avons toujours pas trouvé tout ce que nous recherchons » concède le même Alberto Puig : « nous devons continuer à chercher ce que nous voulons ».
On rappellera que Marc Marquez avait signalé qu’il avait fait un pas en avant sur sa condition physique et qu’il demandait à Honda d’en faire techniquement deux. Mais étonnamment, Alberto Puig se montre encore plus exigeant : « nous devons faire trois pas en avant pour nous mettre sur la bonne voie. Au Japon et en Europe, nos ingénieurs travaillent dur pour trouver le bon chemin, mais malheureusement ils n’ont pas encore pu le trouver. Nous espérons pouvoir livrer une moto à Sepang qui réponde à nos exigences ». Joan Mir et Alex Rins risquent de ressasser encore longtemps leurs bons souvenirs du temps de Suzuki.