Entre nos deux champions français qui brillent en MotoGP que sont Fabio Quartararo et Johann Zarco, il y a peu ou prou dix ans de différence, et cela marque déjà une frontière entre deux générations. Chacun voit les choses légitimement à sa manière, ce qui veut dire qu’aucune approche n’a à prendre le pas sur l’autre. Ainsi, pendant que le Champion du Monde MotoGP portait haut la notoriété de sa discipline dans les coulisses de la huppée Formule 1 au Castelet, son compatriote doublement titré en Moto2 baignait dans le plus pur milieu motard avec les amoureux de la marque Ducati au WDW à Misano. Il y a même pris le risque d’y courir sous un soleil de plomb. Mais il n’a toujours pas gagné avec une Ducati…
Johann Zarco a presque été un ducatiste parmi les ducatistes dans cette WDW à Misano où il a été beaucoup question des pilotes italiens. Mais ce relatif anonymat et cette proximité avec les motards conviennent bien au Français. Il s’y ressource même. Sur GPOne, il a donné son sentiment sur ce grand rassemblement de la marque qu’il représente tout de même actuellement à la troisième place du championnat pilotes MotoGP, derrière une Aprilia et une Yamaha. C’est donc théoriquement lui qui est la meilleure chance du blason de Borgo Panigale dans la conquête d’un second titre attendu depuis 2007…
Il dit ainsi : « c’est spécial. J’ai fait le défilé en partant du circuit, en passant par Riccione, Misano, Cattolica et c’était magnifique. Avant, je me suis promené dans le paddock et j’ai commencé à voir toutes les Ducati, et les anciennes vous font comprendre encore plus la passion des gens qui viennent ici. Ensuite, la parade était encore meilleure, on voit vraiment la passion là-bas ».
Johann Zarco : « Ducati n’est pas n’importe quelle marque, elle ne fait pas des motos normales«
Johann Zarco ajoute : « ce n’est pas n’importe quelle marque, elle ne fait pas des motos normales. Elle fabrique des motos uniques pour tout le monde et il y a un beaucoup de fans ici qui ont réussi à créer quelque chose de beau. J’étais content d’être à WDW pour la première fois. Ils ont dit qu’il fallait le vivre pour le comprendre et après le défilé je peux dire que je le comprends ».
Ainsi ressourcé et encore un peu plus ducatiste dans l’âme, cette bonne énergie emmagasinée lui donnera-t-elle cette dernière mais si importante impulsion qui fera de lui un vainqueur en Grand Prix MotoGP sur une Desmosedici ? Car il y a ce manque, ce vide, que le tricolore reconnait volontiers : « il manque quelque chose car je n’ai pas encore gagné et ce sera une étape importante, je dois encore trouver comment tirer le meilleur parti de Ducati. Voir que je suis troisième du championnat avant la pause me donne une forte motivation, mais je n’ai pas encore senti que j’avais fait de mon mieux sur cette moto. Mais je suis dans une bonne position et c’est une chose positive. J’espère être plus fort dans la seconde moitié du championnat ».
Une dernière partie de campagne qui commencera à Silverstone dès les essais libres du Grand Prix de Grande Bretagne le 5 août. Ducati ne considérera cependant pas Johann Zarco comme sa priorité, malgré sa position de leader de la marque au classement général. L’idée sera plutôt de faire remonter le plus vite possible son pilote en rouge Pecco Bagnaia et de se décider entre Bastianini et Martin pour la place que Jack Miller a dû libérer. Sans doute qu’une victoire ferait effectivement remonter Johann Zarco dans l’ordre des priorités de son employeur, qui doit encore lui faire signer ce contrat chez Pramac pour 2023 qu’il jure pourtant n’être qu’une formalité…
