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Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans mise en forme ou déformation journalistique.

A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).


Johann Zarco : « c’était bien sûr un accident. Nous allons tellement vite et il n’y avait pas beaucoup de place du côté gauche. Marc était proche de Jack et il est revenu sur la trajectoire pour prendre le virage 1. Mais j’étais aussi là, donc j’ai chuté. Comme je l’ai dit, je me sens vraiment triste de ne pas avoir terminé la course et de ne pas avoir marqué plus de points que Danilo et Crutchlow qui ne courait pas. Mais d’un autre côté, si je pense à l’opportunité d’obtenir un podium où même une victoire, et je suis très heureux que Maverick ait remporté la course, j’ai fait un bon travail et je pense que je n’étais pas très loin de faire également ce bon boulot. Donc en pensant à cette possibilité de podium ou de victoire,  j’ai finalement joué ma course comme ça. J’ai eu l’opportunité de saisir cette occasion et c’est pourquoi j’ai vraiment attaqué au début pour ne pas perdre cette occasion ».

Vous avez parlé avec Marc ?

« Je suis allé le voir, simplement pour m’excuser car j’ai complètement détruit l’arrière de sa moto. Et il m’a dit de ne pas m’en faire, et que le plus important était que je ne me sois pas blessé. En tant que deux sportifs et compétiteurs, nous nous comprenons complètement l’un l’autre ».

Vous n’avez aucune séquelle de l’accident ?

« Je ressens une douleur là () mais j’ai fait des radios et rien n’est cassé. Je suis soulagé que rien ne soit cassé car je me suis palpé et n’ai rien ressenti, mais j’ai juste frappé très lourdement. C’est tout. Je suis heureux qu’au final j’ai glissé très vite. J’avais le sentiment que ça ne s’arrêterait jamais. Je croise les doigts que je n’ai rien touché ni rien frappé. J’ai très fortement contracté tout mon corps pour être prêt au cas où je heurterais quelque chose. Je pense que je suis chanceux d’être resté sur l’herbe et de ne pas avoir atteint les graviers, et c’est pour cela que je suis complètement indemne maintenant. Ça a vraiment fusé et je suis vraiment content de ne rien avoir ».

Qu’avez-vous pensé au moment du contact ?

« Vous ne pouvez pas vous dire tellement de choses. Vous êtes dans ce moment où vous chutez alors qu’il ne vaudrait mieux pas et vous pensez aussi que vous perdez la course. Beaucoup de choses viennent à l’esprit mais je pense aussi que l’essentiel est de survivre, de bien se tenir et de croiser les doigts ».

Sepang s’annonce difficile mais ce week-end vous vous sentiez bien aux essais et en course. Vous pensez que cela va continuer ?

«Je l’espère, pour avoir eu presque cela durant 4 courses consécutives. C’est une bonne chose pour moi car j’ai maintenant un bon feeling et je travaille mieux avec l’équipe. Donc cela veut dire que j’aurai une nouvelle chance de bien faire en Malaisie. Il faudra commencer par faire une bonne qualification car s’élancer de la première ligne est toujours une aide précieuse. Ensuite, avec la chaleur et la nature du circuit, peut-être que les Yamaha auront moins de chance qu’ici d’être bonnes et d’avoir un rythme pour la victoire. Mais pourquoi pas un podium, car les conditions seront difficiles. Donc peut-être que si je me sens à l’aise sur la moto, cela pourra être moins pire que pour les autres, même si les Ducati seront fortes, comme le montre le chrono que Lorenzo a fait durant les tests de février à Sepang ».

L’airbag a-t-il été utile lors de ta chute ?

« Je n’ai même pas fait attention s’il s’était déclenché ou pas (Johann regarde alors son cuir). En effet, il s’est déclenché et c’est pour ça que ma combi s’est arrachée derrière l’épaule gauche. Mais oui, je pense que ça permet d’éviter quelques coups à ce niveau-là, quand tu es sur le dos ».

Marc t’a surpris en freinant à un endroit où il ne freinait pas d’habitude, ou autre chose s’est passé ?

« Lui a d’abord été aspiré par Jack. Il s’est décalé. Moi ensuite, j’ai vraiment été bien aspiré par Jack et j’arrive complètement à leurs culs. Et au moment de freiner, Márquez n’a pas voulu passer Jack parce que je pense qu’il patientait un peu que tout le monde se fatigue pour faire ensuite la différence, comme il sait bien gérer les courses, et le fait de patienter un peu et de ne pas doubler Jack, ça a fait qu’on s’est touché ».

Pour les pneus, il faisait un petit peu plus chaud et il y avait un petit peu moins de vent…

« La piste était un peu plus chaude mais l’air était frais, donc je pense que le choix des pneus était bon, même si beaucoup ont pris le Hard. Toutes mes sensations, même avec des pneus usés, étaient que le Soft me donnait quand même plus de performance. Et moins de vent par rapport à la qualification, ça permettait de rouler souvent en 29, et c’est ça qui faisait cette différence. Ça dépend de son sens, mais là le vent était moins fort et dans un sens qui perturbait moins que la veille ».

Comment expliques-tu que tu ais perdu des places au départ ? Petrucci t’a gêné ?

« Non, non : on n’était pas du tout au même endroit. Même Jack aussi s’est fait une belle frayeur. En fait, on fait le départ, et j’étais bien parti car j’ai bien tiré la première et la deuxième, et la roue ne s’est pas beaucoup posée par terre un tel point que j’ai légèrement relâché à un moment pour avoir du contact devant, et là, d’entrée, le premier virage a été chaud. Mais je m’en sors bien et je plonge dans le virage à gauche, et je perds l’arrière ! Il y a déjà eu un beau rattrapé là : j’ai complètement perdu l’arrière car finalement le pneu s’était refroidi le temps de faire le départ. Miller a fait la même chose et apparemment Petrucci aussi derrière, puisqu’il a tiré tout droit. Et moi, à attaquer vraiment d’entrée. Après, le pneu a pris la température, mais ça a été chaud ».

Retrouvez tous les autres débriefings de Johann Zarco ici !

Crédit photo : MotoGP.com

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