Ce samedi 5 novembre 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit Ricardo Tormo au terme de la deuxième journée du Grand Prix de la Communauté valencienne.
Malgré, ou à cause de, la mission quasi impossible qui l’attend demain, le pilote français ne ressent pas de pression et donnera tout pour relever le gant, mais s’avère déjà satisfait du très beau travail effectué cette année.
Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement pour l’anglais, tutoiement pour le français).
Fabio Quartararo : « Je me sens bien. Je me sens même super bien ! Aujourd’hui a été l’un des meilleurs samedis de la saison. Pour être honnête, la FP4 a été vraiment bonne, le rythme était très bon et dans le dernier tour, nous avons changé quelque chose dans l’électronique et ça a mieux fonctionné. C’est donc certain sûr que ce sera mieux pour les premiers tours en rythme de course. Et sur le time-attack, nous savons que nous peinons toujours mais aujourd’hui, j’ai décidé d’y aller à fond. C’est de nouveau à deux dixièmes de la pole, mais nous sommes P4 et je suis très heureux de ma position. »
Aujourd’hui, croyez-vous un peu plus à un miracle pour
le titre ?
« Je ne pense pas à ça, je pense à
gagner. Si je gagne la course, peut-être qu’il se passera quelque
chose. Mais mon objectif principal pour demain sera de me battre
pour la victoire, car c’est la seule chose que je peux faire par
moi-même. Je pense que nous sommes vraiment dans une très bonne
tendance et que nous partons dans une vraiment bonne position. Le
rythme est bon. Pour les pneus, c’est assez clair, donc je me sens
confiant. »
Aurez-vous des informations concernant Pecco sur votre
tableau de bord ou la seule chose qui compte vraiment est la
première place ?
« Oui, c’est la chose la plus importante. Cela fait depuis
l’Allemagne que nous ne nous battons pas pour la victoire, donc ce
sera super important pour moi de me battre jusqu’au dernier tour,
et je suis déjà assez heureux de mon weekend. Il manque encore un
jour et je suis impatient d’être à demain. C’est assez chaud car je
dois piloter la moto et… C’est difficile. Nous n’avons pas une moto
facile : Dans le virage 1, la moto bouge au freinage en entrée de
virage. Mais je me sens confiant. »
Pouvez-vous gagner en partant de la deuxième ligne
?
« Oui ! Oui. Et vous savez, pendant la saison, vous ne faites
jamais… Je ne sais pas si « idiot » est le mot correct
mais un dépassement « étrange », avec de gros risques
pour faire un dépassement, mais demain c’est le jour où je peux
faire tout ce que je veux (rires). J’aurais besoin de le faire et,
vous savez, ce n’est pas une très bonne position d’être 23 points
derrière, mais dans cette situation je pense que c’est le seul
point positif que je peux trouver. »
Mentalement, vous vous sentez mieux qu’à Misano l’année
dernière ?
« Oui ! Et Vous savez, avant Misano aussi, j’étais aussi bien
plus nerveux car je me battais vraiment pour le titre deux courses
avant la fin. C’était différent. Mais la chose, c’est qu’arriver
sur la dernière course comme ça, bien sûr ma situation est juste
d’y aller à fond. Pour cette course, ce sera bien. »
Avec les trois garçons sur la première ligne de la
grille qui ont aussi quelque chose à prouver, ce sera très
agressif…
« Je ne dois rien prouver mais je dois aussi gagner
(rires). Mais bien sûr, ce sera une course où nous aurons besoin
d’être agressifs, mais nous devons être intelligents, car les pneus
sont certes constants mais, par le passé, vous avez toujours vu les
20 premiers tours se passer très bien, puis se dégrader plutôt vite
durant les sept derniers tours. Mais je me sens en confiance et
l’usure est meilleure que prévue, mais bien sûrs nous devront être
vraiment agressifs dès le début. »
Quoi qu’il se passe demain, serez-vous fier de votre
défense du titre ?
