La situation du pilote KTM Raul Fernandez est dans l’impasse en vue de la prochaine saison de MotoGP. A tel point que son avenir est réellement sujet à caution. Il a réussi à se mettre KTM à dos et surtout le patron Stefan Pierer qui semble bel et bien décidé à ne pas lui faciliter la tâche pour se délier du contrat qu’il a avec lui. Car il y a en effet un contrat dont il faut payer une forte pénalité pour s’en libérer. En son temps, avec Jorge Martin, avec lequel le dédit était moins conséquent, cela s’était bien passé, comme cela se passera bien avec Miguel Oliveira. Mais dans le cas du jeune espagnol, on en est à l’affaire personnelle…
Ce week-end, c’est le Grand Prix d’Autriche qui tiendra l’actualité. Nous sommes donc sur les terres de KTM et même sur le circuit de son investisseur titre qui est le bien nommé Red Bull Ring. Toute la famille de Mattighofen sera en fête. Mais comme dans toutes les familles, il y a un mouton noir et c’est aussi le cas chez les tuniques orange. Et alors qu’avec les trois pilotes en RC16, on s’attend à des moments agréables, pour le quatrième qui est le jeune espagnol, c’est le moment de se dire les choses les yeux dans les yeux. Et c’est même le grand patron de la marque, Stefan Pierer, qui se charge de la mise au point. Dès ce jeudi…
On lit ainsi du PDG de Pierer Mobility AG ses mots sur Speedweek sans la moindre ambigüité : « humainement, l’environnement de Raul Fernandez est un désastre. Nous avons vraiment essayé. C’est décevant ». Et il détaille : « nous avons tout fait pour lui, nous avons même engagé son frère en Championnat du Monde Moto3. Nous avons fait tout notre possible pour lui offrir un bon package complet. Décevant oui. Nous attendions absolument plus de Raúl. Mais de telles déceptions font aussi partie du sport moto ».
Et une déception, on peut la ravaler, ou alors réagir pour en faire mesurer la grandeur, et c’est à ce second scénario que Raul Fernandez fait maintenant face. La rumeur veut que KTM exige le respect des clauses de son contrat, sauf à régler une pénalité prévue pour s’en défaire d’un million d’euros. Une conjoncture qui a découragé Ducati qui avait des vues sur le vice-champion du monde 2021 de Moto2, et qui semble refroidir à présent Aprilia qui réfléchit actuellement à ses effectifs chez son satellite RNF…
KTM : « si quelqu’un semble seulement suffisant et vantard, ce n’est pas suffisant »
« Je ne connais pas le montant » répond Pierer qui a cependant donné ses consignes : « j’ai dit à Pit Beirer qu’un certain chiffre pour les transferts est indispensable, comme c’est aussi le cas dans le football. Nous avons investi beaucoup d’argent sur Raul Fernandez, nous l’avons fait passer de la Red Bull Rookies Cup à la Moto3 et de la Moto2 au Championnat du Monde MotoGP. Mais aucun résultat n’a été livré en 2022 ».
C’est la première fois que cela se passe aussi mal chez KTM au sujet d’un pilote qui veut partir. Les deux derniers exemples en date sont Jorge Martin et Miguel Oliveira. Mais le patron explique qu’il y a le fond, et la forme… « Nous ne voulions pas faire obstacle à Jorge Martin à l’époque. Non seulement il a réussi avec nous, mais c’est aussi un gars sympathique », déclare Stefan Pierer. « Cela a toujours à voir avec les gens. En Autriche, on dit : « les gens se réunissent en parlant. Si quelqu’un nous traite décemment et négocie raisonnablement, vous pouvez toujours trouver une solution », comme c’est le cas avec Miguel Oliveira. Je suis content qu’il ait trouvé une bonne équipe. L’Aprilia n’est certainement pas mauvaise. Ce sera intéressant. Mais si quelqu’un semble seulement suffisant et vantard, ce n’est pas suffisant ». Et on sait à qui fait allusion Stefan Pierer…
