Kawasaki a fait des seules catégories réservées aux motos issues de la série sa vitrine sportive internationale pour montrer son savoir-faire. La marque d’Akashi lutte avec des marques qui sont, en revanche, engagées sur deux fronts puisqu’elles sont aussi en MotoGP. Une concentration des ressources qui a permis aux Ninja en 1 000cc ou 600 de se faire un beau palmarès. Mais ces motos, malgré la couleur de leur carénage, ne sont plus aussi vertes qu’avant et, du Superbike avec Jonathan Rea, au Supersport, dans un clan turc avisé puisque mené par le multiple Champion du Monde retraité Kenan Sofuoglu, on prévient qu’il est temps de revoir sa copie chez Kawasaki…
Si Kawasaki veut tenir son rang en WSBK et en WSS, il va falloir que la marque envisage plus grand. L’alerte est ainsi donné tant par Pere Riba, qui est au plus proche du combat WSBK avec Jonathan Rea, que par Kenan Sofuoglu qui s’occupe de sa propre succession en WSS avec Can Öncü. Dans les deux cas, on signale que les Ninja ont donné tout ce qu’ils avaient et qu’à présent, il va falloir les renforcer pour lutter contre une adversité qui s’est aguerrie.
L’Espagnol qui est l’ombre de l’Irlandais du Nord dit ainsi sur GPOne : « la moto 2022 s’est beaucoup améliorée par rapport à l’année dernière » commence poliment Riba. « Il y a eu un pas en avant dans le développement du ZX-10RR et cela n’a pas été facile, car la fenêtre d’amélioration n’était pas si grande. Nous avons travaillé sur la rigidité du bras oscillant ainsi que sur la suspension pour remédier au problème apparu en 2021 ».
« La Kawasaki ne peut rien faire pour contrer la vitesse de la Ducati«
Certes, mais l’essentiel est aussi ailleurs : « nous ne pouvons rien faire pour contrer la vitesse de la Ducati, il n’y a pas de solutions » lâche l’homme du KRT. « Le moteur est le même depuis toujours, la seule solution serait de faire un nouveau moteur, ou une nouvelle homologation. Mais c’est un aspect lié à la politique et à la philosophie de l’entreprise. Nous ne pouvons travailler que sur le matériel dont nous disposons ».
En Supersport, la situation est pire. La référence est la Yamaha, qui a remporté tous les championnats pilotes et constructeurs depuis 2017. Kawasaki n’a remporté que quatre titres dans le championnat du monde Supersport, qui existe depuis 1999, Kenan Sofuoglu s’en occupant de trois. Et c’est justement lui qui tire la sonnette d’alarme : « la Yamaha est toujours très forte dans le Championnat du Monde Supersport, la Kawasaki n’est pas mal non plus, mais c’est un pas derrière la Yamaha », a déclaré Sofuoglu.
« Il est clair pour moi que Kawasaki a besoin de quelque chose de nouveau pour la catégorie intermédiaire. Je ne peux pas parler pour Yamaha, ils ont tout gagné au cours des cinq dernières années. Mais Kawasaki a besoin d’une nouvelle moto ». Depuis 2018, Kawasaki n’a remporté que cinq victoires, la plus récente par Raphaele De Rosa à Mandalika 2021. Kawasaki entendra-t-il ces messages et réagira-t-il en conséquence ?