Bien que qualifié 11ème et 4ème à l’arrivée de ce Grand Prix de France 2016, Dani Pedrosa n’est pas ravi pour autant et ne se fait aucune illusion sur le potentiel actuel de sa Honda. Comme son coéquipier Marc Marquez, il souffre d’un manque de motricité en sortie de virage et s’en est expliqué en conviant à 16h30 les journalistes pour un débriefing dans la gigantesque hospitality du HRC.
Nous vous proposons une traduction de l’intégralité de ses propos.
Dani Pedrosa: « une course très difficile,
car l’objectif est d’être dans le groupe de tête. Et c’est très
difficile d’être dans le groupe de tête quand vous faites une
mauvaise qualification, donc… je dis la même chose à chaque course,
je fais de mon mieux à chaque qualification, mais on dirait que
plus j’essaie fort ,et plus c’est pire (rire désabusé). Je
vais donc essayer d’être plus relax pour la prochaine qualification
pour essayer d’être plus vers la tête.
C’est très important de partir depuis les premières positions car
beaucoup de pilotes sont capables de faire un premier tour rapide,
mais ensuite le rythme en course n’est pas le même pour tout le
monde. J’ai donc débuté derrière des pilotes alors que j’étais plus
rapide qu’eux en course.
Malheureusement, quand j’ai pris le départ, il n’y avait pas un
bon grip, j’ai senti que la piste n’était pas bonne, mes pneus
n’étaient pas prêts. J’ai essayé d’attaquer mais j’ai élargi à de
nombreuses reprises. Devant moi, il y avait les deux Yamaha
satellite et les deux Suzuki, et à chaque sortie de virage je
perdais 2 ou 3 dixièmes à l’accélération. Je pouvais reprendre
beaucoup de temps au freinage, mais ça faisait l’élastique.
Quand le réservoir de la moto a commencé à s’alléger, et que le
grip ou le sentiment de sécurité sont devenus meilleurs, on était
déjà au 10ème tour, soit une grosse partie de la course et celle-ci
était déjà dessinée. Rattraper alors l’écart avec la tête était
alors quasiment impossible.
J’ai alors effectué quelques dépassements agressifs car je
perdais tellement en sortie de virage que je n’étais pas assez près
pour pouvoir doubler, et j’ai perdu quelques tours de plus à cause
de ça.
Puis je pense que mon rythme a été semblable à celui de Rossi, et
même plus rapide durant quelques tours, mais c’était déjà trop
tard.
Un point positif est que j’ai été en mesure d’effectuer des chronos réguliers du 10ème tour jusqu’à la fin, sans chuter aujourd’hui, alors que la piste était… disons critique. »
Beaucoup de pilotes ont chuté en perdant l’avant…
« J’avais choisi un pneu avant différent d’eux. Un peu plus
tendre. J’ai peiné un peu au début avec le réservoir plein mais
finalement je n’ai pas chuté donc…
Une partie de la course consiste à la terminer…
C’est peut-être une des raisons, je ne sais pas.
Ce ne sont pas seulement les Honda qui ont chuté. Après la course
des Moto2, je n’avais aucun grip au début et tous ceux qui étaient
devant moi étaient plus rapides. Je perdais en sortie de virage et
je ne pouvais forcer au freinage avec le réservoir plein comme je
l’ai fait à la fin car c’était glissant. Puis j’ai vu les chutes et
j’ai évidemment été prudent mais mon rythme est resté
constant. »
Les discussions en dehors de la course peuvent-elles avoir un effet sur votre concentration?
« Bien sûr, ce n’est pas idéal (rires). Ce n’est pas comme si votre esprit était seulement réglé pour la course. Je ne peux pas mentir mais c’est le moment, et je ne peux rien y faire. »
A cet instant la conférence en anglais a été brusquement interrompue pour passer aux questions en espagnol…