On a tendance à l’oublier, mais lorsque l’on est un espoir de la vitesse moto en Italie, on peut y arriver sans obligatoirement passer par le ranch de Valentino Rossi. Bon, ce n’est certainement pas plus facile, mais c’est différent, et on existe quand même. Prenez les cas des pilotes Gresini que sont Enea Bastianini et Fabio Di Giannantonio. Ils ont maintenant sur orbite en MotoGP et chez Ducati. Dans la classe intermédiaire il y a aussi Tony Arbolino qui, lui, en plus doit beaucoup à Jorge Lorenzo. Heureusement que les deux champions du monde à présent retraités se sont réconciliés pour cette authentique italien …
Dans un entretien vérité sur Speedweek, Tony Arbolino, pilote du Marc VDS Racing en Moto2, a rappelé d’où il vient et qu’il n’en serait sans doute pas là où il en est actuellement si, à un moment crucial de sa carrière, Jorge Lorenzo ne s’était pas penché sur son cas. Dans un premier temps, on découvre un pilote aux origines modestes et au caractère humble : « j’ai tout donné, ma famille a tout donné, aussi d’un point de vue financier, pour réaliser quelque chose dans ce monde. Même si ce n’était pas si facile financièrement, j’ai toujours tout vécu dans le bon sens. Je viens d’une famille très humble, j’ai aussi grandi dans un endroit très humble avec mes grands-parents. Cela m’a beaucoup aidé et, même en vieillissant, j’ai toujours gardé cette attitude : je préfère faire les choses tranquillement, même en dehors de la piste ».
Mais à un moment donné, il a fallu passer la vitesse supérieure en Grand Prix et pas seulement sur la piste. L’équipier de Sam Lowes raconte : « dans ma petite ville, il m’était difficile de faire un pas de plus dans le domaine de l’entraînement et de la préparation. C’est là que Jorge Lorenzo est entré. Il est venu me voir en Malaisie pendant que je me faisais masser et m’a demandé : « où habites-tu ? Et j’ai répondu : « à Milan. Et lui : ‘moi à Lugano et je cherche un pilote fort avec qui m’entraîner. Viens là-bas.’ ».
Tony Arbolino : « j’ai beaucoup de respect pour Jorge Lorenzo et je lui serai toujours reconnaissant«
« C’était son idée. Il m’a donné la chance de travailler avec son entraîneur » raconte l’Italien. « Alors j’ai fait mes bagages et je suis allé à Lugano. Ma mère y vivait avec quelqu’un, j’y ai dormi sur le canapé car l’appartement était petit, pendant un an. C’était mauvais pour mon dos, un an sur le canapé, mais j’ai pu m’entraîner là-bas. En fin de compte, nous n’avons pas beaucoup roulé à moto, mais plutôt à vélo avec beaucoup d’entraînement physique ».
Une période qui lui a permis de progresser : « j’ai fait un pas, également avec son entraîneur Ivan Lopez, qui est toujours mon entraîneur maintenant. Ma façon de penser a un peu changé depuis. Je pense que c’est ce qui a fait de moi une personne différente et un pilote différent » assure-t-il.
La contribution de Jorge Lorenzo à la carrière de Tony Arbolino prend donc toute sa dimension. Et la relation restera à jamais vivace : « il est un peu à l’écart de tout maintenant et c’est difficile parce que j’habite à Barcelone » termine le transalpin au sujet de Por Fuera. « Mais j’ai beaucoup de respect pour lui et je lui serai toujours reconnaissant. Parce qu’il m’a aidé dans une phase délicate de ma carrière. Il m’a aidé à comprendre les choses importantes et il m’a aidé en me donnant un de ses hommes ».
