Apparus pour la première fois sur une MV aux essais de Spa Francorchamp au début des années 70′, les ailerons n’ont eu de cesse de réapparaître épisodiquement de temps à autre sans jamais réussir à s’imposer.
Après une première expérimentation en 1999, sans grands résultats, Yamaha a testé de nouveau des ailerons aux essais privés en Aragon l’année dernière; des ailerons sur la tête de fourche, mais également des ailerons sur les flancs, comme sur les Ducati, dont il n’existe malheureusement aucune photo disponible.
Peu convaincus, Jorge Lorenzo et Valentino Rossi les ont ensuite essayés et épisodiquement adoptés en course, avant que le pilote italien n’y renonce tandis que le majorquin utilise maintenant les éléments de plus grande taille essayés précédemment par Nakasuga à Sepang.
A quoi servent ces ailerons?
La semaine dernière, on a même vu les premiers winglets débarquer en Moto3, sur les Mahindra officielles du team Aspar.
Attention toutefois aux vraies-fausses bonnes idées. Comme nous l’a confié Patrick Haas, le responsable de la soufflerie de Genève: « aujourd’hui, on ne peut plus faire d’aérodynamique avec des intuitions et de l’expérience. Ce qui pourrait apparaître à priori logique ne fonctionne généralement pas, et vice-versa. On travaille avant tout avec des ordinateurs et des programmes, et l’on valide ensuite les résultats en soufflerie, sur des maquettes puis en grandeur nature. »
Mais alors même que nombre d’ingénieurs planchent sur ces éléments, ils sont déjà sous haute surveillance de la part des autorités. Leurs tailles commencent en effet à susciter des inquiétudes sur ce qui se passerait en cas de contact avec la jambe d’un autre pilote, comme c’est parfois le cas avec le pneu avant d’une autre moto. Fabriqués en carbone, donc tranchants comme des rasoirs dès qu’ils cassent, et solidement attachés pour résister à des vitesses de 350 km/h, ces élément pourraient en effet se transformer en lames tranchantes en cas de contact violent.
Les ailerons restent autorisés tant qu’ils font partie intégrante du carénage ou de la selle, qu’ils ne dépassent la hauteur des guidons, la largeur de la moto et les verticales des roues avant et arrière, et qu’ils ne soient pas mobiles.
Leur cas a déjà été examiné à la Commission Grand Prix du 7 novembre à Valence, pour aboutir à un rayon minimal de 2,5 mm de chaque élément.
Nul ne sait donc ce que va faire la Commission Grand Prix dans les semaines et les mois qui viennent; interdire ces appendices, leur imposer des formes plus arrondies ou des matériaux moins tranchants?
Photos : D. R.