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Nous y sommes. Plus qu’une manche au programme, et le titre MotoGP n’est pas encore attribué. Si la situation semble parfaitement embarquée pour Francesco Bagnaia, Fabio Quartararo, 23 points derrière, peut encore y croire. Ensemble, étudions le cas plus précisément.

I) Oui, Quartararo peut y arriver

Nous n’osons pas vous faire l’affront de vous rappeler combien la situation est compliquée pour lui. Aucun pilote, au XXIe siècle, n’est arrivé en prétendant, à Valence, avec un tel déficit. Cependant, Fabio peut rêver. Voici pourquoi.

Tout d’abord, sa forme la plus récente. « El Diablo » est apparu plus fort qu’attendu à Sepang, tout comme Yamaha. En effet, malgré une blessure à la main gauche, le français a héroïquement été chercher une place sur le podium après une spectaculaire remontée depuis la 12e place. Intrinsèquement, cette performance laisse à penser que Quartararo prend de nouveau du plaisir sur sa machine, et qu’il lui reste une petite réserve de champion. Ainsi, il est tout à fait probable qu’il arrive dans le même esprit à Valence dans un peu moins de quinze jours.

Malgré son déficit, Fabio a un énorme avantage. Il sait exactement ce qu’il doit faire. Cela soulève une question pertinente : Préférez-vous arriver à Valence avec 15 points de retard, ou 23 ? Si elle peut paraître bête au premier abord, cela se réfléchit. Fabio doit gagner, c’est impératif. Ainsi, il sait qu’il ne peut pas calculer et mine de rien, cela enlève une grande partie de la pression.

 

Fabio a le talent pour rêver. Photo : Michelin Motorsport

 

De toute manière, peu importe l’écart, les statistiques sont contre lui. Mathématiquement parlant, il est presque impossible de le voir soulever le trophée dimanche 6 novembre à 14 h 50. L’analyse du cas Quartararo nous offre l’opportunité de discuter des stats et de leur pertinence. Non, il ne faut pas toujours regarder les chiffres.

Nous sommes d’accord, Fabio n’a quasiment aucune chance de remonter 23 points en une course quand il vient de s’en faire reprendre 91 depuis le Sachsenring. Nous ne pouvons aller contre la logique, le momentum et les mathématiques, c’est un fait. Si l’on rapporte cela à l’échelle de l’histoire, les chances sont nulles.

Ne nous y trompez pas ! Si vous êtes habitués à lire cette rubrique, vous savez à quel point les statistiques sont importantes pour comprendre la MotoGP, comme n’importe quel autre sport. Néanmoins, la pertinence des stats dépend de l’occurrence des situations étudiées. Or, dans le cas d’une finale à Valence, nous ne disposons pas d’assez de matière pour établir une statistique fiable. Ainsi, nous pouvons en faire abstraction.

Exemple concret. Personne n’a jamais remonté 23 points dans une finale à Valence dans l’ère MotoGP, car personne n’a jamais été mené de 23 points à ce moment précis. Pourtant, dans l’absolu, est-ce si « impossible » ? Quartararo a infligé deux fois 25-0 à Bagnaia cette saison seulement. L’appréciation des chiffres change, le tout étant de considérer Valence comme une manche à part, où les compteurs sont remis à zéro. L’important est de ne pas se focaliser sur la dimension « finale ». La perspective changée, l’on s’aperçoit que c’est faisable, ou, tout du moins, pas si infaisable.

 

Seul au monde. Photo : Michelin Motorsport

 

De plus, sur l’aspect de la course, le circuit Ricardo Tormo ne devrait pas pénaliser Yamaha autant que la large majorité des tracés empruntés jusqu’à maintenant, et Fabio y compte de bons résultats. Il y avait fait la pole lors de son année rookie, et a terminé cinquième à cinq secondes l’an dernier.

II) Pas une partie de plaisir

En réalité, plusieurs embûches se dressent sur le chemin du français. Nous n’allons pas revenir sur l’écart de points, qui est anecdotique à ce niveau. Quarta doit, même si c’est malheureux, espérer un abandon de Bagnaia pour être sacré. Il n’y a aucune chance que l’officiel Ducati termine 14e ou moins à la régulière au vu de sa forme depuis la mi-saison.

Du côté de « Go Free », l’on pourrait se raccrocher à la pression de l’ultime rendez-vous, bien plus forte pour lui que pour Fabio finalement. Désolé de vous décevoir, mais au vu du coup de maître qu’il a délivré en Malaisie, l’Italien ne semble pas du tout sensible à ce paramètre : Bagnaia veut gagner, et il serait très étonnant qu’il gère sa course sans tout donner pour juste s’assurer de son sacre

C’est là le plus gros problème de Quartararo. Ce n’est plus à lui d’aller chercher le titre, mais à Bagnaia de le perdre. Le Français ne dispose pas des armes pour faire craquer psychologiquement l’officiel Ducati. Il est moins rapide, et malgré un podium, relativement loin à Sepang.

En plus de cela, il ne s’agit point d’un duel en piste. « El Diablo » ne fait plus aussi peur qu’en début de saison, et une bataille avec Bastianini pour la gagne ne serait pas non plus une partie de plaisir. Inutile de vous préciser que tous les pilotes équipés de Desmosedici seront mis au courant de la situation bien en amont, et qu’ils tâcheront de maximiser les chances de titre de Bagnaia. Peut-on seulement les blâmer pour ce fait ? Non, absolument pas. Mais cela reste notable.

Conclusion :

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne faudrait pas un « miracle » pour que Quartararo soit titré. Il faudrait juste un énorme fait de course comme il y en a déjà eu plusieurs cette année. Fabio a le talent pour se battre devant, c’est une certitude, et la victoire d’étape est en vue. Malheureusement, cela ne suffirait pas. Le langage corporel de Bagnaia est parfait depuis Silverstone, contrairement à celui de Fabio même après sa troisième place à Sepang. Lui parlait déjà du « titre de Pecco », ce qui en dit long.

Selon l’auteur de cet article, qui ne reflète pas l’avis du reste de la rédaction, ce n’est pas sur le Français qu’il faut se focaliser, mais sur Bagnaia. Il est trop fort pour perdre le titre maintenant. Tout est entre ses mains.

Qu’en pensez-vous ? Dites-le-nous dans les commentaires !

 

Les trois meilleurs pilotes actuels. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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