Pendant que des pilotes prennent leur retraite à peine les 30 ans passés et qu’un autre, ce week-end en Aragon, reprendra du service en rejoignant son box RNF Yamaha à reculons, Sylvain Guintoli, lui, de dix ans leur ainé, cherche un guidon pour courir. Encore et toujours. C’est pourtant un père de famille comblé, mais il n’envisage pas s’occuper encore autrement qu’en limant une piste derrière un guidon. Le Français sera un des orphelins de Suzuki à la fin de cette année. L’occasion de raccrocher ? Pensez donc : à deux fois vingt ans, c’est l’occasion de rebondir !
Sylvain Guintoli clame à qui veut l’entendre : il est disponible sur le marché. Pour être pilote test en Grand Prix, pour faire du WSBK et/ou de l’Endurance. Si l’on comprend les propos de KTM au sujet d’un Jonas Folger qui va succéder à 29 ans à Mika Kallio 40 ans comme essayeur de RC16, le Français a reçu une fin de non-recevoir de Mattighofen malgré son expérience de la Suzuki… A cause de son âge.
Un sujet qui fâche, comme bien souvent. Sur Speedweek, Sylvain Guintoli rappelle ses bonnes dispositions et pour peu, on dirait presque une petite annonce pour être embauché : « pour le moment, je ne sais pas dans quelle direction je vais », a déclaré le nonuple vainqueur du Superbike. « Je suis sur le marché pour l’année prochaine et le futur et je parle à beaucoup d’équipes et de constructeurs différents. Je dois découvrir ce qui est possible pour moi ».
Sylvain Guintoli : « je peux encore être compétitif dans les championnats du monde de Superbike ou d’Endurance »
Il ajoute : « il y a des opportunités intéressantes en tant que pilote d’essai, mais je crois aussi que je peux encore être compétitif dans les championnats du monde de Superbike ou d’Endurance et je regarde autour de moi. Je suis l’un des pilotes les plus expérimentés et j’ai la vitesse nécessaire ». Certes, mais il ne convainc pas encore. Sa piste la plus sérieuse, qui celle de la Kawasaki Puccetti semble finalement glisser vers Tom Sykes.
Sylvain Guintoli regrette de s’être blessé à la main gauche en préparation des Huit Heures de Suzuka début août en cette période décidément sensible. On rappellera que le tricolore a disputé 174 courses en championnat du monde Superbike : il en a remporté neuf et il est monté 42 fois sur le podium pour Ducati, Aprilia, Honda et Yamaha.
Le point culminant de sa carrière a été la victoire du titre en 2014, en tant que pilote d’usine Aprilia, face au champion en titre Tom Sykes sur Kawasaki dans une finale à couper le souffle au Qatar où Loris Baz avait joué les arbitres de choix avec l’autre ZX-10R officielle. Sylvain Guintoli est aussi un Champion du Monde d’Endurance.