Le championnat MotoGP 2022 s’achève à Valence. Lin Jarvis espère un « miracle » et continue de courtiser l’équipe de Valentino Rossi.
Par Luigi Ciamburo de Corsedimoto
Fabio Quartararo et Yamaha vont tenter le coup final du championnat MotoGP, même si à Valence il sera difficile de combler l’écart de 23 points qui le sépare du leader Pecco Bagnaia. Le champion tricolore voulait sa famille près de lui, son père Etienne et sa mère Martine, voire son frère Anthony. Il y a aussi son ami Paco Rico, sa femme Aran et la petite Lucia, l’enfant dont Fabio est le parrain. Et l’inséparable Thomas, ainsi que ses compagnons de paddock Tony Arbolino et Jake Dixon. Pour Pecco Bagnaia il y aura notamment Valentino Rossi, dont l’aura plane toujours dans l’environnement des diapasons.
Dans le box Yamaha, l’ingénieur en chef Diego Gubellini et le directeur général Lin Jarvis tiennent les rênes de l’espoir. Le début du GP de Valence était bon, mais nous attendons les qualifications de samedi. « Il faut absolument partir de la première ligne », a prédit l’entraîneur britannique à ‘La Gazzetta dello Sport’. « Si on ne fait pas d’erreurs, si Fabio est super motivé, on peut le faire ». Mais de manière réaliste, c’est aussi l’heure du constat pour l’équipe Iwata, qui considère comme un succès d’être arrivé à Cheste toujours en lutte pour le Championnat du Monde MotoGP.
Jusqu’à ce que le championnat atteigne le Sachsenring Fabio Quartararo avait un visage complètement différent, puis en neuf courses, il a perdu 114 points. Un effondrement en quelque sorte attendu, car Bagnaia et Ducati ont été aux abonnés absents dans la première partie de saison avec une série d’abandons presque surréalistes. Un scénario « au-delà des espérances », avoue Lin Jarvis. Il faut rendre hommage à Pecco qui, depuis Assen, a récolté cinq victoires, trois podiums et un seule abandon dans le dernier tour du Motegi GP. « Sa récupération a été impressionnante… Il a commis quelques erreurs et Ducati n’était toujours pas en place avec les motos d’usine au début du Championnat du Monde. Ensuite, ils ont trouvé le chemin, ont travaillé dur et cela a changé la donne. Mais le championnat du monde n’est pas encore fini ».
Lin Jarvis : « Yamaha n’a jamais fait de révolution«
Yamaha ne peut pas avoir d’espoir pour les autres pilotes de la marque. Andrea Dovizioso a abandonné après Misano, Darryn Binder n’est qu’un rookie venu du Moto3. Franco Morbidelli n’est jamais arrivé quatrième avec l’usine M1, tandis que Cal Crutchlow est revenu en tant que « troisième pilote » prouvant que cette moto a certainement un potentiel supérieur à celui montré par les différents collègues de la marque. Pendant des mois, l’attention des ingénieurs s’est principalement concentrée sur le moteur du prototype MotoGP 2023. L’arrivée de Luca Marmorini a entraîné plusieurs évolutions du 4 cylindres en ligne et peut-être que la dernière unité de développement pourrait arriver dans le test de Valence. Cela ne veut pas dire que Quartararo aura la moto la plus rapide sur la grille dès l’année prochaine, car il faut toujours composer avec ses adversaires.
Lin Jarvis, cependant, se souvient de l’antique philosophie de Yamaha : « ils n’ont jamais fait de révolution ». De plus, l’année prochaine nous ne verrons que deux M1 en piste, pour la première fois il n’y aura pas d’équipe satellite disponible. Sur ce front aussi, des travaux sont menés en coulisses pour libérer l’équipe Valentino Rossi de Ducati dès le début de la saison MotoGP 2024 : « ce serait l’évolution logique », mais si Ducati reste le prototype prédominant il sera difficile de convaincre l’équipe dirigée par Alessio Salucci. Il est entre autres lié au constructeur de Borgo Panigale avec un contrat de trois ans expirant fin 2024. « C’est à nous de prouver que la moto sera compétitive » termine Jarvis.