Le team manager de l’équipe Gresini ne redescend pas de son nuage depuis dimanche. Son protégé Jorge Martín lui a apporté le titre de Champion du Monde, et grâce à son coéquipier Fabio Di Giannantonio, le team a également remporté le titre par équipes. Il s’est entretenu avec Marca au sujet de son poulain espagnol qui quittera ses rangs pour le team Red Bull KTM Ajo en Moto2 l’an prochain.
Fausto Gresini n’a pas signé Jorge Martín au hasard l’an dernier. Le team manager et ancien pilote avait repéré le jeune espagnol depuis déjà deux ans, et pour cause. Malgré une Mahindra en difficulté, il parvenait déjà à en tirer le meilleur : « J’ai toujours pensé que Jorge était un pilote très rapide. Je le voyais quand il roulait sur la Mahindra. J’ai commencé à le suivre à ce moment-là. Selon moi, il faut trois ans à ces garçons pour gagner, au moins. Avec lui cela a été ainsi. Nous l’avons signé à un moment où il commençait à mûrir, nous lui avons apporté notre expérience et notre confiance. Et lui sa capacité et sa volonté. Il est très méticuleux. Il sait très bien ce qu’il veut. Il demande des choses très spécifiques et il faut être capable d’avoir des techniciens qui peuvent lui donner l’information. De ce point de vue, il a été très fort. Lui et l’équipe ont fait la différence comme cela, et cela s’est vu en piste. »
Il est vrai que le jeune espagnol a impressionné cette année par sa maîtrise. Malgré des erreurs (et beaucoup de malchance) il a largement dominé la catégorie Moto3, et son team manager le compare déjà aux plus grands : « Je ne saurais définir parfaitement son style. Si je devais faire des comparaisons, je dirais que c’est un mélange entre Márquez et Lorenzo. Il est à la fois fin et agressif dans son pilotage, capable de se battre sans peur, comme un guerrier. Néanmoins, son style n’est pas encore totalement défini. Cela viendra avec l’expérience. Il deviendra plus complet à l’avenir car il est encore très jeune mais a un long chemin devant lui. »
Selon Gresini, Jorge Martín est une véritable pépite dont le destin est tout tracé : « Je le vois comme un futur pilote de MotoGP. C’est sûr. Nous entendrons beaucoup parler de lui et nous lirons beaucoup de pages sur lui durant la prochaine décennie. J’espère avoir une Aprilia compétitive, qui gagne, et alors nous verrons. Pour l’instant nos chemins se séparent, mais avec le respect et le plaisir d’avoir travaillé ensemble. Cela a été très agréable. Il y a forcément un peu d’amertume des deux côtés, mais il a choisi la bonne voie. Je suis content pour lui et je crois qu’il pourra faire de bonnes choses. Je le lui souhaite. »