Remy Gardner avec Yamaha officiel en Superbike en 2023 ? Le Champion du Monde Moto2 en titre quitte le MotoGP après des blessures, des querelles chez KTM et des affrontements avec son père Wayne.
Par Diane Tamantini de Corsedimoto
Il est arrivé en MotoGP en tant que champion Moto2, mais l’avenir de Remy Gardner sera loin du championnat du monde. Une année très difficile en termes de résultats n’a pas aidé dans ce sens, mais on dit aussi que l’actuel pilote KTM Tech3 n’a pas un caractère aussi facile à gérer. L’accent est désormais mis sur le Superbike, avec un accord avec Yamaha Europe en tant que troisième pilote officiel managé par GRT. Pour le moment, cependant, l’équipe italienne ne confirme pas l’accord. Entre autres, Yamaha Europe, il y a quelques jours, avait laissé entendre que les trois postes vacants chez GRT et GMT94, l’équipe française qui montera en Superbike en 2023, seraient occupés par des pilotes déjà engagés chez Yamaha. Parmi eux, Jake Gagné, Tarran Mackenzie, Bradley Ray, Lorenzo Baldassarri et Dominique Aegerter. Mais évidemment Remy Gardner est considéré comme plus fort, au point d’induire un changement radical de stratégie.
Avant sa gloire en 2021, le pilote australien avait connu des années troubles, notamment à cause de quelques blessures importantes. Cela ne l’avait pas aidé à se frayer un chemin, mais en 2019 quelque chose commence à changer avec le premier podium Moto2. L’année suivante, il a obtenu trois autres podiums et sa première victoire, en 2021 il a été immédiatement protagoniste du combat mondial avec son coéquipier Raul Fernandez. Le titre arrive et, en tant que champion du monde, il débarque en MotoGP avec KTM Tech3. Le départ n’est pas le meilleur en raison d’une blessure au poignet juste avant les essais officiels, un problème physique que Gardner traînera pendant un certain temps. A cela s’ajoutent les difficultés de la RC16, également valables pour les autres camarades de la marque. Dans son cas, on notera quatre finitions dans les points en 14 GP jusqu’à présent, avec une 11e place comme meilleur résultat.
Remy Gardner a plusieurs raisons d’avoir « le cœur brisé »
Au fur et à mesure que les Grands Prix passent, les rumeurs selon lesquelles il n’est plus souhaité chez KTM à la fin de l’année s’intensifient. Il n’y a pas de communiqué de presse officiel, mais Remy Gardner a déjà dit lors du jeudi du Grand Prix de Saint-Marin. « Ils m’ont prévenu tard, je ne trouve pas de place pour 2023. Honnêtement, ils m’ont brisé le cœur. » Ajoutant également un « Ils ont dit que je n’étais pas assez professionnel. » Une estimation démentie par KTM dans les jours suivants. « Je ne sais pas où Remy l’a entendu, mais ça n’a jamais été dit » fut la réponse de Pit Beirer, interrogé sur le sujet.
Et maintenant ? Il y avait des pistes, comme Fantic, qui avait pensé à Gardner aux côtés de Vietti. « Il est certes fort, mais un pilote MotoGP est un peu une épée à double tranchant » a déclaré Stefano Bedon. « S’il va bien c’est bon, s’il va mal c’est la faute à la moto. Puis il a d’autres ambitions, rester en MotoGP ou passer en Superbike. On aurait probablement été un peu une solution de repli pour lui et ce n’est pas ce qu’on veut ».
Le climat n’est aussi pas très serein, aussi dans la famille : Wayne Gardner, père du champion du monde Moto2, a accusé le manager de son fils de cette situation. « C’est très triste de voir que l’avenir de Remy en MotoGP se terminera en 2022 à cause de son soi-disant manager Paco Sanchez et de son comportement ridicule avec KTM. Remy a le talent et le potentiel pour gagner, mais il a besoin de beaucoup de changements dans son entourage et dans d’autres domaines. » Des propos auxquels Gardner jr a promptement répondu : « Je suis vraiment désolé des propos de Wayne Gardner contre mon manager. Paco n’est pas responsable de mon départ de KTM et j’ai pleinement confiance en son professionnalisme et son honnêteté. Ensemble nous trouverons un nouveau projet pour continuer dans ce sport que j’aime tant. » Et sur le père : « je l’aime, mais il est hors de ma carrière. Je ne veux pas parler d’affaires privées ».
