Cal Crutchlow est 19e à l’issue de la première journée d’essais MotoGP à Aragon. Le pilote Yamaha se souvient du test de juin avec Toprak Razgatlioglu sur ce même tracé en Alcañiz et s’est lancé dans une intéressante réflexion concernant le potentiel du Turc pour un avenir en Grand Prix…
Cal Crutchlow signe son retour provisoire dans le championnat MotoGP avec le 19e chrono lors de la première journée d’essais à Aragon. Sa performance a été de 1’48″ 531 à un peu plus d’une seconde du meilleur tour de Jorge Martin. « J’ai été beaucoup plus rapide dans les essais ici. Alors peut-être que j’en ai encore un peu dans la poignée » dit le Britannique. La dernière fois qu’il a parcouru l’asphalte de MotorLand, c’était en juin, à l’occasion du test privé avec le champion SBK Toprak Razgatlioglu qui pourrait penser à un passage en catégorie reine en 2024.
Il n’est pas facile de se mettre à l’aise sur la Yamaha M1, même si c’est sa deuxième année en tant que pilote d’essai officiel et comme remplaçant. La saison dernière en MotoGP, il a fait quatre apparitions en tant que remplaçant de Morbidelli et Viñales, mais sans récolter de points au classement. Samedi à Aragon, il devra commencer à ajuster quelques détails ergonomiques pour mieux affronter ces six Grands Prix à la place du désormais retraité Andrea Dovizioso. « Je n’arrive pas à trouver la bonne position sur la moto, c’était exactement la même chose pour Dovi. Il a changé le guidon 15 fois, il n’arrivait pas à se mettre à l’aise et ça m’arrive non plus », a déclaré Cal Crutchlow à la fin de l’Aragon vendredi. Il a aussi ajouté : « Fabio Quartararo est dans une position idéale avec sa position sur la moto et la façon dont il se sent, il ne veut vraiment rien changer ».
Yamaha a longtemps courtisé Toprak Razgatlioglu pour l’ajouter à l’équipe satellite dès la saison 2021. Mais le champion du Monde venu de Turquie n’aurait accepté le saut dans la catégorie reine que dans une équipe d’usine. Lors du test de juin dernier, Toprak ne semblait pas avoir eu beaucoup de problèmes d’ergonomie : « Il a enlevé l’entretoise de selle car elle est massive et le reste était une configuration Yamaha de base », a poursuivi le pilote d’essai britannique sur Crash.net, dont on rappellera qu’il vient lui-même du WSBK. C’est en effet en 2011 que l’Anglais a fait son apparition en Grand Prix, sous l’impulsion d’Hervé Poncharal qui l’a mis dans son box Tech3.
Cal Crutchlow se souvient de ses tours avec Toprak Razgatlioglu : « sa roue arrière était à six pieds du sol ! »
Alors, peut-être verrons-nous un jour le champion de Turquie sur un prototype MotoGP ? « Une Superbike est plus facile à piloter qu’une MotoGP. Toprak ne connaît que la Superbike, donc il a roulé comme ça. Il n’a fait que 40 tours, puis il s’est mis à pleuvoir ».
Cal Crutchlow voudrait suggérer que Razgatlioglu accepte également un contrat avec une équipe satellite, car ils peuvent garantir un traitement officiel. « Je pense qu’il devrait sauter le pas, Ben Spies a également fait du MotoGP avec Tech3. Colin Edwards était en Tech3… Il pourrait aller en MotoGP ». A ce jour, aucun pilote n’a remporté à la fois les titres mondiaux Superbike et MotoGP, Toprak rêve de pouvoir écrire l’histoire. Mais deviendra-t-il un jour réalité ?
Cela semble encore lointain, car chez Yamaha, il n’y aura plus de team satellite à partir de 2023. Et puis le constructeur a maintenant dans ses rangs un pilote aguerri à la catégorie après une saison de rookie : Remy Gardner. Ensuite il y a ce constat fait par Crutchlow : « il n’aimait pas le frein moteur… le frein moteur ? La roue arrière était à six pieds du sol ! Mais je crois qu’il apprécierait avec plus de temps parce qu’il se battrait devant en MotoGP ». Et il conclut : « c’est un pilote intelligent. Il comprend… ».
Résultats de la FP2 du Grand Prix d’Aragon MotoGP :
Crédit classement : MotoGP.com