Franco Morbidelli ne connait pas la réussite au guidon de sa Yamaha officielle, et c’est le moins que l’on puisse dire. Il est à des années lumières de son équipier Fabio Quartararo qui mène le classement général provisoire à cette mi-saison avec trois victoires et en tant que tenant du titre. Jusqu’à encore récemment, il se félicitait d’avoir un contrat jusqu’en 2023, sans lequel il serait certainement dirigé vers la sortie. Une sérénité qu’il n’affiche plus tandis que du côté manager de Joan Mir, on a avoué que l’on attendait qu’il fasse place nette pour prendre ses quartiers. Depuis, l’italo-brésilien reconnait que la précarité est en toute chose dans ce paddock…
Franco Morbidelli serait-il rattrapé au dernier moment par les affres du marché des transferts ? Ce serait un coup de théâtre car à l’instar de Brad Binder, de Pecco Bagnaia et de Marc Marquez, assurés, eux, de leur sort jusqu’en 2024 depuis des lustres, il ne devrait pas être considéré dans ce cruel jeu des chaises musicales. Mais depuis que le manager de Joan Mir a dit qu’il restait en contact avec Lin Jarvis pour une place chez Yamaha qui se libérerait à la suite d’une défection, on s’interroge sur l’italo-brésilien aux résultats en berne. Car Fabio Quartararo vient de renouveler son bail jusqu’en 2024.
Sur le sujet de la précarité de son poste pourtant garanti par contrat, il répond : « je me demande pourquoi on me pose sans cesse cette question. Je suppose que la raison en est que si un pilote ne fonctionne pas comme prévu, il ne se sentira pas en sécurité ». Et il voit sans doute juste, surtout quand il y a un Champion du Monde 2020 en mal d’avenir qui frappe au portillon frappé des trois diapasons.
Et il y a déjà eu un précédent en pleine saison : Romano Fenati, par exemple, a perdu sa place en Moto2 car ses résultats n’étaient pas à la hauteur des attentes de l’équipe. Mais Morbidelli ne craint pas un limogeage de ce genre : « je fais confiance à mon équipe et je fais confiance à leur fidélité contractuelle. Ce sont tous de bonnes personnes. Et j’espère que j’obtiendrai de bons résultats pour dissiper tout doute éventuel sur mon contrat 2023 », dit-il. Autant de rappels qui trahissent quand même comme un doute qui plane…
Franco Morbidelli : « un Champion du Monde est sans moto, donc ça change les choses »
Il a aussi bien conscience que cette zone grise qui s’installe vient du départ prématuré de Suzuki de la grille de départ. Et c’est aussi un fait de plus qui montre que rien n’est certain en MotoGP… « Personnellement, je ne pense pas que cette nouvelle soit bonne pour le sport. Ce n’est pas positif que quelque chose comme ça se produise », a commenté Morbidelli sur la fin annoncée de la GSX-RR. « Surtout, c’est très dommage de voir que tant de travailleurs qualifiés se retrouvent sans travail du jour au lendemain ».
« Suzuki est une très bonne équipe, très forte, et dire que tu ne vas pas continuer même si tu as un contrat avec Dorna est incompréhensible. C’est une très mauvaise situation, un vilain épisode », a déclaré « Francky » sur Motorport-total qui a bien conscience que ce revirement peut aussi lui arriver chez Yamaha : « cette nouvelle situation ne manquera pas de secouer le marché car un champion du monde est sans moto. Donc ça change les choses ».
Même si pour Joan Mir, il y a une forte probabilité qu’il se retrouve dans le box Repsol Honda aux côtés de Marc Marquez, aucun contrat ne semble encore signé pour officialiser enfin la tendance. Ce qui fait dire à Morbidelli ceci : « personne ne peut être certain de l’avenir. Qui peut être sûr aujourd’hui de ce que l’avenir lui réserve ? Personne. Quiconque regarde l’avenir sereinement est stupide ». Assistera-t-on à un ultime rebondissement dans ce marché des transferts ?