Marc Marquez quitte heureux et satisfait ces tests de Misano durant lesquels il a scellé ses retrouvailles avec sa Honda, 100 jours après l’avoir laissée pour une quatrième et dernière opération de son bras droit. Il a néanmoins tenu à signaler que ces deux jours ont avant tout été consacrés à se remettre dans le bain, ce qui veut dire qu’ils ne sont pas à identifier comme le grand retour. Il se fera plus tard, quand le bras lui donnera le signal qu’il peut à nouveau lui permettre de faire son office. Bien que ce ne soit pas encore le cas, il quitte tout de même les bords de l’Adriatique avec 100 tours au compteur et le meilleur temps des Honda, quatre dixièmes devant son équipier Pol Espargaró…
Mais cette 13è place sur la feuille des temps est anecdotique pour l’octuple Champion du Monde qui est venu d’abord se tester avant d’essayer une Honda qui avait pourtant quelques nouveautés à lui proposer. Mais avant tout, à l’heure du bilan, c’est bien de lui-même dont il s’agit dans ses commentaires. Et ces derniers sont pour le moins encourageants : « c’est beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais » se réjouit ainsi l’Espagnol : « je dirais que l’évaluation est très bonne pour moi, car ce que je cherchais dans ce test, c’était de retrouver des sensations, de voir comment était mon bras. Et la position sur la moto a été très bonne ».
Marc Marquez a bouclé 100 tours entre les deux jours d’essais sur le circuit de Misano. Et il l’a fini par le payer physiquement : « quand la fatigue s’est installée, par exemple le mercredi après-midi, ça m’a coûté assez cher. Je suis entré dans un mode de rythme plus lent, car il m’était même difficile de toucher mon coude dans certains virages, ce qui est l’une de mes forces ». Cependant, il garde ce sentiment : « mais le test est très positif pour moi ».
Avec un tel élan, la question de sa présente au prochain Grand Prix en Aragon, qui commencera le 18 septembre, est évidemment dans toutes les têtes. Mais l’octuple Champion du Monde se veut clair sur ce sujet : « j’ai lutté à la fin, mais c’est ce à quoi les médecins et les physio s’attendaient. Voyons comment la reprise des prochains jours se déroulera pour comprendre quelles sont les prochaines étapes ».
Et donne cette échéance : « l’aspect le plus important sera la façon dont le bras récupérera durant les deux prochains jours. Je manque encore de force, car j’ai été à la salle pendant deux semaines, deux jours sur la moto puis ces tests. Le run le plus long que j’ai fait a été de 7 tours et si vous regardez le rythme, à chaque fois que je sortais du box, il m’était difficile de m’échauffer et de prendre confiance avec mon corps et avec mon bras. Nous allons voir comment il réagit maintenant ». Puis il lâche : « si la course était demain, je ne la finirais pas ».
Marc Marquez : « je suis heureux »
Il détaille cependant : « je ne m’attendais pas à pouvoir faire autant de tours, surtout le deuxième jour. Et puis parce qu’au niveau des sensations sur la moto, cette deuxième journée a été bonne. J’ai commencé à comprendre ce dont j’avais besoin, j’ai commencé à essayer des choses et puis quand j’ai voulu attaquer un tour, le temps est venu plus ou moins, par rapport aux autres Honda. Donc dans ce sens je suis heureux ».
Marc Marquez signale aussi qu’il est en contact permanent avec ses médecins, qui, en quelque sorte, lui ont passé la main sur son bras en lui rappelant qu’il lui faudra faire travailler sa tête : « lors de la dernière visite, ils étaient déjà très heureux car leur travail, qui consistait à guérir l’os, était déjà terminé. Ils m’ont dit que maintenant c’était mon tour, que c’était à mon tour de récupérer avec un plan de travail. Ils m’ont dit que jusqu’à l’hiver le bras va évoluer mais il faut insister et la meilleure façon de faire c’est la gym, la kiné, respecter les pauses et si ça peut se faire sur la moto c’est beaucoup mieux ».
Justement, le Grand Prix d’Aragon pourrait-il être une nouvelle étape dans cette convalescence ? Marc Marquez ne voit pas les choses de cette façon : « le meilleur entraînement c’est d’être sur une moto, c’est là que les muscles spécifiques travaillent, ce qui se passe c’est qu’il faut avoir une base minimum. Ce deuxième jour, dans l’après-midi, j’ai commencé à travailler avec mon bras d’une manière qui n’était pas naturelle. Et c’est là que les irritations sortent, car mes forces sont épuisées et je ne peux plus rouler autrement, alors nous avons décidé d’arrêter pour ne pas empirer les choses. C’est là qu’il faut voir ces deux ou trois jours si on peut faire un pas au niveau de la force et après on verra. Mais si je suis ici dans l’épreuve c’est parce que mon intention est de revenir le plus tôt possible, mais quand j’aurai la garantie de terminer une course ».
Malgré tant d’efforts et de concentration sur lui-même, Marc Marquez a accordé aussi son attention sur le travail de Honda. La marque avait amené quelques nouveautés qui montraient comme une révolution culturelle en marche. Une conjoncture que l’octuple Champion du Monde a apprécié : « ils poussent et ils ouvrent leur esprit. Vous l’avez vu avec le bras oscillant. Ce n’est pas un secret. Logiquement, les grands changements ne se font pas du jour au lendemain. Nous n’avons pas testé la moto 2023 ou quoi que ce soit. Ce sera après le test de Valence, du moins je l’espère. Mais ils essaient d’assembler les premières pièces du puzzle. Une fois qu’ils correspondent, le puzzle se fera tout seul, mais maintenant nous en sommes au début. Il est temps de collecter des informations et de tout comprendre très bien ». Chaque chose en son temps…
Tests Misano :Chronos
Crédit classement motogp.com