Mardi, le circuit Carole était privatisé pour le GMT94, dans son expression la plus large, et nous en avons profité pour interviewer Christophe Guyot, en commençant par lui demander des nouvelles de Jules Cluzel.
Vous pouvez retrouver la première partie de l’interview ici.
Mais l’actualité de l’équipe française ne se limitait pas à cela…
Christophe, laissons provisoirement de côté le
Supersport mondial et passons à cette journée aujourd’hui sur le
circuit Carole : qu’est-ce que c’est ?
« C’est la Mutuelle des Motards qui nous offre une journée
complète pour soutenir les pilotes qu’on soutient ! Ils sont 14,
ils ont tout reçu une invitation et beaucoup sont venus. Ils font
essentiellement le championnat de France mais il y en a un de la
coupe Yamaha, Marcus Delestre, qui est notre coup de cœur car il
porte le numéro 94 et il vient aussi du championnat de France avant
de se mettre dans une catégorie où il se met en valeur. Sinon, ce
sont vraiment les pilotes du championnat de France, en 1000 avec
Martin Renaudin, mais essentiellement en 600 avec Johan Gimbert qui
a étonné tout le monde à Magny-Cours et qui découvre Carole,
Bartholomé Perrin, Enzo de la Vega, Valentin Debise, et Justine
Pedemonte en 300.
Ce que fait la Mutuelle des Motards, c’est super car ça aide
énormément : un roulage comme ça, tranquille, est une des aides les
plus précieuses. Tous nos mécanos sont ici pour aider, même si deux
sont plus concentrés avec Valentin Debise, suite à la
transformation du projet. Au départ, il venait avec sa moto du
championnat de France, mais là, on a accepté, et la Mutuelle aussi,
qu’on transforme un peu et qu’on aide Valentin pour préparer Most.
Mais tous nos autres mécaniciens sont avec les jeunes pour les
aider et leur donner des conseils. »
De plus, ils ont reçu pour cette saison une aide en ce
qui concerne des pièces comme les batteries ou les
chaînes…
« C’est ça. En fonction des possibilités de nos partenaires, du
moment où on nous a sollicité les premiers qui ont levé la main ont
forcément été les premiers servis. Mais on essaie de leur apporter
ce qu’on peut, et c’est ouvert à tout le monde. »
Mais si tu as 200 demandes ?
« On répondra 200 fois ! Je ne dis pas qu’on pourra satisfaire
tout le monde, mais de toute façon il y aura une réponse. C’est
comme pour les stages : on travaille beaucoup avec les
établissements Jacques Brel à Choisy-le-Roi et Fernand Léger à
Ivry-sur-Seine, mais on reçoit des demandes de stages diverses et
variées du Val-de-Marne, de France et de l’étranger. Donc on ne
peut pas inscrire tout le monde mais on renvoie toujours une
réponse, et pas une réponse du style « merci mais on ne peut
pas » : on essaie toujours d’apporter une idée ou un
projet. »
On peut parler de l’année prochaine pour le GMT94 ou
est-ce encore trop tôt ?
« On peut en parler. Il y aura pour les deux prochaines années
une moto en Superbike et une moto en Supersport. C’est volontaire
qu’on ne fait pas un communiqué de presse : tu me poses la
question, donc je réponds car on n’est pas là pour cacher les
choses, mais en fait ça ne m’intéresse pas trop d’en parler.
Simplement, c’est fait, mais je n’ai pas trop envie d’en parler
parce qu’on ne vit pas une saison facile et j’ai vraiment envie de
rester concentré toute la saison avec mes deux pilotes, Andy
Verdoïa et Jules Cluzel, ainsi que Valentin Debise à Magny-Cours,
parce que c’est important pour lui. Pour moi, pour le team, pour
les pilotes, il est donc important de rester à 100 % focalisés sur
l’objectif de faire les meilleurs résultats possibles en
2022 ! Alors évidemment, on est toujours obligé de préparer le
futur, donc oui ça se passera comme ça en 2023, mais je n’ai
vraiment pas d’autres précisions que ça. Et vraiment pas ! Les noms
des pilotes… je n’ai vraiment rien, et je ne le préparerai pas
avant la fin de l’année : on fait de la course parce que c’est le
résultat qui décide, donc je ne vais quand même pas décider
maintenant alors qu’on n’a pas fini la saison ! Donc on n’a
rien à décider maintenant, si ce n’est que ce sera une moto en
Superbike et une moto en Supersport. »
Yamaha, sans doute…
« Yamaha, évidemment, les deux prochaines années. Ce qui est
très important, c’est « merci, merci, merci Éric de Seynes
! » parce que le choix initial était peut-être de partir avec
deux Superbike, mais notre choix a été de garder le projet en
Supersport, et Eric m’a suivi là-dessus, ce qui n’était pas facile.
Si on veut continuer le projet avec la Fédération Française de
Motocyclisme, la wildcard on ne pourrait pas la faire en Superbike
! Donc pouvoir continuer le projet Supersport, c’est extrêmement
important car cela suscite un grand enthousiasme en France, à
commencer par celui qui a remporté la deuxième wildcard, Matthieu
Gregorio. Il faut vraiment laisser cela en place : c’est l’ADN du
GMT 94 ! Si on fait de la course moto, c’est pour permettre que
tout le monde puisse en faire.
Et Pirelli nous a également soutenu sur ce projet des
wildcards, celle de Matthieu Gregorio mais aussi, et c’est nouveau
et extrêmement sport, celle de Valentin Debise. Giorgio Barbier,
Pirelli Italie, nous aide sur le projet Magny-Cours, y compris
Valentin Debise, parce qu’il a compris que sans lui, le projet ne
serait pas aussi fort. En fait, on a aussi besoin d’avoir une
locomotive, et si Valentin était prévu aujourd’hui quand même,
alors que normalement c’est un projet pour les jeunes, c’est parce
que sans lui : quel est le repère des jeunes ? Il apporte
énormément en ce qui concerne le niveau. Ce qu’il faut comprendre,
c’est que cette année, pour la première fois, Matthieu Gregorio et
Johan Gimbert sont deux pilotes qui ont aussi battu des records du
tour : à Lédenon, c’est Matthieu qui a commencé à le battre, et à
Magny-Cours c’est Johan. C’est impressionnant ! Alors, il en manque
encore, on ne va pas s’affoler, la wildcard c’est peut-être encore
tôt, mais ils en ont tellement envie… pour faire un bon résultat,
si vraiment ils sont conscients que c’est pour apprendre, et pas
viser le top 5, 6, 7, parce que ce n’est pas possible. Il en manque
encore un peu mais c’est très dur à entendre pour eux, parce que
quand on a réussi à faire quelques tours derrière Valentin Debise,
on voit le bonheur pas loin. Ce qui se passe et souhaite, et encore
une fois merci beaucoup Eric de Seynes qui a toujours accompagné
nos projets, et merci maintenant aussi à Pirelli Mondial qui aide
au projet championnat de France, aux côtés de la Fédération
Française de Motocyclisme, bien sûr. On sent qu’il y a un regard
sur ce qui se passe en France. Jusqu’à aujourd’hui, on ne parlait
que de l’Espagne et de l’Italie, et bien maintenant la France est
regardée par Dorna, le promoteur, et par Pirelli monde : je pense
que cela signifie tout le monde observe à l’extérieur qu’il se
passe des choses ici. »