En revenant à deux points du leader du championnat Fabio Quartararo après en avoir compté jusqu’à 91 de retard à mi-saison, Pecco Bagnaia semble avoir fait le plus dur pour ramener le titre à Ducati cette année. Et d’autant plus que cette marque met à sa disposition une Desmosedici qui est actuellement l’arme fatale du plateau. Il reste trois courses à disputer et d’aucuns disent que ce sera une formalité. Cependant, même dans les rangs de Borgo Panigale, on reste sur ses gardes, et d’abord parce que l’on connait son pilote…
Chez Ducati, on semble être dans la position de l’armée rouge prête à donner l’assaut final sur le championnat, avec une puissance de feu telle, et une discipline dans les rangs à présent demandée au grand jour, que l’issue du combat ne fait pas de doute. Théoriquement, l’approche n’est pas fausse. Mais c’est la piste qui va décider et si celle-ci a été dominée à six reprises jusque-là par Pecco Bagnaia, elle a aussi vu le même échoué cinq fois dans ses bacs à gravier. La dernière fois remontant à un Grand Prix du Japon pas si lointain.
Alors oui, dans le dispositif de Borgo Panigale, Pecco Bagnaia est peut-être le maillon faible. Sur GPOne, le pilote test de la marque Michele Pirro, qui connait bien son compatriote qui va jouer une dernière partie capitale, laisse entendre que Pecco devra d’abord se méfier de lui-même : « lundi dernier, nous nous sommes rencontrés et avons discuté » dit l’Italien. « Comme vous le savez, chez Ducati, nous courons après le titre mondial depuis plusieurs années. D’un certain point de vue, le vrai championnat est comme s’il partait d’Australie, et dans lequel Pecco devra gérer diverses situations ».
« Pour Bagnaia, le vrai championnat commence maintenant »
Il explique : « nous avons probablement la meilleure moto du lot, mais les courses sont toujours imprévisibles. Pecco a chuté au Japon, tandis que Quartararo n’a pas marqué de points en Thaïlande. Maintenant, ils sont séparés par deux points. Il faut rester concentré, il y a beaucoup de pilotes rapides. Quartararo ne doit pas être sous-estimé, sans oublier Alex Espargaró ».
Et il termine : « le plus difficile l’attend désormais. Pour Bagnaia, le vrai championnat commence maintenant ». La meilleure moto, une attente historique de son employeur, ce n’est rien de dire que Pecco Bagnaia a une forte pression sur les épaules car il est dans la position de celui qui ne peut pas manquer une telle occasion. Or il n’a jamais mené au classement du championnat du monde MotoGP et il est face au tenant du titre, à l’expérience consommée.