MotoGP Malaisie J1 Johann Zarco (Ducati/15) est amer après l’incident avec Pol Espargaró : « si c’était moi qui avais fait ça, ils m’auraient traité de meurtrier »

Johann Zarco n’a pas commencé ce Grand Prix de Malaisie comme il l’avait annoncé, soit en mode attaque pour s’abonner d’entrée en haut de la feuille des temps. Certes, il a été étincelant lors de la FP2 accomplie sur une piste séchante, mais le classement qui compte en cette fin de vendredi à Sepang est la hiérarchie dégagée de la FP1. Or il n’y émarge qu’au quinzième rang. Mais ce que retient le Français de cette journée est l’incident avec Pol Espargaró. Entre lui et ces deux frères, la relation n’a jamais été un long fleuve tranquille, les deux Espagnols accusant le tricolore de tous les maux dès qu’un fait de piste litigieux se produit. Mais cette fois, c’est le pilote Honda qui a été vraiment dangereux pour son homologue du team Pramac Ducati. Il a d’ailleurs été puni…

Sanctionné certes, mais le désigné coupable par la Direction de course, et aussi par les images, s’est défendu en arguant de circonstances, et d’état de la piste en l’endroit litigieux, pour alléger sa culpabilité. Le genre d’attitude que n’aurait jamais eu Johann Zarco, que les deux frères Espargaró aiment identifier comme leur souffre-douleur. Le dernier incident en date avec la fratrie remonte au dernier Grand Prix d’Autriche où le alors mécontent Aleix avait frôlé à pleine vitesse la Ducati frappée du 5 qui sortait des stands, en tenant pourtant bien sa droite pour ne pas gêner.

Une précaution dont ne s’est pas embarrassé Pol Espargaró qui est sorti large au rapide virage 8 avant de revenir aussi rapidement sur la trajectoire qu’abordait à grande vitesse Johann Zarco. Ce dernier a dû ralentir fortement et faire une manœuvre d’évitement pour que tout ce beau monde d’en sorte indemne.

Cependant, l’équipier de Jorge Martin ne pouvait pas passer ça sous silence, en raison de tout ce qui précède… « C’était vraiment serré ! » rapporte Zarco sur motorsport-total. « Je suis allé loin moi-même à ce moment-là, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il revienne sur la piste comme il l’a fait ». Et il dit ce qui doit être dit : « les gens me traiteraient de meurtrier si j’avais fait quelque chose comme ça. Je le sais ». Il ajoute : « nous ne devons pas ignorer quelque chose comme ça. J’ai été choqué parce que c’était vraiment dangereux ».

Pol Espargaró répond à Johann Zarco : « il y a une raison pour laquelle je me suis remis si vite sur la bonne voie« 

Cela n’a pas été ignoré puisque Pol Espargaró devra rendre trois places sur la grille de départ au terme des qualifications. Mais il a son point de vue sur les événements : « je suis le premier à admettre que ce n’était pas une belle scène. Des choses comme celles-ci ne devraient pas arriver. Mais vous devez comprendre la situation dans son ensemble », déclare le cadet des Espargaró. « Si vous regardez les images télévisées, vous je peux certainement voir la pénalité et la comprendre. Mais il y a une raison pour laquelle je me suis remis si vite sur la bonne voie, parce que c’est là que l’herbe se redresse ».

Il explique : « il devrait y avoir une zone verte en bitume juste derrière le vibreur de sorte que vous ayez la possibilité de revenir lentement sur la piste comme sur tous les autres circuits du monde », suggère le pilote Honda. « Parce que je devais éviter l’herbe à ce stade, j’ai dû revenir sur le circuit. Johann est venu exactement à ce moment-là ». Il mentionne aussi, comme si c’était là l’enjeu : « mon tour et le tour de Johann ont été annulés de toute façon parce qu’il y avait drapeaux jaunes ».

Après son audition avec les commissaires de course, Pol Espargaró a déclaré : « je leur ai dit que c’était ma faute. Mais je leur ai aussi expliqué ce qui s’était réellement passé. Et si je fais ça, alors la scène devrait au moins revenir à un aspect normal. Les commissaires de course ne pilotent pas une MotoGP à ces vitesses, ils devraient donc écouter un peu plus ce que disent les pilotes. Nous nous sommes déjà plaints en commission de sécurité à ce sujet, mais ils ne nous écoutent tout simplement pas », déclare Espargaró avec colère avant de conclure : « c’est comme parler au mur ». Décidément, entre cette Direction de course et ce collège des commissaires et les pilotes, rien ne va et depuis un bon moment.

Résultats de la FP1/FP2 du Grand Prix de Malaisie MotoGP à Sepang :

Crédit classement: MotoGP.com