Alors que le Grand Prix de Valence approche pour livrer l’épilogue de cette passionnante saison de MotoGP, on constate que les commentaires font florès pour se mettre dans le camp des vainqueurs pourtant toujours présumés. Jamais Ducati et Pecco Bagnaia ne se sont sans doute comptés autant d’amis que depuis ces derniers jours, un public qui s’invite à la fête attendue au soir de cette course sur le tracé Ricardo Tormo. Un refrain du « je vous l’avais bien dit » surtout, et logiquement, italien. Même les bannis s’y sont mis, la preuve…
Tout au long de cette campagne, Ducati et son pilote Pecco Bagnaia ont fait l’objet de critiques aussi diverses que variées, mettant clairement en doute leur capacité à concrétiser au terme d’un championnat. Mais depuis la Malaisie et l’opération comptable réalisée par le duo italien faisant fortement pencher la balance en sa faveur pour le gain de la couronne, ses interrogations semblent s’être comme évanouies.
Au débotté, on note ainsi l’intervention de Francesco Guidotti, à présent chez KTM mais qui a longtemps œuvré chez Pramac Ducati et qui rappelle à ce titre qu’il doit être associé à la réussite promise pour ce dimanche : « je suis celui qui a le plus poussé pour faire signer Pecco Bagnaia avant même le début de la saison 2018 en Moto2 », rappelle le team manager à ‘La Gazzetta dello Sport’. « Je cassais les bonbons de Paolo Campinoti à Gigi Dall’Igna parce qu’en Pecco j’ai vu quelqu’un qui allait très vite mais avec la tête sur les épaules, et c’est ce qu’il faut aujourd’hui ».
Danilo Petrucci a de son côté vu Pecco Bagnaia se transformer en « prédateur », mais l’analyse la plus large arrive d’Andrea Iannone, puisque ce dernier intègre dans son spectre l’usine Aprilia… « L’été j’ai dit qu’il m’avait surpris pour certaines chutes, mais qu’il pouvait s’y risquer et j’avais raison » doit Joe le Maniac sur Pecco Bagnaia. « J’étais sûr qu’il reviendrait, je m’attendais à ce retour : il a été rapide, froid et bon ». Puis Iannone poursuit sur les deux motos qu’il connait bien… « Avec Ducati, nous avons obtenu d’importantes satisfactions et tracé un chemin positif. Chez Aprilia, nous avons ouvert la voie. Evidemment je vais les encourager ».
« Ducati était content de Iannone en ce qui concerne le talent en MotoGP, un peu moins en ce qui concerne la tête«
Il ajoute : « la Ducati en 2016 était une balle dans la ligne droite, mais elle avait du mal sur d’autres pistes », rappelle ‘The Maniac’ à ‘La Gazzetta dello Sport’. « A partir de là a commencé une croissance brutale et avec une technologie toujours très futuriste. Je regrette seulement de ne pas avoir eu la chance de découvrir ce que nous aurions pu faire ensemble », souligne Andrea Iannone dont la remarque vaut aussi pour Aprilia. Il définit ainsi les deux blasons comme des constructeurs italiens ayant en commun « l’envie de prendre des risques ». Et il fait ce distinguo : « Ducati est « un animal de course », Aprilia « une dame de course » ».
Au vu de du déroulé de l’histoire en MotoGP, ces dernières années, Andrea Iannone peut effectivement avoir des regrets, car il était au bon endroit au bon moment pour connaître la réussite. Mais sa vie privée a pris le pas sur sa carrière. Son manager d’alors, Carlo Pernat l’a toujours regretté comme son plus grand échec, au vu du potentiel gâché.
Iannone espère tout de même refaire surface en compétition lorsque sa suspension pour dopage sera purgée. Qu’en pense Carlo Pernat ? « Vous ne perdez pas le talent, mais avec votre esprit, c’est un peu différent. Je pense que c’est quelque chose de compliqué. Il y a une possibilité car il est très proche de Campinoti, mais il faut voir ce que Ducati dit. Dall’Igna était content de Iannone en ce qui concerne le talent, un peu moins en ce qui concerne la tête ». Tout est dit…