« Oui ! Bien sûr, j’ai fait quelques erreurs, nous avons fait
des erreurs avec le team, mais vous savez, en considérant ce qui
s’est passé pour nous au début de la saison, je pense que je suis
très heureux et j’ai appris beaucoup de choses cette saison. Donc
comme je l’ai dit, quoi qu’il se passe demain après-midi je serai
heureux. »
Les ailerons arrières testés par Cal Crutchlow
pourraient-ils vous aider ?
« Je ne veux pas avoir la moindre distraction. J’ai fait
toute l’année comme ça, aujourd’hui aussi, et le rythme été l’un
des plus rapides. Donc je ne les essaierai pas demain. Bien sûr, je
les testerai mardi lors test mais j’ai déjà parlé avec Cal quand il
les a essayés à Jerez, et je suis en contact avec lui. »
Vous les aimez ? Car ils paraissent très gros comparé à
ceux des Ducati…
« Je ne dois pas vraiment les aimer : Ils doivent juste
fonctionner (rires). »
Quel est votre point faible ? Et pouvez-vous
l’améliorer durant le Warm up ?
« Nous savons où se trouve le problème. De la ligne de départ
au virage 1, il y a déjà une bonne partie sur la vitesse, mais sur
le time-attack, encore plus. Dans le dernier secteur, il nous
manque beaucoup d’adhérence par rapport aux autres. Je pense donc
que dans le virage 1 et le virage 4 nous manquons d’adhérence avec
les pneus neufs. Avec les pneus usés, on est assez similaires, mais
du dernier virage au premier virage, nous savons que l’on perd plus
d’un dixième. Dans le virage 1, je ferai de mon mieux mais ce n’est
pas un travail facile. »
Qu’avez-vous pensé de Pecco aujourd’hui ?
« Pour être honnête, je m’en moque ! C’est amusant car à la TV,
on dirait que nous courons seulement tous les deux, lui et moi. On
ne voit que lui et moi à la télévision, mais au final je dois me
concentrer sur moi-même. Comme je l’ai dit, ce n’est pas comme si
on avait seulement cinq points de différence et l’on se battait en
étant proches : Nous avons un énorme écart. Donc ce qui compte pour
moi est de gagner, puis ce qu’il fait n’est pas mon problème. Je ne
suis donc concentré que sur moi-même. »
Avez-vous un conseil à donner à deux plus jeunes pilotes
qui se battent aussi pour le championnat ?
« Je me moque également de ça (rires). Pour être honnête, quand
votre objectif est aussi clair dans votre tête, je n’accorde aucune
énergie à penser à d’autres choses. Vous savez, parfois même vous
vous dites « OK, le plan pour commencer la course sera comme
ça et comme ça », et à la fin quand vous arrivez au premier
virage, vous n’avez finalement pas de plan. Et finalement c’est
bien car il n’y a aucun plan qui fonctionne à 100 %. C’est la chose
principale. »
Craignez-vous une interférence comme a failli l’être
Marco Bezzecchi en Malaisie ?
« Il n’y a pas de problème, nous courons tous les uns contre
les autres. Et bien sûr, je peux répondre. C’est donc assez normal,
puisque nous faisons tous la course. Bien sûr, si la manœuvre est
vraiment sale et que le pilote ne se bat pas pour le championnat,
ce n’est pas vraiment correct, mais OK, Bez était proche en
Malaisie mais n’a pas tenté un dépassement idiot. »
Yamaha a-t-il modifié quelque chose pour le départ à
cause de votre doigt ?
« Oui, mais ce n’est pas vraiment à cause de mon doigt.
Là, il est convalescent mais je me suis blessé quand j’étais enfant
et c’est le problème car ici nous utilisons beaucoup le flanc du
pneu, et je dois me mettre le plus bas possible. Nous avons modifié
mais j’ai donc voulu inverser et mettre le holeshot en bas et
l’embrayage en haut, mais cela n’a pas été possible (rires).
»
Résultats de la Qualification 2 du Grand Prix MotoGP de la Communauté valencienne sur le circuit Ricardo Tormo :
Résultats de la Qualification 1 du Grand Prix MotoGP de la Communauté valencienne sur le circuit Ricardo Tormo :
Crédit classement: MotoGP.com